Affichage de 19 Résultat(s)
Sélections Tops

Nos 10 beatmakers préférés de 2015

Pour le dernier « top » de l’année, vous l’avez compris, nous avons décidé pour cette année d’abandonner l’idée de classement. Avec un nombre de beatmakers talentueux toujours plus conséquent, on a pris le parti de créer des catégories fictives qui étaient à nos yeux le meilleur moyen de refléter cette incroyable diversité. On l’avoue humblement, des …

Billets d'humeur

[Billet d’humeur] : Qu’est ce qu’elle a ma gueule ?

Gare du Nord, un matin de Novembre ordinaire dans cette grande gare parisienne. Un mélange de touristes égarés et d’actifs pressés se croisent dans un ballet subtilement chorégraphié. Avec ces boutiques rénovées et ces indications d’itinéraires flambants neufs, ce point de passage obligé de la Banlieue Nord subit un lifting des plus déroutants. Cependant, le plus …

Dossiers Interviews Le rap français et ... Médias

[Interview] Hisham Aidi : « La relation entre islam et hip-hop est plutôt complexe »

En ces temps troublés, le terme djihadisme est un mot qui charrie son lot de fantasme. Revenir sur l’omniprésence médiatique du phénomène parait inutile tant il tient du matraquage. Dans cette avalanche de reportage, la question de la relation entre rap et djihad a parfois été soulevé. Si cette question peut avoir un intérêt dans …

Sélections Tops

Nos 10 beatmakers préférés de 2014

C’est le top que personne n’attend jamais alors que c’est probablement celui qui provoque le plus de hochement de tête. On clôture notre série de top 10 avec celui réservé aux beatmakers. Contrairement aux idées reçues qui ont parfois la peau bien dure, le hip-hop français regorge de beatmakers talentueux. En fait, l’hexagone en possède tellement qu’on pourrait constituer autant de dream team de producteurs qu’il y a de d’équipes valables en Ligue 1. Partant de ce constat, on a sélectionné notre équipe type de producteurs. Ceux qui selon nous ont marqué l’année. On s’est même amusé jusqu’au bout et on a comparé ces producteurs à des joueurs de football. Oscillant entre comparaison étrangement juste et comparaison franchement foireuse, ce top se veut avant tout éclectique. On attend vos avis avec impatience…

 10 – La Fine Equipe ou l’outsider qu’on était obligé de placer (Olympique Lyonnais)

Flavien Prioreau
Flavien Prioreau

Cela fait maintenant plusieurs années que La Fine Équipe régale avec ses sorties estampillées La Boulangerie. La Fine équipe, c’est ce quatuor composé de Uugo, Chomsk’, Blanka et Mr Gib qui retourne régulièrement les salles de concert hexagonale à coup de set ravageur. L’écoute du troisième opus de la série sorti en fin d’année ne fait que confirmer notre impression, à savoir que cette équipe est juste incontournable. Mélange de beat hip-hop et d’influence électronique notamment , le style de la Fine Équipe n’est pas à proprement parler un son de puriste. Certains trouveront d’ailleurs incongru de les trouver dans ce top. Si le style est évidemment moins académique, il représente une tendance du hip hop instrumental qui devait être représenté. De plus, la propension à fracasser des nuques ne pouvait que nous inciter à les placer. D’autant que La Boulangerie 3 a prouvé que La Fine Équipe s’était bien installé parmi les meilleurs beatmakers hexagonaux.

9 – INCH ou la confirmation du talent brut (Paul Pogba)

inch

INCH avait marqué les esprits avec son travail avec Le Gouffre. Résumer son travail à cette collaboration, c’est oublier sa présence de toutes les instants au sein de la scène hip-hop indépendante. Ainsi, beaucoup d’entre nous hochent frénétiquement la tête sur des morceaux estampillés INCH sans le savoir. Pour combler cette ignorance, INCH a sorti cette année la mixtape Ni sain, ni sauf regroupant certaines de ces meilleurs prods’ et une poignée d’inédit. Baffe assuré tant le talent du beatmaker est grand. Avec son style puissant dont émane pourtant un groove délicieux, INCH fait le bonheur des MC avec lequel il travaille. Un nom dont on devrait entendre encore parler…

 8 – Jim ou la boucle élégante (Andréa Pirlo)

instrumental escape jim

Discret mais prolifique, l’ami Jim a bien failli ne jamais entrer dans ce top. Cela aurait été dommage car si Jim ne fait pas beaucoup de bruit, son travail s’en charge. Ces productions soignées pour Dooz Kawa et ces multiples projets à fortes influences cinématographiques faisaient déjà de lui un concurrent sérieux. On pense notamment au projet avec Fizzi Pizzi intitulé Jazz, Romance et Coup de feu où ces productions jazzy faisaient systématiquement mouche. C’est pourtant Instrumental Escape qui lui permet d’asseoir définitivement sa place dans notre classement. Album aérien aux boucles épurées, Instrumental Escape est peut être le plus bel album instrumental hip-hop de l’année. Jetez une oreille sur Shaolin Stomp ou When The Sun disappear pour vous faire une idée. Une réussite !

