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[Billet d’humeur] Gilets jaunes : malaise chez les rappeurs

Autant le dire tout net, c’est la déception.

J’écoute du rap depuis mon enfance parce que le rap c’est ma classe sociale qui prend la parole. Bien que des rappeurs aux origines populaires ont aujourd’hui percé et vivent extrêmement bien de leur musique, leurs origines restent les mêmes. Sur des tubes commerciaux ou sur des tracks engagés ils ont rappé les inégalités sociales, depuis longtemps, et c’est aussi ce qu’on a aimé.

J’entends ici et là, dans le mouvement des gilets jaunes, des remarques quant au silence des rappeurs en cette période de révolte. J’ai répondu à quelques détracteurs que les rappeurs dénoncent depuis un bail les inégalités sociales et que d’habitude tout le monde s’en branle. J’ai fini par dire : c’est pas parce que vous vous réveillez aujourd’hui qu’ils ont des comptes à vous rendre. Pourtant moi-même je ne suis pas étrangère au malaise et je n’ai plus envie de protéger une poignée d’artistes en manque de courage.

Aujourd’hui un mouvement social d’ampleur unique sort justement dans la rue pour crier bien fort que le temps des privilèges est révolu. Dès le départ j’ai pris part à ce mouvement parce qu’il m’était impossible d’observer de loin ce que je n’osais à peine espérer 6 mois auparavant. La révolte à laquelle je n’osais plus croire se déployait à une vitesse incroyable avec une puissance et une détermination que je n’avais jusque là jamais vécue et ce malgré moult participations aux précédentes contestations.

On a presque tous fantasmé une révolution, on l’imaginait rouge ou noire. Personne ne se doutait qu’elle serait jaune fluo. Est né pour les militants de la première heure le sentiment que les beaufs leur volaient la révolution qu’ils attendent depuis 30 ans en défilant dans des cortèges bien polis. Cela a justifié pour beaucoup leur passivité. Trop de racisme, trop de ringards, trop d’incultes, trop de consommateurs discount, trop de R21 Nevada, pas assez de vélos ni de nuit-deboutistes. Le mépris de classe a fleuri avec des argumentaires intellectualisant. Pour ma part, j’ai balayé d’un revers de main tout ce qui justifiaient pour beaucoup l’indifférence au mouvement des gilets jaunes. L’élan de révolte contre un ennemi devenu celui de presque tous et la violence de cette contestation m’ont immédiatement convaincue. M’importait peu de savoir qui votait quoi chez ces lanceurs de pavés, tant qu’ils étaient prêts à tout pour que justice sociale soit faite. Derrière le facho, le gaucho ou l’anar il y a d’abord un pauvre qui réclame justice.

gj blessé

C’est avant-tout et surtout une révolte des pauvres contre les nantis, peu importe le pauvre et je suis fière de faire front commun avec certains que j’aurais pu décrier dans un autre contexte. J’ai chanté tour à tour L’Internationale, Cayenne et La Marseillaise. J’ai aimé chanter « aux armes citoyens » qui est à mon sens le meilleur passage de l’hymne national. Et c’est avec ces chants là qu’on avance face aux CRS et qu’on voit certains d’entre nous tomber, se faire évacuer avec la jambe paralysée ou la face en sang. C’est pour les blessés dans la lutte qu’on y retourne, toujours mieux équipés. Depuis deux semaines nous vivons une répression policière d’une violence inouïe dans l’indifférence d’une partie du peuple qui fait ses courses de Noël. Jusqu’à aujourd’hui j’étais persuadée que les rappeurs se trouvaient tous, dans le fond, du même côté de la ligne que moi. Malgré la réussite de certains, je pensais que la loyauté envers leurs origines les positionnerait naturellement du côté des fauchés, et donc face aux CRS. J’ai fais erreur.

