Découvertes Sélections

Encre de Chineurs #2

Bienvenue sur notre deuxième édition de la rubrique Encre de Chineurs, partenariat entre Chineurs de Rap et Le Rap en France ! Face au succès de la première édition (disponible ici), nous sommes heureux de vous présenter le fruit de notre réflexion du mois de mars. Pour les retardataires, on vous rappelles le principe : tous les mois, retrouvez une sélection de 5 sons récents choisis par les administrateurs de CDR et les rédacteurs de LREF ! Trève de blabla, voilà notre diggage perso.

Tomy le Merluchon – Boycott

Merluchons, Merluchonnes, l’heure est venue de savourer votre avènement. Tomy le Merluchon a enfanté en février dernier un Margoulin tout frais tout chaud – clique ici – assorti de quelques extraits clippés. Un projet hétéroclite qui mélange trap et boom-bap, entre kickages classiques, morceaux à thèmes et prises de risques, comme sur l’excellent Boycott et sa folle production signée Nordinomouk – qu’on retrouvait jusqu’ici aux côtés de Bazoo et qui a signé pas mal de prods de l’EP. Une affaire à suivre, puisque son collectif Label Etoile qui relie Bordeaux à Marseille en 16 mesures nous prépare d’autres Merluchonneries pour 2017. La victoire au tremplin Sounds of Marseille leur ouvrant les portes pour la première partie de Kacem le 12 mai prochain au Poste à Galène n’est pas là pour nous faire mentir.

La femme du rap a taché mes draps
J’aime trop la zic pour ton cachet pérave

Chester – L’art de mes rêves

Chester est un jeune rappeur du 91, de Verrières-le-Buisson pour être super précis, découvert par Chineurs de Rap à l’open mic d’un de leurs apéros. Quelques mois plus tard, voici son nouveau titre L’art de mes rêves sur une prod de Clem Beat’z dont le groove fait penser à une certaine association Nekfeu – Basement Beatzz (toutes proportions gardées, calmez-vous). Finaliste d’un tremplin rap organisé par trois Universités d’Île-de-France en partenariat avec la SACEM, Chester est une bonne surprise qui a fini par se faire sa place dans notre sélection menstruelle.

J’pourrais prendre de la meth à force de voir la vie du côté obscur mais
J’privilégie la métaphore en prose pure

HoGee – Spleen et idéal

Rien d’un Original Gangster comme son pseudonyme pourrait mener à croire, mais tout d’un jeune prince genevois. Après une année 2016 qui fut belge et une année 2017 qui promet également de l’être, nous attendons tous avec impatience l’explosion de nos voisins helvètes. Et ce sont des rappeurs comme HoGee qui pourraient faire braquer tous les projecteurs sur cette scène. HoGee présente un éclectisme musical étonnant pour un si jeune rappeur : toujours en recherche de nouveaux flow, de nouvelles prods, de nouvelles manières d’étendre son éventail de compétences, voire se mettre en danger. Son écriture, fine et légère, laisse transparaître des sous-entendus bien plus engagés que son rap peut laisser paraître. Une plume à suivre de très près.

Y’a les vrais qui m’accompagnent
Ceux qui porteraient les vestes avec moi
Bats les steaks de ta couronne, bats les steaks de ta ville
J’veux vivre le rêve de ma vie
Pas rêver ma vie
Mais qui peut me dire si mon règne arrivera ?

TOAD – Graal

Le Toad qu’on vous présente ici n’a rien à voir avec un gentil champignon de jeux vidéos, si ce n’est les accélérations dont il est capable dans son phrasé. Une voix caverneuse associée à une agressivité tranchante et une technique honorable nous montre avec Graal qu’on peut encore avoir envie de boom-bap pour faire des tractions. Ce MC nous vient de Tours et fait partie du collectif Château Noir qui avance dans l’ombre depuis quelques temps avec des projets faits maison dont la qualité se bonifie au gré des saisons. Pour en revenir à Toad, son projet Alchimie sorti l’année dernière est disponible ici.

Trop d’erreurs mais pas d’accident, pourtant j’fais le maximum
Tu peux crever rapidement, car ici y’a pas de sur-homme

Tengo John – Trois Sabres (part. 2)

Une référence de plus à la culture nippone et les mangas. Comme si le rap français n’en regorgeait pas déjà assez. Ici cependant, pas question de faire de DBZ sa marque de fabrique : Tengo John rend ses lettres de noblesse au sabreur de One Piece, Zoro Roronoa. Après Dr Manhattan dans L’oeil du cyclones, Jiraya dans Roi des Reptiles, et la cover japonisée de son EP Tortue de Jade, Tengo John a décidément grandi imprégné par cette culture. Dans la partie 2 de Trois sabres, le francilien est « trop chaud comme Zoro » et la figure du maître d’armes lui permet de filer une métaphore d’invincibilité dans son art. Une recette egotripée qui reste efficace, entre clip simple et flow toujours aussi aiguisé.

Si tu fais le malin connard on va te mettre des combos à la Alain Soral
Je débarque sur scène, je suis en moto
Je fais du son comme ninja d’Oto, s/o à Flem et à Ocho

À proposLeo Chaix

Grand brun ténébreux et musclé fan de Monkey D. Luffy, Kenneth Graham et Lana Del Rey, je laisse errer mon âme esseulée entre les flammes du Mordor et les tavernes de Folegandros. J'aurai voulu avoir une petite soeur, aimer le parmesan, et écrire le couplet de Flynt dans "Vieux avant l'âge". Au lieu de ça, je rédige des conneries pour un site de rap. Monde de merde.

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