 7 – Thérapy, le taulier qu’on adore détester (Cristiano Ronaldo)

therapy

Le nom est partout et il semble difficile de lui échapper. Meilleur représentant d’une tendance lourde du rap français à s’approprier le son Dirty South, Therapy occupe le devant de la scène avec ses prods’ pour Kaaris notamment
On aime ou on déteste le style mais force est de constater que dans son genre, Therapy représente le haut du panier avec un son puissant et très propre. On a hésité avec un Richie Beats, étoile montante du beatmaking  mais le nom de Therapy a une trop grosse résonance pour être ignoré. Taulier !

 6 – Oster Lawpass, l’homme orchestre (Juan Roman Riquelme)

osterlapwass

Dire qu’on apprécie L’Animalerie est un doux euphémisme. Sachant cela, il était difficile pour nous d’omettre le nom d’Oster Lapwass dans ce top. Beatmaker historique du collectif lyonnais, Lapwass est en terme de talent un des meilleurs beatmaker français. Sa curiosité naturelle le pousse à sans cesse explorer des horizons musicaux toujours plus divers.Jazz, Rock, son psyché. Lapwass transforme tout et n’importe quoi en beat hip-hop de qualité. Et ça, on aime ! Cette qualité alliée à sa capacité à toujours proposer des sons taillés pour les artistes avec lesquels il travaille ont grandement contribué au succès d’estime croissant de l’Animalerie. Même si l’année 2014 a vu l’émergence d’autres producteurs phare au sein du collectif, Lawpass reste LE pilier d’un des collectifs les plus frais du rap français. Rien que pour ça, on devait le citer.

 5 – Kreapton, le faux rookie (Didier Drogba)

L'Asile Oulan-Bator

Si L’Asile a obtenu une 7ème place mérité dans notre top album, on en oublie pas pour autant Kreapton, le beatmaker associé au groupe. En prenant en charge la majorité des compositions, il a frappé un grand coup à nos oreilles.Son style boom bap et ces kicks appuyés sur la majorité des pistes d’Oulan Bator épouse parfaitement les flows désabusés de nos amis bretons. Mais même seul, Kreapton fait le boulot comme en témoigne Luthor, son morceau solo sur l’album. Ce style, Kreapton a pris le temps de le bosser entre compétitiosn de beatmaking et productions sur des projets indépendants. Autant dire que même si nous le découvrons uniquement maintenant, le gaillard a déjà un petit peu d’expérience. 2015 année de l’explosion ?

 4 – Haymaker, le prodige (Drazen Petrovic)

rhum vieux amour nautilus

Animalerie toujours ! On a eu beau tourner le problème dans tous les sens, on ne voyait pas comment éviter de citer au moins deux producteurs de l’Animalerie dans ce top.On aurait par exemple pu citer Nestor Kéa. Notre choix s’est porté sur Haymaker. Presque fatalement. Si on l’a choisi, c’est qu’il aura traversé l’année avec un quasi sans faute tout en étant très productif. Entre album instrumental génial – Rhum vieux, amour et Nautilus – et production léchée pour son pote Lucio Bukowski, le lyonnais nous aura mis claque sur claque. Le pire dans tout cela, c’est qu’on en redemande.

 3 – Aelpeacha, l’homme à tout (bien) faire (Philipp Lahm)

stcavie

On aurait pu le mettre dans chacun de nos tops tellement le type fait le job. On a choisi de le placer dans notre top beatmakers et sa place sur le podium ne souffre d’aucune contestation. Musicalement, quand un mec arrive à te convaincre que la ligne D du RER est l’équivalent de l’Interstate 405 en Californie, c’est qu’il a un minimum de talent. Avec un son brulant et ces claviers so west coast, Aelpeacha a son propre univers. Peu de beatmakers peuvent se targuer d’une telle maitrise dans le genre et chacun de ces projets semble couronné de réussite. Cette année, il a remis le couvert avec STC à vie. Un projet digne de ses standards et donc suffisant pour un podium.