En 1995 NTM se demandait : « mais qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ? » Ils pensaient qu’il fallait « Juste être un peu plus nombreux« . Nombreux nous sommes. Trois quart de la population soutient le mouvement, difficile de trouver davantage d’appui. On est partout. Et je dis « on » parce que c’est la lutte pour le bien commun contre les privilèges individuels. Peu importe les moyens et les armes, on est dans la rue, sur des rond-points, aux péages, devant Amazon ou Monsanto. Malgré les flash-ball et les lacrymo on défonce les vitrines des banques, des assureurs, des agences immobilières, on proteste contre les acteurs de l’injustice sociale, on fout le feu en première ligne face à des robocops sur-équipés et pour beaucoup on se rappelle de toutes ces paroles de rap qui ont parfois alimenté une rage qu’on avait déjà bien profond en soi. Pendant ce temps là, les rappeurs sont mutiques. Joey Starr fait de timides références aux gilets jaunes sur Instagram et en profite pour recycler de vieilles paroles : « Désormais la rue ne pardonne plus« . Oui mais la rue c’est qui ?

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C’est vrai, le peuple ne pardonne plus parce qu’on a retrouvé un peu d’amour propre envers nous-même. En ce moment c’est Soolking que j’écoute tous les jours et avant d’aller en manif. C’est pas si contestataire que ça vous me direz et pourtant quand j’entends : « Personne te donnera de l’aide, de toute façon t’es déjà dead, tu passeras ta vie dans la merde et tes cauchemars remplaceront tes rêves » et bien j’ai aussi envie de penser que « j’irai où la dalle me mène et que notre histoire on l’écrira nous-même ». J’ai même envie de croire que c’est ce qui a commencé, dans l’indifférence quasi générale de ceux qui chantent d’habitude la misère. Quand j’écoute SCH dire que « se lever pour 1200 c’est insultant », je pense que le temps de l’insulte est terminé. Je prépare mon masque à gaz, mes lunettes de piscine, mon sérum phy et mon casque. Le ridicule fait vivre. Dans mon vieux jogging troué je ne ressemble à rien mais c’est toujours moins insultant que la résignation. C’est ce que nous ont martelé des dizaines de rappeurs ces dernières années et pourtant la résignation semble être de leur côté désormais. Un silence de mort plane sur le rap français…

Les rappeurs sont dépassés par les gilets jaunes. Parce que les gilets jaunes ne sont pas étiquetés extrême gauche ou anarchiste, les rappeurs ne prennent pas parti. La contestation les dépasse parce qu’elle n’est pas dans la case qu’ils imaginaient. Ils n’arrivent pas à s’identifier parce que le mouvement n’a pas d’autre identité que celle très large des pauvres contre les privilégiés. Le rap a tellement cherché à se créer des identités particulières qu’il en a oublié que nos origines sont similaires. Ce mouvement échappe aux rappeurs parce qu’ils n’en sont pas à l’origine, parce que certains pensent que leurs précédents combats sont restés jusqu’à présent lettre morte. Un égo froissé et on abandonne la bataille. Ce mouvement n’est pas né dans les cités mais ceux qui manifestent les samedis l’auront constaté, les cités sont là aussi. C’est d’abord la France rurale, celle qu’on méprise tant, qui s’est réveillé d’un seul coup pour disséminer la colère dans un mouvement de contagion nationale des campagnes vers les villes moyennes, puis des villes moyennes vers les métropoles. C’est aussi parce qu’elle est née des campagnes que cette révolte échappe aux rappeurs. Ça dit bien quelque chose de leur décalage quant à leur public.

SCH a fait la première boulette, bloqué à un barrage de gilets jaunes, il tourne en dérision le mouvement en parlant d’une « putain de manifestation pour 10 centimes de gasoil« . Après des milliers de commentaires qui lui rappellent ses origines et les raisons du mouvement, SCH a enchaîné les tentatives de se racheter une crédibilité auprès de son public. Je l’ai vu en concert quelques jours plus tard. Sur le parking de la salle, presque une voiture sur deux avait un gilet jaune sur son pare-brise et un mec dans le public lui a rappelé sa boulette en l’obligeant à un bigup pour ceux qu’il a d’abord décrié.

