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Sélections Tops

Les 10 meilleurs Eps/Mixtapes de 2014

Parce que les mixtapes et les EPs font dorénavant partie intégrante du paysage du rap français, nous avons décidé de rendre hommage aux dix projets qui ont le plus marqué la rédaction cette année. Après deux bonnes semaines de batailles intenses et de parlementations, nous sommes en mesure de vous proposer notre classement 2014. N’hésitez pas à réagir si vous pensez que nous avons oublié vos rappeurs préférés. Bonne fin d’année !

 10 – Alph Lauren – Alpha Wann

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C’était sûrement l’un des rappeurs qu’on attendait le plus au tournant en 2014. Alpha Wann de 1995 sortait son premier solo et les détracteurs avaient déjà sorti le sniper pour frapper au moindre faux-pas. Sauf que de faux-pas, il n’y a pas eu. Huit très bons titres pour une grosse demi-heure de flow chaloupé et de placements complexes comme seul le jeune noir à lunettes sait le faire. Une vraie confirmation.

A lire aussi : l’interview d’Alpha Wann et la chronique de Alph Lauren.

9 – Selecao 2 – Zekwe Ramos

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Pour qu’il se passe une année sans Zekwe Ramos dans les tops de fin d’année, il faudrait sûrement qu’il ne sorte rien de janvier à décembre. 2014 ne fut pas une de ces années-là et sa mixtape Selecao 2 n’a fait que confirmer l’incroyable talent de l’enfant du 91. Dix-neuf titres, des featurings à n’en plus finir et une sensation de tenir là un artiste bien à part. Un maestro.

8 – L’Orgamixtape – Alkpote

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Encore un mec du 9-1 dans ce top 10. Le rappeur au vocabulaire le plus étendu du game est revenu en 2014 pour nous offrir ses textes léchés et ses nouvelles inventions lexicales autour de la bite, du cul et des seins. Et bien comme d’habitude, Alkpote a frappé juste. Un subtil mélange de grosses punchlines, d’instrus carrés et de name-dropping à n’en plus finir. Bref, une mixtape qui vous donnera à coup sur le sourire.

Lire aussi : la chronique de L’Orgamixtape et l’interview d’Alkpote par Captcha Mag.

7 – Phases B Volume 2 – Phases Cachées

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On ne va pas nier qu’on aime beaucoup le crew parisien de Phases Cachées à la rédaction. Alors quand ils sortent un projet, on est heureux. Mais quand en plus, il est saupoudré d’une véritable flopée de featurings, nous sommes aux anges. Phases B Vol.2 réunit tout ce qu’on aime chez eux. Du groove, des flows différents mais excellents et une alternance entre sujets sérieux et ambiance mongole. Mentions spéciales pour Crossover, J’Délaisse le Fitness, Peng Peng et Diplomatico. Vivement l’album en 2015 !

6 – Sheygey Vara – Gradur

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C’est le gros manque de la rédaction cette année. Si vous tapez Gradur dans la barre de recherche, vous ne pourrez que constater qu’on est passé complètement à côté du nouveau phénomène du Nord. Ce n’est pas par dégout ou volonté mais c’est un fait, on n’a quasiment pas mentionné Gradidur cette année. Le tort est réparé puisque sa mixtape Shegey Vara entre dans ce top 10 grâce notamment à des sons comme Tractions ou Négro qui ont bien failli s’immiscer dans le top 10 des morceaux. Et pour tous ceux qui pousseront des cris de vierge effarouchée, Gradur est sûrement le rookie de l’année. Que ça vous plaise ou non.

5 – Seigneur – Lomepal

lomepal seigneurLomepal était aussi attendu au tournant de 2014. Essai transformé et avec seigneurie. Cet EP, aussi sombre que complexe, fait la part belle au réalisme ambiant. La force des thèmes travaillés et les collaborations idéalement choisies font de ce projet celui qui révèle le plus notre homme pâle parisien. Découvert il y a trois ans, son talent ne cesse de s’affiner et prouve une fois de plus la qualité d’un rap français plus précieux dans les textes comme dans les images.

Lire aussi : l’interview de Lomepal et la chronique de Seigneur.