 2 – Mani Deiz / Kids of crackling (Xavi / Barça)

manideiz

Talentueux, productif et addictif. Voilà comment résumer Mani Deiz à quelqu’un qui ne le connait pas. Nous parlons là d’une valeur sure du beatmaking français qui démontre son talent projet après projet. Son amour immodéré pour le boom bap et le digging nous rend le personnage encore plus sympathique. On pense notamment aux Cassettes Sunday où l’on retrouve également les membres de Kids Of Crackling. La transition se veut toute trouvée puisque plus que Mani Deiz, c’est le crew entier que nous voulions mettre en avant avec cette deuxième place. Fef, Rakma, Cristo et Métronom et Nizi qui sont les autres membres, sont également très actifs.

  1 – Meyso (Javier Pastore)

meyso

Même avec la meilleure volonté du monde, un classement est forcément subjectif. On l’assume clairement en mettant Meyso tout en haut de ce top. Pourquoi lui plutôt qu’un autre? Aucun argument ne sera jamais véritablement convaincant. La vérité, c’est qu’on aime écouter Meyso comme on regarde un joueur de foot spectaculaire. Il transcende les clivages et s’impose par son esthétique classieuse. Meyso est de cette catégorie de beatmaker avec lesquels la moindre production procure une émotion de manière assez inexplicable. Pour se cacher derrière une argumentation plus élaboré et objective, on dira qu’ on a pu entendre son boom bap raffiné du côté de chez Lomepal ou Cabellero. On dira surtout qu’on l’a vu briller au sein du projet Kapla au côté d’Oteest, Maodea et Mr Hone. LP conçu à huit mains et quatre personnalités, Kapla est à nos oreilles l’album instrumental hip-hop qui a marqué l’année 2014 dans l’hexagone.

Beatmakers Interviews

[Interview] Al’Tarba : « Empiler les samples, c’est ma façon de travailler. »

Son nom est Al’ Tarba aka Jules pour les intimes. Fournisseur de beat pour une bonne partie de l’underground français depuis près de 10 ans, il donne désormais avec brio dans le hip hop instrumental. Il était temps que nous le rencontrions. Plongée dans un univers de beats et de samples.

Quelle est la collaboration la plus marquante à tes yeux ?

Comme ça, je dirais Ill, Ony et Raekwon du Wu-Tang. En français, je te dirais Swift Guad. Mon groupe, Droogz Brigade et Lino

Lino ? Je ne savais pas que t’avais bossé avec lui.

En fait, il a fait un couplet avec un groupe qui s’appelait Cortège à l’époque et donc oui, il y a un couplet de Lino sur une de mes prods’.

Ce qui nous étonne dans ta liste, c’est l’absence de VALD. On a cherché et on ne trouve pas de traces de collaboration entre vous. On a mal cherché ou ça n’a jamais eu lieu ?

VALD, je le connais bien… On traine souvent ensemble. Mais figure-toi qu’on n’a jamais fait de son ensemble. Pour Vald, j’attends vraiment d’avoir l’instru qu’il faut. Avec mon groupe, on avait fait un son où il a failli poser. Cela ne s’est pas fait finalement mais c’est sûr qu’un jour, il y a un morceau qui va arriver avec lui. Encore faut il qu’il me valide une prod!

C’est assez bizarre parce que vos deux univers collent parfaitement.

Même lui me dit « Gros, ça fait je ne sais pas combien de temps on se connait et tu ne m’as jamais lâché une prod ». Il me met la pression, je crois qu’il m’impressionne en fait (rires). Ça fait un moment que je n’ai pas fait de prod’ hip hop puisque je suis plus tourné vers l’abstract. Par contre, j’ai pas mal d’instru pour mon groupe. On a quasiment tous les sons de prêt. Après ça, je vais surement me ré-ouvrir aux collaborations. Vald, c’est probablement un des premiers avec qui je bosserai.

Nos lecteurs ne s’en apercevront pas mais tu viens de Toulouse. Quel est l’état de la scène toulousaine ?

Tu as dû entendre parler de Furax. Au niveau de Toulouse, ça bouge énormément en termes de hip hop. T’as une salle comme la Dynamo dont tous les mecs de l’underground peuvent te parler. Demande à des mecs comme Paco ou Swift voire même L’indis. Je suis quasi sûr que tu n’auras que des retours positifs. C’est vraiment une super salle qui va malheureusement fermer bientôt à cause d’un hôtel qui va s’installer au-dessus. Ça risque de foutre un sacré coup.

Avant cela, tu nous parlais d’Ill Bill. Quand on fait une recherche sur toi, on lit beaucoup de référence à Nécro que tu cites comme ta principale influence. En France, l’horrorcore est un genre assez confidentiel ou tout du moins peu de gens s’en réclame. Si tu devais définir le genre en quelques mots ?