Le rappeur des prolo s’est magistralement planté sur ce coup. Il a rapidement effacé sa vidéo pour en faire d’autres où il change de discours petit à petit on affirmant « on soutient la cause nous aussi » et allant même jusqu’à proposer le mouvement #TousàlElysée. « Allons-y les amis, bloquons les raffineries ». Finalement c’est par une succession de vidéos qu’il se rachète une place auprès des gilets jaunes. Il explique être contre le blocage du peuple mais pour bloquer l’Élysée. La pirouette, en plus d’être hasardeuse, est malhonnête mais il a le mérite d’être un des seuls rappeurs à prendre la parole pour aujourd’hui soutenir le mouvement.

Avec ce mouvement j’attendais le soutien indéfectible de Kery James, de Keny Arkana, de Médine. J’attendais l’intelligence subtile de Vîrus, j’attendais un signe d’Hugo TSR ou de Scylla. Au mieux il n’y a eu que des clins d’œil auto-promotionnels. J’attendais Orelsan parce qu’écrire Tout va bien et Suicide Social est déjà un cri. La Canaille, Davodka, Kery James, ont surfé sur le mouvement seulement pour reposter d’anciens sons qui résonnent particulièrement avec l’actualité. Pas un ne se mouille et ne prononce les deux mots qui les font flipper : gilets jaunes. Marc Nammour s’il ne prononce jamais clairement le nom officiel, fait cependant régulièrement des appels du pied en affichant sa participation aux différents actes des gilets jaunes. Les autres continuent à faire du merchandising sur les réseaux, parfois leurs fans rappellent qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir un tee-shirt ou une veste floquée de leur rappeur préféré, mais le business continue. Le seul rappeur étiqueté « engagé » ou « conscient » qui a ouvertement pris part au mouvement est Paco. Avec son track Gilet Jaune, il a été un des rares à être fidèle et droit dans son engagement contre l’injustice sociale. Le seul à prendre clairement parti.

Tous ratent un combat pour des raisons certainement multiples mais pas valables. Les petites différences individuelles face à un système du tout financier sont des peccadilles derrière lesquelles se cachent certains. Et pourtant au milieu de cette indifférence presque générale de la part des rappeurs qu’on pensait les plus engagés, certains se mouillent. Ils ont souvent été taxés de rappeurs commerciaux, et sont aujourd’hui les seuls (hormis Paco) à soutenir ouvertement cette lutte juste contre la violence des inégalités. C’est Kaaris en premier qui fin novembre arbore l’accessoire de la contestation. Jul et Rémy ont manifesté leur soutien sur les réseaux. Alonzo est allé serrer des paluches et faire des selfies avec des gilets jaunes sur un blocage. Kalash Criminel a porté un gilet jaune pour un freestyle du même nom sur Skyrock : « j’enfile mon gilet pare-balle après mon gilet jaune ». Les autres se planquent mais il y a fort à parier qu’ils suivent en scred ce mouvement sur les réseaux sociaux sans savoir que faire de tout ça. Ils flippent peut-être de la récupération, d’être en décalage, de faire une boulette, de regretter. En tout cas la contestation de cet hiver 2018 leur échappe totalement, par peur.

Au hasard sur la page Insta de Benash je lis ça : « c’est drôle maintenant avec les gilets jaunes, on se rend compte que nos rappeurs pseudo révolutionnaires, à part un ou deux, n’ont pas une seule fois pris position : on va voir si les soit disant gangsters révolutionnaires ont réellement des couilles ou ne sont que des grosses bouches« .

Il est là le message, avoir ou non des couilles. On constate que les rappeurs qu’on disait « conscients » ne le sont en fait pas quand la réalité rattrape les textes. Il faut peut être une dose de courage ou d’inconscience pour soutenir ce qui vu d’en bas ressemble bien à une révolution. Ressort alors une vieille question que je pensais désuète : « Qui prétend faire du rap sans prendre position ? « 

À proposAna Ravat

Je suis nulle en solfège, j'ai aucun talent musical, j'écoute beaucoup de rap sans jamais acheter un CD et quand je vais en concert c'est que j'ai un plan pour des places gratos. Face à l'inconfort psychologique et à l'immoralité d'une telle situation j'ai décidé de réduire les tensions névrotiques inhérentes à ceux qui prennent sans jamais donner. Me voici, me voilà, profitez-en!

