Chroniques

[Chronique] Lomepal – Cette Foutue Perle.

Après sa collaboration réussie avec Caballero et Hologram Lo’ sur le projet Le singe fume sa cigarette sorti en octobre dernier,  Lomepal remet ça un an après avec un nouveau projet solo intitulé Cette foutue perle produit par le beatmaker niortais Meyso. Le rappeur de Paris Sud nous propose donc un EP de 8 titres pour la première fois disponible en format physique. Après un teasing savamment orchestré sur les réseaux sociaux par ses potes de l’Entourage, on était pressé de voir ce qui se cachait derrière la grosse perle bleue de la jaquette du CD. Et autant le dire tout de suite, on n’a pas été déçu.

Dès l’intro du projet, Roule, Lomepal annonce la couleur du disque avec un titre planant qui est une invitation au voyage solitaire, ou plutôt à la fuite, où le rappeur nous invite à « perdre le fil sereinement » et à l’accompagner à la recherche de « cette foutue perle rare ».  Le beat aérien de Meyso et le clip en noir et blanc renforce cette idée d’abandon pour nous permettre de rentrer en douceur dans l’univers du MC.

Cet univers justement s’articule autour de deux thèmes principaux : la solitude et les nuits alcoolisées passées à trainer dans Paris avec ses potes. Sa solitude justement, le MC de Paris Sud l’aborde dans Je sors pas, où Lomepal explique que s’il reste enfermé à gratter des textes, c’est pour éviter les vices de la ville et du monde l’extérieur « Si j’reste à faire des couplets chauds / C’est qu’c’est la merde quand j’ouvre les volets ». Le titre éponyme de l’album, Cette foutue perle, reprend le même thème et son refrain efficace met en avant la détermination du rappeur « Ça fait des années qu’j’gratte, et j’compte pas stagner, frère / Tous les plus tarés m’traquent, mais chaque jour j’accélère ». Coquillage et son beat lent et hypnotisant parachève cette ode à la solitude et cette irrésistible aspiration à la fuite « J’rêve et m’laisse embobiner à chaque nouveau rivage / Mon rêve finit dans une énorme villa /Avec un cohiba, une orange de Floride et du cognac… ».

En parallèle, Lomepal nous fait découvrir un autre univers, certes toujours nocturne, mais radicalement différent : celui des nuits passées à déambuler dans Paris avec quelques potes, celui des bouteilles achetées chez l’épicier ou « d’un p’tit bar, rempli d’femmes avec des visages familiers » comme dans A ce soir, collaboration réussie avec Jean Jass, L’Essayiste et Vidji. Sur ce titre, le rappeur nous plonge dans son univers en nous racontant sa journée, ou plutôt sa nuit habituelle « Réveil, 17 :30, la tête dans l’noir / C’est comme ça depuis ma perte d’emploi, jusqu’à présent ». Le titre Citroën est dans la même veine, Lomepal nous décrit une virée nocturne dans Paris et l’on retrouve le parallèle avec le voyage à la fin de chaque couplet avec l’allusion à la fiabilité des Citroën « Ouais, ça roule comme mon ancienne Citroën BX / Et j’tiendrai l’coup pour tout / Une Citroën BX ça roule toujours…».

Enfin, Les battements, morceau phare de l’album, fait figure de condensé de tous les thèmes de l’EP : Lomepal y évoque sa jeunesse et son quotidien dans Paris Sud, le tout porté par un clip bien réalisé où l’on retrouve des figures connues telles que Georgio, Alpha Wann ou Hologram Lo’.

Avec Cette foutue perle, Lomepal nous livre donc son projet le plus abouti jusqu’à maintenant ; le MC de Paris Sud met son écriture technique, quasi-mathématique, au service de ses thèmes de prédilection pour nous entraîner dans son univers le temps des 8 titres du disque. A ne pas rater.

Yoann.

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