4 – Un Murmure dans le Vent – La Smala

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La Belgique est venue placer son grain de sel dans notre bon vieux rap game. La Smala a encore frappé. Cela fait longtemps qu’un groupe indépendant à 100% n’avait pas allié quantité et qualité avec autant de virtuosité. Après avoir été “là là” 3 fois, les cinq compères nous servent un 8 titres complet, diversifié et plus authentique que leurs anciens projets. Un EP qui vient confirmer leur créativité et leur talent incontestables et qui contient l’une des perles de l’année, le bondissant Yes Mani.

Lire aussi : la chronique de Un Murmure Dans le Vent.

3 – L’Homme Vivant – Lucio

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Lucio par ci, Lucio par là. C’est sûrement ce que vous vous dites mais ce n’est pas à nous qu’il faut s’en plaindre. Allez porter vos doléances au génie lyonnais, c’est de sa faute à lui s’il est si créatif. Donc oui, Lucio est troisième avec cet Homme Vivant. On le suit dans ses déambulations spirituelles entre arrogance et véhémence. Qu’il continue à ce rythme et le lyonnais va finir par devenir un incontournable de la chanson française contre son gré. Bref, toujours aussi chaud le Lucio.

Lire aussi : la chronique de L’Homme Vivant et les 5 Films de Lucio Bukowski.

2 – Rien – Odezenne

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Les trublions de Odezenne n’ont pas raté l’occasion de se faire remarquer en 2k14. Comme toujours, ils ont étonné, détonné. C’est leur manière de faire : une poétique de la subversion, du délire, du non-sens. A travers les cinq textes qui composent ce trop court ouvrage, on retrouve alors les caractéristiques du rap d’Odezenne comme les voix suaves et la frénésie des mots, la douceur musicale et ses judicieux changements de rythmes. De plus, on découvre cette saisissante faculté qu’ont les rappeurs du groupe à mettre des images sous les yeux de l’auditeur. Nouvel hors-piste musical, Rien entraîne donc l’auditeur dans des territoires inconnus et continue, cependant, de suivre les grandes lignes de l’œuvre « odezienne ». Entre désir du goût et goût du désir, on prend plaisir à écouter cet EP qui annonce, nous l’espérons, une suite tout aussi fantasque et envoûtante à l’œuvre d’Alix, Jaco et Mattia.

Lire aussi : la chronique de Rien.

1 – NQNT – Vald

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Fidèle à son personnage, Vald continue de n’en avoir rien à foutre. Et même s’il sort un EP prêt depuis plus d’un an, ça ne lui empêche pas de signer l’un des meilleurs projets de l’année 2014 en se payant plusieurs belles polémiques notamment avec le titre Autiste. Maintenant, on attend un vrai album.

Lire aussi : la chronique de NQNT et l’interview de Vald par Le Bon Son.

Beatmakers Interviews Rappeurs

[Interview] Darryl Zeuja & Hologram Lo : « On avait vraiment des ambitions communes. »

A l’occasion de la sortie de leurs projets respectifs, la rédaction a été à la rencontre d’Hologram Lo et de Darryl Zeuja. Autour d’un verre, entres bonnes vannes et propos de fond, nous vous proposons un entretien en immersion avec deux mecs cools.

Darryl, tu es très productif. Tu as fait ton solo, l’ep avec XLR, celui-ci. Quelle est ta méthode d’écriture ?

Darryl : Beaucoup d’amour. J’écris quand j’aime, j’écris ce que j’aime et ça marche plutôt bien. Après, il y a beaucoup de nuits blanches et beaucoup de travail. J’ai des délais de productions assez aléatoire, il n’y a pas vraiment de méthode précise.

Est-ce que Lo s’adapte à l’écriture de Darryl ? Ou est-ce l’inverse ?

Lo : Jamais je ne m’adapte à l’écriture de quelqu’un. Mes productions me font penser à un univers alors je propose.

Darryl : Sur ce projet, on a fait beaucoup d’arrangement après l’enregistrement. Des jeux de synthé, des cuts, des effets sur la prod’ etc. Ça permet de montrer qu’on a vraiment travaillé ensemble.

Et ça te permet aussi de donner la direction que tu souhaites.

Darryl : Oui, ça permet de donner toute une identité aux morceaux. On a joué là-dessus mais sinon c’est très basique.

Donc tu lui as envoyé les instrus et il a travaillé dessus ?