26 commentaires

  1. je veux dire, écouter du rap ça n’aide pas, en faire oui car les mythomanes se font du fric sur
    votre dos, les SCH et tout ça, ses petits bouffons qui mentent pour vous faire baver devant
    leurs placement de produits qu’ils peuvent ensuite réellement se payer grâce à vos croyances, vous les
    prenez pour des dieux.

  2. Mais quand j’avais à peine 20 ans je disais pareil, là j’en ai bientôt 30, bref, faut juste vous réveillez. Moi c’est fait et je me sent mieux, et je réussi dans ma vie, je suis heureux. Et le rap ça n’aide pas à s’en sortir.

  3. Se lever pour 1200€ ce n’est pas une insulte, vous voulez tout avoir moins cher, vous ne voulais pas vous reconvertir dans des domaine où vos clients paieront plus cher, donc fermer là.
    Vous êtres prêt à acheter un jeux à 70€ mais payer un salarié se prix là pour acheter ses tomates sa
    vous emmerde, ou pour payer le médecin. Donc on comprend pourquoi la France vas mal. Vous n’investissez pas, vous n’entreprenez pas. Moi avant j’écouté du rap et aujourd’hui j’ai arrêté car c’est remplie de branleur. Joey Starr était un branleur, SCH c’est pire, Booba le mec est moitié mature moitié gamin, kaaris j’en parle même pas, PNL des gros mytho et ça prône la frime… vous êtes des bras cassé pour la plupart, c’est triste. Devenez de vrais hommes, et femmes, et faites du business proprement et respectueusement.

  4. Preuve de l’égoïsme des gilets jaunes et voilà pourquoi il ne faut pas aider ses gens là. Si y’a des injustice monétaire et sociale c’est aussi souvent car y’a des injustices en terme de moralité. Moi quand j’étais jeunes beaucoup de gens ne me respecter pas car j’étais pas bon à l’école et/ou car je porter des baggy. Puis même, quand t’es nul les gens critique, quand tu deviens bons alors là tu as beaucoup moins de soutiens si ça parle d’argent et de réussite. Les gens sont jaloux et pensent qu’on leur doit tout. Après les injustices dénoncer par les rappeur n’ont rien à voir avec les gilets jaunes, eeux ils veulent un salaires de 3000€, alors que les rappeurs avant ils dénoncer plutôt le raciste et les manques de respect. Les gilets jaunes eux veulent un salaires de 3000€ pour faire plombier, et ils veulent à côté de ça payé moins chère, mais tu peux pas augmenter le salaires d’un salarié si ses clients (le peuple) demande à tout payer moins chère. Les gens on rien compris à l’économie.

  5. En effet Ana Ravat. Ensuite les bourgeois ont coupés la tête du roi (littéralement et en place public). Depuis ils sont assis sur le trône et se débrouillent pour que le petit peuple, aussi pauvre qu’il puisse être, ai du pain à un prix raisonnable.
    De plus, si vous vouliez faire une comparaison entre le pain et l’essence, sachez que l’essence ne se mange pas, est un produit fini et polluant. Un pur produit du capitalisme qui donne une illusion de liberté alors qu’il n’est qu’aliénation sociale.
    L’essence devrait être réserver aux véhicules de secours et aux transports publics, sinon, nous en utiliserons les dernières gouttes pour nous entre-tuer, le dernier jerrican remplira le réservoir d’un char d’assaut.

