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[Interview versifiée] Rotko – Anthrapologie

 

Aujourd’hui vous aurez une chronique rimée
D’un album sensible aux traits non grimés :
Une Anthrapologie d’un homme passionné
A la plume émotive, tendre et ferme d’authenticité.

Un tableau franc et intimiste, Rotko, par son élan artistique,
Nous livre ici en vers l’envers de sa toile,
Des convictions qui s’avèrent au service des espoirs :
La quête du bonheur en point de fuite de l’autoportrait rapologique.

 

-- A l’heure de l’abondance et de l’image, tu distilles des préludes littéraires, (ici)
Cette différence est-elle message d’un rap davantage axé sur le verbe ?

Rotko – Je ne m’appuie pas sur ce qui aurait du sens vis-à-vis de l’heure du jour,
Je me fie à ce que je ressens au regard de mon parcours.
Mon rap ne s’axe pas sur l’époque mais sur une volonté d’authenticité,
Une densité d’idées qui dansent, autant m’y situer : droit dans mes bottes.

 « Je veux montrer un homme dans toute la vérité de sa nature, et cet homme, ce sera moi » Rousseau (Les confessions)

– Tu aurais pu écrire ce préambule des Confessions de Rousseau
Car cet album nous invite dans ta bulle, tes frayeurs et tes défauts,
Décris nous ce chemin introspectif  à la plume, comme une esquisse à ce tableau…

Rotko – J’ai quitté un nid douillet, mon introspection fut parallèle,
Ma plume s’est envolée, j’ai tenté de déployer mes ailes,
Ce fut un tournant. L’expression du fragile, des tourments
Mais pas seulement…
J’y distingue un équilibre clairement,
Des espoirs sans fiction également,
Des joies, des convictions, des fondements.

« Je rédige l’ineffable » (Origami)

– Il y a cette incitation à parler, à « dire je t’aime », à s’exprimer,
Comme un refrain.
Profites-tu de la musique pour dépasser les silences du quotidien ?

Rotko – La plume des gens sensibles est un porte-voix qui ose,
Elle s’emporte parfois, ouvre des portes closes,
Elle crie les silences, hurle les non-dits,
Elle trouve son essence quand la pudeur s’immisce,
Mais je ne me dispense pas de tenter d’appliquer ce que je pense et dis,
Alors plus le temps passe plus je glisse vers une parole libérée dans la vie.

« Demain : qu’est-ce qui se dessine ? Et qui est-ce qui décide ? / Serai-je ici ? Aurai-je une vie easy ou si difficile ? » (Demain ne sera pas hier).

– Ta syntaxe est remplie de tournures interrogatives,
Chaque question où presque concerne ton futur,
Les récits de ton passé seraient-ils écrits dans la perspective
De sublimer tes points de sutures ?

Rotko – Les cicatrices sont de toute beauté observées sous l’œil de la bienveillance,
Elles font notre singularité, fruits qu’on recueille de nos expériences,
Sans écueil je les narre car les ai découvertes :
Un moyen de ma part d’leur dire « Faisons la paix ! »

« Un avant-goût : L’avenir sera pire, loin de ce qu’on espère / Penser  à demain : le meilleur moyen pour se perdre ». (Demain ne sera pas hier)

– Il y a des fulgurances à propos du temps qui passe,
Ces récurrences traduisent-elles une angoisse ?

Rotko – Nos vies sont des sabliers, des comptes à rebours…
Des allers sans retour qu’on ne pourra resquiller
Et une fois parti quels seront nos vestiges ?
Lorsque t’y réfléchis, ça ne donne pas le vertige ?
Le temps est tant précieux que je ne veux pas le perdre,
J’essaye d’être dans l’instant quand ce monde veut le contraire
Donc non pas d’angoisse, le sens de ce mot est fort,
Peut-être ça me dépasse, c’est inconscient alors.

« Je voulais vous avoir jeune mais depuis hier j’suis trentenaire / Je voulais vous avoir jeune, mais aujourd’hui, juste vous avoir serait extraordinaire » (Vous avoir jeune)

– Tu parles beaucoup de paternité, cet espoir semble être ton oxygène,
Est-ce que le fait de donner la vie donnerait un sens à la tienne ?

Rotko – Pour le sens de ma vie, j’écarte l’hypothétique
Et joue avec les cartes que j’ai en panoplie.
Toutefois rien d’incompatible avec les désirs et les questionnements
Aujourd’hui tout est possible, je ne sais plus ce que je veux vraiment…

– L’album est riche musicalement, la trompette se joint aux quatrains,
Cependant, ton flow quelque peu linéaire peut-il en rebuter certains ?

Rotko – Je donne ce que je crois être au fond le meilleur
De ce que j’ai en moi, le profond, l’intérieur.
Je propose quelque chose alors quoi qu’il advienne
Que ces proses t’indisposent, que ma voix te déplaise,
Je n’aurai nul regret ni même une rancœur,
Je suis fier du projet construit avec le cœur .
Je garderai dans le futur et cela coûte que coûte
Les bienfaits de l’aventure, les détours de cette route
Qui m’a mené ici, grandit et même fort de mes doutes,
Cet album je brandis et te souhaite bonne écoute !

Merci à Rotko pour cet échange, sortie de l’album le 7 décembre ! L’album ICI !

Etienne Kheops

À proposEtienne Kheops

"Je n'ai qu'une plume bon marché pour planter les cieux"

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