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[Report] Dour 2019 – Jour 1: « L’échauffement »

Du 10 au 15 juillet de cette année 2019, nous avons eu la chance de pouvoir vivre « l’expérience Dour », comme certains l’appellent. 5 jours intenses que nous avons vécu à 100 à l’heure et qu’on avait vraiment envie de vous raconter…
Cette année, c’est 251 000 festivaliers (un record !) qui ont investi la petite ville belge de Dour (16 000 habitants à l’année), pour sa 31ème édition. Le festival de Dour, né en 1989, est rapidement devenu une véritable institution dans la famille des festivals européens (qui s’agrandit chaque année). Élu « Meilleur festival d’Europe » en 2010, Dour ne fait que grandir chaque année, pour le plus grand plaisir des festivaliers, qui restent fidèles à ce rendez-vous. Et ce même avec les récent changements : depuis l’an dernier, pour l’édition anniversaire, le festival se déploie désormais sur un nouveau site, un champs d’éoliennes, qui ne manque pas de cachet. Festival généraliste qui aime se présenter comme un défricheur de talents émergents, Dour Fest faire la part belle au Hip-Hop depuis quelques années. On en avait d’ailleurs discuté avec l’un de ses programmateurs (interview dispo ICI).
Le line-up de cette édition affichait de très beaux noms, qui nous avait mis l’eau à la bouche. Le rap francophone était bien représenté cette année avec des artistes tels que Damso, Le 77, Vald, Dinos, Alpha Wann, Josman, SCH et bien plus encore… Les artistes internationaux nous ont également envoyé du rêve sur le papier : Sheck Wes, Vince Staples, Cypress Hill, Schoolboy Q (à la place d’A$AP Rocky, toujours bloqué en Suède), ou même IADDB, Octavian, Jay Rock, Flatbush Zombies et maître Kaytranada.
Bref, vous l’aurez compris, il y en avait pour tous les goûts et on voulait tout faire, tout voir, tout écouter. Bien entendu, nous n’avons pas pu : il y avait plus de 200 concerts prévus sur ces 5 jours très chargés.
Éminemment subjectif, nous vous présentons donc, avec toute l’intimité que l’on peut avoir sur internet, notre journal de bord de ce Dour 2019.

Histoire de rendre justice au festival et toute l’expérience que cela représente, nous avons décidé de faire plusieurs articles, à suivre ce mois d’août, à lire comme un journal de bord…

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MERCREDI – 1er journée

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08:00

Départ de Paris, en navette spéciale qui nous amène directement au festival. 8h du matin un mercredi du mois de juillet, vous imaginez bien que nous ne sommes pas tout frais : les gens se frottent encore les yeux, malgré l’excitation qui monte des petits groupes déjà arrivés… Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, le trajet est plutôt calme. Heureusement tout le monde semble, comme moi, économiser sa batterie de téléphone au maximum, nous somnolons tous dans un silence relatif.
Lorsque l’on arrive, à la sortie du bus, c’est direct une mise en ambiance : il fait chaud, les bières sont déjà ouvertes et les gens s’affairent à réunir sacs et tentes (ou autres installations que je n’aurais jamais imaginé en festival, genre un canapé, ou des énormes enceintes).

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Après de multiples péripéties qu’on vous épargne (le sens de l’orientation, ce n’est visiblement pas inné), on retrouve enfin l’entrée presse. Le temps de monter notre tente, installer nos affaires, rencontrer nos voisins de camping (en gros, récupérer un maillet auprès d’inconnus super cools et/ou gonfler des matelas à tour de bras) et faire un tour de repérages (indispensable), il est temps d’investir les terres tant attendues du festival.

