Billets d'humeur

5 Raisons de ne pas lire le bouquin de Fif et Bouneau.

Comme vous le savez sûrement, l’illustre Laurent Bouneau s’est associé à Fif de Booska-P pour écrire un livre qu’ils ont décidé d’appeler sobrement « Le rap est la musique préférée des français. » La rédaction s’est gentiment vu recevoir un exemplaire du bouquin en avant-première afin de le chroniquer. Idée lumineuse : voici 5 bonnes raisons de ne surtout pas mettre 20€ là-dedans.

1) Le rap est la musique préférée des français.

Bien que cette allégation mériterait peut-être une véritable étude, rien dans le livre n’explique le titre à part peut-être par-ci par-là les chiffres de ventes de tel ou tel artiste. On comprend que Bouneau, qui ne jure que par les chiffres, raisonne ainsi mais on ne peut en aucun cas en faire une vérité absolue. Et quand on lit le quatrième de couverture, on est en droit de se sentir lésé sur le contenu de l’ouvrage.

2) Laurent Bouneau est imbuvable.

Le susnommé passe l’entièreté du bouquin à expliquer comment il a sauvé le rap français. Si le rap en est là en France aujourd’hui, c’est grâce à Skyrock et donc à lui. Mais à aucun moment le son de cloche inverse se fait entendre. Peut-être que sans le rap, Skyrock n’existerait plus.

3) Wikipédia revient au même.

Une dizaine de chapitres pour nous raconter les plus grands groupes/rappeurs du game, on n’avait pas besoin de ça. Si c’était véritablement saupoudré d’anecdotes, on aurait pu valider la démarche. Mais non, ce projet est décousu : il y a même un chapitre sur les clashs « qui font du mal à l’image du rap » et sur les Victoires de la musique. C’est dire si la sensation de remplissage est forte.

4) On ne parle que du rap Skyrock.

Skyrock n’a pas que des torts, loin de là. Mais le problème de Bouneau, c’est d’oublier que le rap français est aussi peuplé de têtes qui ne sont jamais passées chez lui uniquement parce qu’elles ne vendaient pas assez. Comme il le répète tout au long de l’ouvrage, son seul critère est le grand public. On ne peut pas s’en étonner mais on pensait qu’avec Fif, la balance serait au moins à l’équilibre. Même pas.

5) C’est une carotte.

On nous vend le bouquin comme un ouvrage à plusieurs mains. Au final, 80% de l’ensemble est réservé à Laurent Bouneau alors que Fif récupère les miettes. Comme s’il servait de caution un peu street afin d’éviter les critiques trop acerbes qui pourraient accuser Bouneau de réécrire l’histoire. Si vous avez 20€ à dépenser, préférez l’ouvrage « Une histoire du rap en France » de Karim Hammou, interviewé récemment par l’ABCDR Du Son.

Comme vous pouvez le constater, nous n’avons pas aimé ce livre. S’il s’était nommé « L’histoire de Skyrock » en se présentant comme un ouvrage pour néophyte, il n’y aurait rien eu à redire. Mais la sensation de tromperie est grande au fur et à mesure que les pages se tournent et pourtant, loin de nous l’idée de jouer les puristes. On ne peut juste pas prétendre évoquer le rap français dans sa globalité en n’en abordant que la face Skyrock. C’est tout bonnement impossible.

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À proposStéphane Fortems

Dictateur en chef de toute cette folie. Amateur de bon et de mauvais rap. Élu meilleur rédacteur en chef de l'année 2014 selon un panel représentatif de deux personnes.

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