Lo : Oui, c’est ça. Souvent quand il passe à la maison, je lui fais écouter des prods. Parfois, 1995 n’est pas trop fan mais lui kiffe alors il prend.

Darryl : C’est un peu notre marché aux puces.

C’est Le Bon Coin de l’instru, en quelque sorte.

Lo : (Rires) C’est un peu ça, c’est chez moi. Parfois, je fais des prods pour Nekfeu, il n’aime pas alors je les donne à Areno.

Il n’y a jamais de chutes dans les instrus du coup ?

Darryl : Si mais les gens ne se rendent pas compte. On pense qu’on ne fait que ce qu’on voit mais pour un texte, il y en a dix derrière. Idem pour les instrus. C’est le côté frustrant du taf mais c’est comme ça pour tout le monde.

On sent vraiment un amour du rap chez vous, ça vous vient d’où ?

Darryl : Je ne sais pas comment te dire. Je pourrais te faire une longue histoire comme te le dire en deux mots. Il se trouve que, pour ma part, je suis tombé dans le peura à cause des sapes des Chicago Bulls, des clips de Brooklyn, des baskets, des supers sons etc etc.

Lo : Je vais faire court. Le PSG, le 113, Nicolas Anelka

Darryl : Il y a même des gens qui représentent le hip-hop malgré eux. Comme il dit Anelka ou même Ronaldinho sont super hip-hop. Si t’aimes Anelka, c’est logique que tu aimes le rap.

Est-ce que tu penses être dans la continuité avec cet EP ?

Darryl : Tout à fait. Déjà parce que je continue (rires). Plus sérieusement, à fond. Beaucoup de gens vont oublier la virgule XLR dans ma discographie qui est importante mais je pense que c’est totalement la suite. On a apporté de la nouveauté, on a enlevé quelques trucs qui ne servaient à rien. C’est la suite de ce qu’il y a avant et c’est l’avant de la suite.

Si on te dit qu’on a trouvé ça plus musical que tes projets précédents, tu le prends comment ?

Darryl : Eh bien, c’est un fabuleux compliment que je partage avec Lo car c’était une mission qu’on s’était donné d’apporter de la musicalité à ce projet. On voulait qu’on sente sa présence surtout quand je ne rappe pas. C’est pour ça qu’il y a des petits skits de films, on voulait qu’il y ait vraiment de la vie dans ce projet. Ça fait super plaisir, il faut que tu le saches.

Il y a donc une grosse influence de Lo.

Darryl : C’est l’influence de Lo mais je suis venu vers lui en donnant mes orientations. Si on a fait ce projet, c’est vraiment qu’on avait des ambitions communes. Lui voulait un projet de rap très musical où il aurait beaucoup de présence et moi j’en voulais un où j’aurais moins de présence, où je pouvais chiller un peu.

En parlant de chill, tu as ralenti ton débit.

Darryl : J’ai ralenti le débit, exact. T’es bon, t’es bon ! Ça fait plaisir que tu l’aies remarqué.

En même temps, c’est compliqué de ne pas l’entendre.

Darryl : Tu serais surpris de voir comment les gens écoutent du rap de nos jours.

Lo : Les gens veulent juste savoir la marque de sa casquette (rires).

Darryl : Non mais exact, bien vu. C’est un souci de compréhension parce que je mangeais beaucoup de syllabe et c’était compliqué sur scène.

A ce point ?

Darryl : C’est dur voire presque impossible. Après avec beaucoup d’entraînement, ça se fait. Mais c’est un peu wack d’avoir absolument besoin d’un backeur sur scène. Donc j’ai ralenti. Et puis d’autre part j’estime que ce que je dis est important même si ça fait un peu le mec qui se branle la bite. Je dis des choses qui peuvent servir à des gens, qui me servent à moi en tout cas.

Tu vas faciliter la tâche de Rap Genius.

Darryl : Le nombre de fois où je vois des gens qui écrivent des phrases qui n’ont ni queue ni tête et qui les scandent comme si c’était ce qu’on disait… Tu as envie de leur dire « mais ma gueule, ça n’a pas de sens ce que tu viens de dire. » Je ne veux pas me cacher derrière des pseudos-flottements parce que c’est la mode de rapper vite maintenant. Je n’ai rien à cacher et je marche au ralenti.

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