Chroniques Live report

[Live Report] Di-meh à la Boule Noire, Paris

Nous sommes le 29 juin, une soirée d’été plutôt agréable à Paris : l’air est doux, le soleil est chaud et les gens ont l’air heureux. Sûrement parce qu’ils sont tous empressés d’assister ce soir au premier concert de Di-meh en solo dans la capitale, qui sait. Après quelques minutes passées sur la ligne 12, je sors du métro à l’arrache et j’arrive juste après le début du concert à la Boule Noire, la salle de concert voisine de la Cigale, en plein cœur de Pigalle. Je lâche mon sac a l’entrée quand j’entends déjà les quelques notes de Blocka retentir, je fonce vers la fosse et je découvre là un Di-meh plutôt détaché, comme porté par le refrain lancinant de sa musique. Avec le recul, il avait plutôt l’air défoncé. Dans la petite salle conviviale du 18ème s’échangeaient les regards complices, sur scène entre artistes comme dans la fosse entre auditeurs, unis par les vociférations mélodieuses du jeune suisse. D’autres refrains issus de son dernier projet en date, Focus vol. 2, sont alors interprétés sur scène avec brio par le rappeur, seul sur scène, installant une ambiance de plus en plus cool au sein de la salle. On entend notamment le morceau Chanel avant que le premier guest ne débarque sur scène.

L’ambiance est plutôt élevée quand la prestance de Laylow fait irruption dans la salle. Les voix s’élèvent sous le regard timide de l’artiste, ne se laissant pas désirer avant d’interpréter les premières notes de Western Union en phase avec le jeune suisse. Le morceau, plutôt calme mais rythmé, permet à la salle de s’échauffer avant la suite s’annonçant bouillante.

Le guest suivant n’est autre que l’inévitable Dewolph, micro fermement serré dans la main, arrivant sur scène dans une énergie folle avec son morceau Wrist, aux influences trap plus qu’évidentes. La salle bouge de plus en plus, prête à accueillir le raz de marée qui suit : Slimka monte sur scène, plutôt décontracté, et perd toute retenue lorsque les premières notes de SupSup retentissent. La salle explose, les pogos sont incontrôlés et la boule noire semble alors bien trop petite par rapport à l’énergie qu’elle contient. Jamais deux sans trois, les XTRM Boyz se retrouvent au complet avec l’arrivée de Makala sur scène : son morceau, Lazer Malvo, marque la fin d’une période tranquille pour les personnes encore protégées des coups de coudes aléatoires au sein de la fosse.
Au milieu de toute cette agitation, je reste bien entendu dans une position journalistique irréprochable et je tente de capturer des images de la soirée, ce qui se soldera par un échec cuisant. Pour éviter de remettre en cause mon professionnalisme, je vais donc bien entendu mettre ça sur le dos de l’agitation au sein de la fosse, d’ailleurs menée par Julius, le réalisateur de clips et proche de Biffty, toujours déterminé quand il s’agit de turn up.

La salle s’embrase donc aussi vite que les décibels augmentent, et c’est à la fin du concert qu’éclate un morceau exclusif, A plus A ciao, fédérant alors tous les rappeurs montés sur scène et ceux restés dans les loges dans un énorme bordel, montrant alors le réel talent des jeunes suisses pour transformer une salle calme et sereine en un véritable brasier en une heure seulement.
Le concert se clôture alors sur le morceau J’aime trop ça de Di-meh, permettant à ceux qui avaient encore une once d’énergie en eux de la déverser dans un dernier pogo. Le concert est terminé, la température redescend et les artistes repartent acclamés sous les dernières vociférations des spectateurs. Les lumières se rallument, la scène s’éteint, je reprend mon sac et reprend également un réel plaisir à respirer l’air pollué de la capitale après une bonne demi-heure en apnée. Rideau.

À proposTim Levaché

Chaque jour mes tympans avalent des kilos de lyrics et de tapes pour le bien de mon cerveau.

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