Mes 5 livres

[Mes 5 livres ] – L’Erreür

Quand à la rédac’ on a décidé pour la rentrée de relancer la rubrique « Mes 5 Livres », j’ai de suite pensé à L’Erreür, qui fait partie des rappeurs à la Lucio Bukowski, avec qui chaque conversation nous ramène à parler bouquins, lectures, et livrographies… Sans surprise, il a joué le jeu, même si choisir cinq livres, et seulement cinq, n’a pas été facile pour ce féru de littérature.  En espérant que son top 5 final, très varié, nourrira votre goût de lire, le voici :

Samarcande, Amin Maalouf :
C’est la Perse du XIème siècle, celle de Nizam Al Mulk qui l’a gouvernée ; de Hassan Ibn Al Sabbah, fondateur de la secte des assassins, qui l’a terrorisée ; et d’Omar Khayyam, poète, astronome, mathématicien, philosophe et j’en passe, qui l’a éclairée…
C’est aussi l’aventure d’un manuscrit, écrit par Khayyam, qui a été égaré lors des invasions mongoles et fut retrouvé des siècles plus tard. Ce manuscrit est composé de Robbaya (des quatrains) portant sur le vin et la contemplation. Il a été traduit dans beaucoup de langues.
Un livre riche et passionnant écrit par Amin Malouuf, qui, pour l’anecdote, n’est autre que l’oncle d’Ibrahim Malouuf…

                                                                                                                                                                                                           


Ouragan, de Laurent Gaudé
J’étais sur l’autoroute en direction de Toulouse le 31 Août, quand il y a eu la tempête. On a été pris en plein dedans en passant Montauban, avec l’ami Verbal. C’était impressionnant, j’avais jamais vécu ça. Il n’y avait plus de règle sur l’autoroute à ce moment-là! Des arbres tous les 100 mètres qui coupaient les voies, des débris qui frappaient le pare-brise et les fenêtres, des éclairs dans tous les sens, des rafales à faire renverser les camions… Y’a même un camionneur qui a pété un câble parce qu’on voulait le doubler, il nous a sorti une batte de baseball… Et, pour ajouter un peu plus d’adrénaline, on n’avait bien sûr plus de réseau! Pommés au cœur du bordel.. seuls ! Ça m’a fait repenser à ce livre, Ouragan…

L’histoire se passe à La Nouvelle Orléans, pendant et après le passage de l’ouragan Katrina, dans un décor d’apocalypse. On suit une dizaine de personnages, qui prennent la parole à tour de rôle, qui se croisent ou se rencontrent dans ce chaos, au milieu de l’ouragan, pour découvrir bien sûr la fureur du ciel et des éléments, mais aussi leur vraie nature dans cette ville abandonnée.

                                                                                                                                                                                                           

Habibi, de Craig Thompson :
C’est une bande dessinée magnifique de près de 700 pages.
Sous forme de conte, l’histoire se passe dans ce qui ressemble à un pays d’Orient, dans un lieu et en un temps indéterminé. Il est question du Coran et de la Bible, des secrets de la calligraphie arabe, d’alchimie, de mythes religieux et de légendes, de récits façon Mille et une Nuits, et ces bribes d’histoires viennent toujours rejoindre la trame principale, qui est la rencontre entre une femme et un nourrisson qui grandissent dans un monde violent et corrompu.
J’ai toujours eu un peu de mal avec la bande dessinée, mais celle-ci ne ressemble à aucune autre. C’est à voir et à lire!

                                                                                                                                                                                                           

 

Moha le fou Moha le sage, de Tahar Ben Jelloun :
C’est le dernier livre que j’ai lu, et c’est peut-être celui qui m’a le plus scotché. Il n’est pas évident à définir, mais je dirai que c’est un pamphlet poétique. Je vais faire le flemmard, je laisse parler la quatrième de couverture, c’est un avant-goût fidèle :
« Qui, au Maghreb, ne connaît Moha ? On l’a entendu déclamer sur une place publique. On l’a vu déchirer de vrais billets devant une banque. Il a tiré au clair l’étrange histoire d’une ancienne et puissante famille, su le secret de l’esclave noire et celui de la petite domestique, chacune interdite de parole. Il a pris à partie le technocrate et le le psychiatre, conversé avec Moché, le fou des Juifs, et avec l’Indien, cet autre exclu. Arrêté, tué, enterré, Moha ne cesse de parler – et sa parole ne peut tarir car elle est la tradition maghrébine même, la vérité lyrique qui résiste.
Moha raconte son peuple, Tahar Ben Jelloun raconte Moha : allez donc arrêter le vent sur les sables. »

                                                                                                                                                                                                           

 

Montedidio, par Erri de Luca :
Il raconte l’enfance (peut-être un peu la sienne) d’un gamin qui grandit à Naples. J’aime beaucoup son écriture, elle est très poétique. En général, je corne les pages sur lesquelles une phrase m’a touchée. Là, je les ai presque toutes cornées… Le livre ne ressemble plus à rien !
Pour l’histoire, il est en ce moment en procès face à la LGV -l’équivalent du TGV en Italie- qui l’accuse d’avoir incité au sabotage du chantier de la ligne Lyon-Turin (l’écrivain a un passé connu dans les actes de sabotage et le militantisme). Il s’est exprimé là-dessus à son audition : « Si vous regardez dans le dictionnaire de la langue italienne, « sabotage » a plusieurs significations: causer des dommages significatifs, certes, mais également empêcher, gêner, faire obstacle ». Je peux inciter à la lecture, à la limite à l’écriture, mais c’est tout. Seul le parquet de Turin suppose le contraire. »
Et il finit en disant: « J’ai fait tant d’interviews au cours de ma vie que je considère cette audition comme une énième interview. ». Erri de Luca est l’auteur italien que j’aime le plus.

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BOOM!

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