  6. La Révolution française a commencé sur une contestation du prix du pain pour finir par contester la monarchie absolue…

  7. Les Gilets Jaunes ne sont pas révolutionnaires, bien au contraire, ils s’accrochent à ce qu’il reste de notre société consuméristes. Ils ne sont pas contre les privilèges mais veulent en avoir eux aussi. Et en plus, ils ne comprennent rien puisque ils donnent une fenêtre de tire aux black blocs qui son l’antithèse du gilets jaunes, à savoir des vrais anars anticapitalistes.
    Je crois que ce qui m’a le plus fait gerber dans se mouvement, c’est le refrain « j’ai 40 ans et j’avais encore jamais manifesté ». Putain en 40 ans tu t’es jamais indigné ! jamais révolté ! Mais y vivent sur quelle planète ces mecs ?
    Que les choses soient claires, j’habite à la campagne et j’ai été sur le rond point de chez moi. J’ai même amené du bois pour la nuit. Les gars chiaient partout, dégueulasse ! Cramaient des pneus et bouffaient de la bouffe indus en buvant du coca !
    Bon, après c’est pas que des mauvais bougres et au moins, ils ont un peu éteint leur télé et pris le temps de se retrouver, créer du lien sociale et parler un peu politique. Mais putain on part de loin !
    Bref, vous avez compris, je pense que certains rappeurs ont surtout pas eux les couilles de dire leurs 4 vérités aux GJ.
    Pour finir et puisqu’elle est citée dans votre article, Keny Arkana à toujours été engagée auprès des galériens. Renseignez vous.
    Sobriété, Résilience et Diversité.

  8. Merci pour cette réflexion… Je me sens moins seule… En 94 il y avait NTM, kery James que tu cites mais bien d’autres… Keny Arkana je ne comprends pas non plus que tous ces gens là quoi soient disant voulaient que le peuple se réveille sont gentiment en train de se cacher en ce moment…. Tu aux oublié assassin, rocking-squat… Tous ces gens là je les ai interpellé sur leur page Facebook….
    Et puis je me suis rendue à l’évidence, ce ne sont que des vendeurs de mots, de produits dérivés, pas de vrais révolutionnaires…
    Quant aux banlieusards, les parents sont rentrés dans la soumission et les enfants sont juste la partie casseurs voleurs des manifs…
    Aucune conscience et révolte et désir de changement du système…
    Juste de la soumission et se laisser porter par la système… Comme ces gens qui prennent les escalators…

    Voilà aujourd’hui, j’écoute toujours ce rap mais je suis sortie de 20 ans de croyances que les rappeurs sont des visionnaires et des révoltés… Ce n’était qu’une illusion…

    Des grandes gueules qui n’ont en fait pas les couilles d’aller au front !!!!!!!

    Les gilets jaunes ce sont eux les vrais révolutionnaires et je suis heureuse d’en faire partie…

    Naiiade

  9. Complètement d’accord.. le pire, c’est le clip de D.ACE Tensions sociales où le mec commence genre pro-GJ et à la fin du clip, il jette le gilet jaune, enfile son costard et prône de rentrer dans le moule comme un bon petit mouton .. j’ai halluciné.

    Je voulais faire une page clip /zik sur tvgiletsjaunes.com mais pour l’instant faute de matière j’ai rangé ça à la fin de la page Art GJ… si certains se réveillent, n’hésitez pas à venir les poster !

    Y a quand même D1ST1 qui a fait un morceau sympa https://tvgiletsjaunes.com/tv-gilets-jaunes/manifestations/clips/gilets-jaunes-clip-officiel-d1st1/

  10. Salut, SVP. Connaissez-vous un rap de nom ROBO ayant fait un track en honneur aux gilets Jaunes ? Sí ok avez vous un link de la vídeo? Merci

  11. Pas mal de bêtises effectivement, écoutez Kery. Et Racailles entre autre. Vous verrez qu’ils n’ont pas attendu le révolte 😉