Pour moi, Nécro ce n’est pas de l’horrorcore. L’horrorcore, c’est des mecs comme Escham ou Three Six Mafia à l’ancienne où t’avais une grosse ambiance gothique. Necro a parfois des samples assez jazzy. C’est plus morbide qu’autre chose. D’ailleurs, il qualifie ça de death-rap.

La différence entre death rap et horrorocore semble quand même assez mince.

C’est des étiquettes donc la frontière est toujours mince. Après l’horrorcore, c’est surtout le groupe de RZA [Gravediggaz] où il revendiquait vachement cette étiquette-là. L’horrorcore pour moi, c’est vraiment des mecs comme Escham et son groupe Natas qui ont vraiment crée le genre mais aussi le nom. Je n’ai pas accroché plus que ça à ces trucs… Moi, mon truc c’est vraiment Necro. Necro donne dans l’horreur parfois mais ce n’est pas uniquement ça. C’est aussi le cul, la violence, l’humour sarcastique. Je ne suis pas sûr que ce soit toujours de l’humour d’ailleurs (sourire). J’adore ces sons parce qu’il peut faire un beat psychédélique genre année 70, un truc jazz où il va rapper tranquillement ou un gros son avec un piano bien morbide. Il varie beaucoup et c’est ce qui le rend intéressant.

Aux Etats-Unis, Necro est un producteur assez respecté. A juste titre, parce que c’est un grand artiste. Pourtant il est assez sous-estimé en France. Tu es un des rares à le citer comme une influence majeure.

Necro, ce n’est pas un délire pour puristes même s’il a parfois des productions assez classique genre jazz qui sont assez lourdes. Pour moi, c’est le meilleur beatmaker dans le rap « pur et dur ». C’est le seul mec dont je connais toute la discographie et dont je suis l’actualité. J’ai d’autres influences en rap comme Jedi Mind Tricks. Je parle de l’époque où ils étaient encore Jedi Mind Tricks, c’est-à-dire quand Stoupe était encore à la production.

Si tu devais présenter Necro à un mec qui ne le connait pas, tu lui conseillerais quel disque ?

Underground, le classique (sans hésitation). Ah, non merde c’est un morceau ça…. Bah tu as Gory Days qui est son deuxième.

Perso, j’avais «  I Need Drug » en tête.

Ouais, c’est celui que je cherchais. Underground, c’est mon morceau préféré dans I Need Drug.
T’as la compilation Brutality part INecro fait toutes les productions et où les mecs de son label comme Ill Bill viennent rapper. Là-dessus, tu as des grosses tueries. Niveau instrumental, je pense que c’est là qu’il a fait ces meilleurs sons.

D’autres influences à part ça ?

Beaucoup de RJD2 et Dj Shadow. En ce moment, j’écoute beaucoup Clutchy Hopkins et Madlib.

Au vu des noms et du style plus abstract, je dirais que ce sont tes influences du moment. Si tu devais citer tes influences plus lointaines et par lointaine, j’entends celle qui t’ont poussé à devenir beatmaker, ce serait quoi ?

J’ai toujours écouté ces trucs un peu plus abstract même si c’est vrai que j’en écoute plus depuis 4-5 ans. Pour les influences qui m’ont amené au son, je dirais clairement Necro, RZA et Dj Mugs. C’est mes influences rap pur et dur. J’écoute pas mal de style différent. Par exemple, j’écoute aussi de la trap et des sons d’Atlanta. Je suis assez curieux de voir ce que donne un gars comme Kaaris. J’y vais doucement, genre morceau par morceau mais y’a des trucs là-dedans qui me font kiffer.

A première vue, quand tu écoutes ce que je fais, je suis sur des tempos plus lents. Mon style est plus boom-bap mais je ne suis pas fermé. J’essaye de rester ouvert à d’autres styles et sonorités. J’écoute aussi bien de la techno que de l’électro en passant par du punk-rock. Je me fous un peu de l’étiquette tant que le son me plait.

T’as commencé par faire du punk-rock d’ailleurs non ?

Pas exactement. J’ai vraiment commencé par le rap. J’avais un groupe quand j’avais 9 balais. Je ne suis pas sûr qu’on puisse appeler ça un groupe mais on s’amusait à kicker pour les kermesses et les trucs comme ça. J’ai une vidéo d’ailleurs que je sortirais peut être à l’occasion. Je la balancerai peut être en plein milieu d’un concert (rires)

T’étais un enfant prodige en fait. Le premier beat que t’as placé, tu avais quel âge ?