C’est accepté et connu de tous : la soirée du mercredi est toujours la plus « calme ».  En effet, toutes les scènes ne sont pas encore ouvertes, il y a clairement moins de monde que les jours d’après… Malgré tout, c’est déjà un vrai bain de foule et de bonnes vibes qui nous attend. Petit tour de tous les stands « food » et « drinks » (pas de jugements stp), puis découverte de toutes les scènes, notamment celles qui vont nous intéresser le plus dans les prochains jours : la Boombox (la salle consacrée au Hip Hop) et The Last Arena. Le festival est situé au milieu des éoliennes, organisé avec toutes les scènes presque en cercle. C’est assez pratique, mais ça a certains désavantages…

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Cette année, la soirée du mercredi fonctionne sur un système un peu particulier : les soirées « curators ». Les programmateurs ont décidé de travailler avec des artistes historiquement proches de Dour et de l’ADN du festival : ils leur ont confié la programmation d’une soirée entière sur l’une des scènes. C’est une idée assez intéressante qu’on avait vraiment envie de voir à l’œuvre. La partie hip-hop, programmé sur la scène Hip Hop (la Boombox si vous suivez), a donc été confié à Roméo Elvis, qui nous avait mitonné un banquet savoureux. C’est ainsi qu’on a découvert la très cool Ana Diaz qui ouvre cette soirée, accompagnée de sa DJ/backeuse Oriana. Jeune belge habituée de l’OEL (studio d’enregistrement belge où se côtoient Roméo Elvis, L’Or du Commun, Juicy… Bref la nouvelle scène belge est un petit microcosme de talent), Ana Diaz commence à faire du bruit. Une voix à la Bonnie Banane, des instrus toutes en douceur et un univers feutré, qui contraste avec son énergie sur scène : c’est un cocktail intéressant.

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Dour x Roméo Elvis

C’est ensuite au tour de Venlo de venir réveiller les festivaliers du mercredi. Petite pépite à suivre de très très près, Venlo, que l’on connait surtout dans un style posé et mélancolique, prend la scène ce soir-là avec une aisance bluffante. Le rappeur de Liège, qui a sorti un EP Love en mai (dispo ICI), envoie du lourd sur la Boombox, accompagné d’Absolem et de son DJ/producteur Dee Eye. C’est clairement un de nos coups de cœur du festival, et ce n’est pas seulement parce qu’on a eu l’occasion de discuter un peu avec lui… On enchaîne avec le nihiliste Lord Gasmique, transpirant la rage et la hargne qui réveille nos instincts les plus sombres. La violence de son flow et de sa présence scénique sont tels qu’on a du mal à suivre les festivaliers déjà hyper chauds. Déjà fatigués, nous décidons de faire l’impasse sur Moha La Squale, un habitué des festivals, que l’on a déjà croisé et recroisé en 2018. C’est donc le moment de se remplir l’estomac, histoire de bien repartir pour le reste de la soirée. C’est là qu’entre en jeu le fameux système des tickets, qui existe chez nos chers amis belges.

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Logan Wyckhlys

Le principe : L’ensemble du festival est entrecoupé de stands à tickets où il est possible d’acheter des carnets de tickets « food » et « drinks ». Ainsi, les bars et stands de restauration n’affichent pas les prix en euros, mais en tickets. C’est un peu complexe, et il faut prendre le tour de main, mais une fois intégré, c’est finalement du même acabit que le cashless qu’il faut recharger avec des applis spécifiques, etc… (Malgré tout, on doit saluer l’idée derrière ce système, qui nous fait facilement perdre le fil de tout ce qu’on dépense sur la durée du week-end)

Affamés, on s’ouvre l’appétit avec un burger qui fait du bien et on en profite pour faire un tour à la scène voisine, l’Elektropédia, réservée, comme son nom l’indique à la musique electro et techno, qu’on aura l’occasion de découvrir tout le long de ce week-end de folie. On continue notre soirée avec Sheck Wes, que l’on va attendre pendant… longtemps. Le rappeur est en retard, et les festivaliers sont un peu échaudés, même sur Mo Bamba (c’était malgré tout très chaud dans la fosse, on en va pas vous mentir). Lorsqu’il monte sur scène, c’est un problème de son qui gâche un peu le set du rappeur de Harlem.

En attendant le passage du génial Vladimir Cauchemar avec Toodiefor (taillé pour nous enjailler, on va pas se mentir), nous nous amusons à se balader de scène en scène, faisant l’expérience d’autres styles et d’autres artistes : c’est l’occasion d’apprécier sur scène Yaeji et le très cool Ceephax Acid Crew, avant d’aller danser sur la techno d’Adam Beyer et d’Amélie Lens. Par stratégie, la décision est prise de se coucher « tôt », de rejoindre la tente avant le set de Shy FX avec Dynamite MC (qui clôturait donc cette soirée préparée par Roméo Elvis sur la scène de la Boombox).

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