  12. À mon avis une réponse possible à ta déception réside dans ta phrase :  » M’importait peu de savoir qui votait quoi chez ces lanceurs de pavés « .
    Je vis dans la cambrousse profonde, j’écoute du rap depuis longtemps du genre qui incite à l’émeute sur du boom bap basique. Je n’ai pas du tout pris part au mouvement, je suis plus du genre à marcher gentiment sans rien obtenir.
    J’ai par contre été bien dégoûté par certains actes fascisants et xénophobes (insultes ou pancartes racistes aux rond points « on est chez nous » « La France aux français », chasse au migrants dans les camions dans le Nord) et les discours entendu à la sortie de l’école, au carrefour market ou à la pompe (« ils nous taxent et ils donnent des sous aux étrangers »). Je dis pas que tous les gilets jaunes étaient comme ça, au contraire, mais le discours était assez fréquent. Donc non je n’irai pas faire la révolution avec n’importe qui.
    Pendant la période, j’ai par contre fait des actions avec des collectifs pour les migrants, manifesté pour une justice climatique nord/sud et j’ai voulu aller manifester pour « Nous Toutes » mais la manif a été annulée, les GL foutaient trop le bordel… J’ai pas vu beaucoup de jaune à ces actions…
    Alors je doit être un mec de gauche méprisant mais pour moi, s’il fallait dévaliser et péter des vitrines pour une justice sociale, c’était à monoprix pour aller ensuite dans les camps de migrants ou pour distribuer dans la rue, dans les foyers d’accueil, pas chez Zadig et Voltaire pour ensuite revendre les sacs sur le bon coin et s’acheter un bon gros Iphone à Noël.
    Je ne prétends pas parler au nom du rap français mais peut être que certains ont eu les mêmes états d’âmes.

  13. Héhé….!! J’ai bien aimé l’article. Je suis d’accord avec l’analyse. Je pense la même chose mais je vis les événements depuis l’étranger.
    j’attendais des réponses de ces rappeurs.
    Comme quoi l’individualisme touche toutes les couches de la société….. Je pense en tant que quarentenaire passé, que les luttes il y a 20 ans rassemblaient plus les gens . De nos jours, la moitié des rappeurs sont clairement capitalistes et ne s’en cache pas.
    On peut gagner correctement sa vie et rester sensible aux inégalités, prendre part aux luttes.
    Rien n’est incompatible.
    Tout est question d’engagement

  14. Les rappeurs sont avant tout des artistes, ils ont pas à prendre position dans le sens ou « leurs manière à eux de changer les choses » c’est d’offrir des sons.
    On connais leurs positionnement de part leurs textes.
    La motivation du peuple à ce révolter viens aussi des morceaux contestataires qu’on écoute tout les jours.
    Pour la plus part on aurai décrier leurs prises de partis en disant qu’il ce faisaient de la pub à travers le mouvement. Sauf Paco, qui dira toujours ce qu’il pense sans vouloir de buzz, et c’est aussi le rappeur prolo n°1, le mieux placer pour parler je pense. Grande force à lui.
    La bisette

  15. Bon article dans son globale … bien que certains point m’interloque …
    Pour être Franc j’rap depuis 2004… J’ai manif pour le CPE, comme pour la réforme des retraites,
    Étant un rappeur au franc parlé, j’ai été surpris quand au mouvement qui c’est lancé !
    Comme dit dans l’article une  » révolte  » comme on en attendait depuis … X année !
    Bref, j’ai pas un buz a figurer sur des cites qui parle des  » rappeurs  » comme une généralité …
    Le rap c’est pas ce qu’il manque … quand à trouver le bon c’est une autre paire de manche.
    Dans l’indé, l’underground… j’en connais beaucoup, qui ont prit part aux évènements de Paris, qui ont des années de discours dans leur textes.. Certains on prit j’imagine, plus de temps dans le mouvement social qui s’est déroulé que par des textes.
    Pour ma part j’étais dubitatif au lancement, voir des gens se réveiller pour de l’essence, alors qu’il y avait les précédentes manif de refoulé ( réforme des retraites, loi travail, la SNCF, Les infirmiers, les profs ! )
    Mais l’éveil de conscience étant là, quoi de plu beau … Alors, j’me suis pincé un coup les couilles, et j’suis descendu à Paris pour l’acte 4, traversant contrôle, fouille, contrôle pour finir comme chacun à respirer des lacrymo, jusqu’à prendre un éclat sur les doigts..
    Bref y’avait bien pire que mon cas !
    Je trouve juste abusé de dissocier l’indissociable ! Au de là du gilet moi je vois Citoyen, le fait que certains ne s’exprime pas çà n’engage qu’eux même, ils sont p’tête même gilet jaune qu’on ne le sais pas, certains on peu être eu peur qu’on leur fasse endosser une  » récupération du mouvement « ..
    Puis l’rap c’est pas les restau du coeur, ni Dubosc ou autre, j’imagine aussi que certains n’ont pas voulu endosser la responsabilité de mêler leur discours au mouvement …
    En tout cas la colère n’est pas prête de s’éteindre c’est une certitude.
    Bonne continuation à tous, que du bon !