Prodige ouai pas trop… Ca fesait plus pitié qu’autre chose mais on etait mignon! Je devais avoir 17-18 ans. C’était pour un album de Mysa qui s’appelait Les Poésies Du Chaos.
C’est lui qui m’a fait placer mes premières prods. A la même époque, Sir Doums m’avait aussi pris un beat. Il m’avait renvoyé le morceau fini mais il n’est jamais sorti. Je pense qu’il a dû voir que je n’étais pas encore capable de mixer mes morceaux. Pour te dire, je ne me souviens même plus de comment s’est faite la connexion avec Doums. Lui non plus ne doit pas s’en souvenir non plus.

On va parler de ton nouvel album qui s’appelle Let The Ghosts Sing. Il est sorti il y a quelques semaines maintenant. Est-ce que tu peux le présenter en quelques mots ?

Je pense que c’est mon album le plus sombre et le plus organique. C’est un album fantomatique d’où le titre. Je me suis permis d’aller plus loin dans le registre dub-électro-bizarre. Dub n’est peut-être pas le bon terme d’ailleurs.

Tu avais conçu l’album avant de signer chez Jarring Effect ?

Au départ j’étais juste en booking chez eux. La composition de l’album s’est faite en deux parties.
Après la sortie de Lullabies for Insomniac, j’ai fait énormément de morceaux. J’avais quasiment un album de prêt. Finalement, j’ai trouvé qu’il n’était pas assez bon donc beaucoup de morceaux sont allés sur une réédition de Lullabies. J’ai gardé trois ou quatre de ces morceaux et j’ai composé le reste de Let The Ghosts Sing. Ça m’a pris entre un an et demi et deux ans.

Qu’est-ce que ça t’apporte concrètement de bosser avec un label comme Jarring Effect?

Au niveau booking, déjà c’est intéressant. Je n’avais jamais travaillé avec un booker et c’est vrai que c’est plus facile pour trouver des dates. Avant, je faisais tout moi-même. C’est la première fois que je travaille avec des gens en dehors du hip-hop. Bosser avec un label comme Jarring, c’est une autre vision des choses et une autre façon de travailler. C’est forcément bénéfique. Travailler avec un label, c’est faire des concessions. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose mais je n’avais pas forcément l’habitude avant. C’est quelque chose qui s’apprend quand on te dit par exemple «  ce morceau ne devrait pas être dans l’album ». Ne serait-ce que discuter autour de ça, c’est un truc que tu ne fais pas quand tu es en autoprod’. Ils m’ont laissé beaucoup de champ libre. C’est toujours moi qui ai eu le dernier mot même s’ils m’ont donné pas mal de conseils. Au final, j’ai pu faire ce que j’ai voulu mais c’est une autre façon de travailler. Quand t’es en label, tu signes des contrats aussi. C’est la première fois que je signe un contrat. Je n’avais jamais signé de contrat de ma vie avant ça sauf des contrats de travail genre pour faire magasinier.

Focus sur

[Focus Sur…] La Fanfare en Pétard.

Comme un petit frère gravitant autour de son ainé et l’observant avec une admiration à peine dissimulée, le rap entretient avec le Jazz un rapport privilégié. Inconsciemment, le rap a toujours voulu ressembler à ce grand frère devenu prestigieux et c’est donc tout naturellement qu’il a commencé à le sampler. Avec un certain respect dans l’approche et une bonne dose de savoir faire, ce rapprochement est devenu un style qu’on a qualifié de ” hip hop jazzy ” ou ” jazz hop”. (suite…)

Chroniques

[Chronique] L’Asile – Oulan Bator

N’en déplaise aux cols blancs des majors, parfois,  la meilleure stratégie marketing ne nécessite pas des sommes astronomiques. Un bon titre d’album entraperçu dans un bac peut faire le job et avoir plus d’impact qu’une semaine de rotation radio. C’est exactement ce qu’il se passe avec Oulan-Bator, le titre du dernier album de l’Asile. Un jeu de mot facile qui a tout de même de quoi faire sourire un esprit fatigué par l’enchaînement douloureux des journées de travail. Et qui crée l’envie de se pencher sur ce groupe pour le moment anonyme qu’est l’Asile. C’est un groupe composé de cinq MC, Belra, Kay, Ledaw, Lucio & Skid.  Ce 5 majeur est complété par le 6ème homme Kreapton qui s’occupe de la majorité des productions d’Oulan-Bator. Cette joyeuse fratrie est un pur produit de la scène rennaise que chacun des membres a écumé pendant de nombreuses années. (suite…)