Les élus n’avaient que faire de ces tours prolétaires,
Pouponnière de violence, de ces citoyens sous somnifères,
Ouvriers braves, discrets aux droits rudimentaires,
Pas français. Pas d’électeurs. Intérêt zéro des ministères.
Protestataire et militant, dans un premier temps
Le rap est vu comme libertaire et promettant
De représenter les quartiers populaires.
Émettant des soi-disant appels aux émeutes,
La meute furieuse guidée par NTM
Effraie la vieille France belliqueuse
Envers les enfants de son système.
Les minorités se manifestent au micro,
Protestent contre le désastre colonial
Le racisme institutionnel, la misère sociale
Et les bavures policières.
Un trottoir électoral pour les tapins du PS
Qui flattent une jeunesse qu’ils méconnaissent,
Piètre rappeur par la pute alléché
Tint à peu de choses près ce langage :
« Tous frères et sœurs mais ils veulent qu’on dégage
Résistons à l’oppresseur en allant voter ! »
Moraliste en piano-voix, victime fumiste,
Funeste conformiste pas moins à droite !
Pour l’amour du biff, nouveau riche et néo-beauf,
Fétichiste des billets roses et plus individualiste
Qu’une pétasse en Prada, le peura de droite –bourgeois
Nous raconte face cam’ et sous taga
Ses rêves de cabane et son imagerie gangsta’.
Et même Marine a ses porte-voix
Montrant les Kroc ; blanc comme idéal gaulois
Chien de bourreau des plus lâches,
La bête aboie, le teubé ne mord pas,
Un autre de la même race
C’est le rappeur de quartier communautariste,
Qui sous couvert de représenter
Créer lui-même les barrières qu’il maudit ensuite.
L’abstention plane dans nombre de couplets
Comme l’ombre de Fabe,
Coutume pour l’éthique contre politique de costume
Traitez-les d’infâmes ou d’ignares irresponsables,
L’art n’a pas de parti, encore moins de devoirs.