    https://www.youtube.com/user/carpuleusementvotre/videos

  16. Désolé de dire cela mais… Il est creux ton article.. Les rappeurs (actuels) prix pour exemple ne sont , pour la plupart, que des capitalistes juste bon a passer sur fun radio. Quel deception d entendre comme exemple ,jul , kaaris et compagnie. Il y a le hip hop et il y a ceux qui pensent en faire… Les bons artistes n ont pas besoin. De se faire mousser dans une manif, qu ils soient pour ou contre… Écoute rocking squat, oxmo, dooz kawa peut être changeras tu ton idées sur les rappeurs non engagé s…

  17. J’allais hué cet article jusqu’à ce que je vois enfin le nom de Paco 🙂
    Par contre classer SCH dans les rappeurs engagés juste une phrase qu’il a sorti sur le SMIC… Le mec c’est juste l’apologie du système commercial actuel.

    A propos de Virûs! Console toi avec le magnifique morceau qui vient de sortir avec Lucio Bukowski : « L’époque, ses fruits ». Le thème est d’ailleurs tout à fait adapter pour dénoncer cette époque à vomir…
    Et pour finir sur une phrase de Virûs qui clôt le débat de ton article :

    « Dommage pour ceux qui croient ou chantent l’impossible
    Le soulèvement n’aura pas lieu, y a un match de Champion’s League… »

  18. Quand t es un rappeur reunoa ou rebeu, t’ es tellement tricard par la societe francaise que meme les gilets jaunes tu regardes ça comme un truc qui se passe sur une autre planète. En esperant que tu captes maintenant pourquoi ils s en foutent.

  19. Très bon article, très intéressant, mais pour lancer le débat : On a reproché à Brassens de ne pas s’être manifesté publiquement durant les révoltes de mai 68. Ce à quoi il à répondu la chanson « Mourir pour des idées ». Il n’y a pas à douter de l’engagement de Brassens et de son mode de vie anarchiste, pourtant il a préféré se tenir loin du mouvement. Plusieurs artistes ont déjà exprimé leur aversion pour les mouvements de masse, les élans de l’âme résumés à quelques slogans criés en choeur dans une manif. Chacun son opinion en fin de compte, mais j’arrive à comprendre la leur. Je suis depuis le début du mouvement en première ligne, et je ne raterai aucune occasion d’aller mettre dawa dans la rue, mais si j’étais personnage public, rappeur engagé ou autre, je ne pense pas qu’il serait une obligation pour moi de réagir publiquement au mouvement. Peut être que les rappeurs dont tu parles étaient dans la rue. Peut être pas. SCH s’est bien grillé par contre.

  20. Bonjour, merci pour le retour. Je pense qu’il y a en effet un plus large public rap en ville. Cependant, j’ai habité à la campagne dans différents départements et on y écoute aussi du rap dans des voitures garées sur des parkings ou dans un champs en buvant des bières ou en fumant des bédos. C’est peut-être moins varié mais c’est quasiment impossible de passer à côté des très gros classiques rap, qu’il s’agisse de NTM ou IAM pour les anciennes générations ou de JUL ou Rohff pour les plus jeunes.

  21. Très bon article, juste une remarque tu dis « C’est aussi parce qu’elle est née des campagnes que cette révolte échappe aux rappeurs. Ça dit bien quelque chose de leur décalage quant à leur public. »
    Est-ce que tu penses que le public est réellement dans les campagnes.
    Perso, depuis que je suis parti du 93 pour la province, je croise de moins en moins de gens qui écoutent du rap. Et pourtant je suis encore en ville. Du coup en campagne je ne sais pas ce qu’on écoute mais j’aurai pensé que le rap y était encore moins populaire.

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