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Focus sur

[Focus Sur…] La Fanfare en Pétard.

Comme un petit frère gravitant autour de son ainé et l’observant avec une admiration à peine dissimulée, le rap entretient avec le Jazz un rapport privilégié. Inconsciemment, le rap a toujours voulu ressembler à ce grand frère devenu prestigieux et c’est donc tout naturellement qu’il a commencé à le sampler. Avec un certain respect dans l’approche et une bonne dose de savoir faire, ce rapprochement est devenu un style qu’on a qualifié de ” hip hop jazzy ” ou ” jazz hop”. (suite…)

Chroniques

[Chronique] Swit Guad – La Chute des Corps.

Après une longue attente entretenue par quelques clips, le nouvel et 3ème album de Swift Guad, La Chute Des Corps est enfin disponible dans les bacs depuis le 29 septembre 2014. Dans les 15 pistes que contient ce projet on retrouve de nombreux rappeurs d’horizons différents en featuring tel que A2H et Deen Burbigo, déjà présents sur la mixtape Vice & vertu, mais aussi Paco, G.O.D part III et Katana & Zekwé. Au niveau des prods, Swift a fait appel aux beatmakers : Blixx, Tony O, Nizi, Soul Children, DTwice de Bel’Air, Oz Alchemist, 41987, L’orfèvre et I.N.C.H. (suite…)

Chroniques Grands classiques

[Grands Classiques] L’ombre Sur La Mesure – La Rumeur

Comment briller dans la noirceur ? Avril 2002. La Rumeur accouche d’un premier album sous les lueurs tamisées des nuits parisiennes. L’ombre sur la mesure ou l’antithèse du romantisme vers lequel a plongé, en ce début de siècle, une partie de la scène hip hop hexagonale.

« L’obscurité la plus dense n’est jamais loin de la lumière la plus vive… »

La pochette de l’album annonce déjà la couleur : une dominance de noir et de gris rappelant le décor d’une vieille carte postale, quatre visages d’enterrement, et, au verso, 19 titres gravés en lettres de noblesse, immortalisant visuellement  une œuvre musicale dense, sombre et brillante à la fois.

De la plus belle des manières, La Rumeur ne raconte pas de belles choses ! Le ton est grave, le verbe violent et habillé par les visions intimes et pessimistes d’Ekoué, Hamé, Philippe et Mourad. Ambiance de film noir, productions brutes et mélancoliques de Soul G et Kool M servent le décor. La « métamorphose des cloportes » s’opère avec aigreur et amertume dans l’univers sans réelle saveur d’une ville dortoir où coexistent « ces silhouettes grises dont les rêves gisent sur le pavé couvert de pisse ». La Rumeur « choisit ses mots comme on commet un homicide », les yeux ouverts à l’embouchure des quartiers périphériques de la banlieue parisienne.

« Ils ont enchaîné nos pères, pour qu’ils les regardent violer nos mères… et merde si aujourd’hui on en subit encore les séquelles ! »

Brûlot dramatique sortit d’un cauchemar, L’Ombre sur la mesure élève l’art d’un rap qui ne plie par l’échine et rend les coups, témoignant d’un réveil attendu à travers des révoltes parsemées ou endormies dans les dédales de l’Histoire. Ces « fils d’immigrés » ont décidé de laisser jaillir la lumière en s’attachant à leurs racines, pour tirer du passé les larmes que le temps a oublié de sécher. Des larmes devenues cicatrices sur ces enfants retournant les entrailles ancestrales et révélant le traumatisme de générations antérieures dont les voix résonnent encore aujourd’hui. Cicatrices entre les rires et les pleurs non retenus devant « cette connerie d’abolition et leurs 150 ans », cicatrices d’une liberté conquise en Algérie pour « que partout refleurissent des premiers matins de novembre », cicatrices de jeunesses africaines poétiquement honorées par Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme et inspirant directement Ekoué, le temps d’ « un retour au pays natal » de son père. Enfin, et peut-être en vain, les cicatrices d’une « valise dans un coin », venue avec « quelques vêtements chauds » depuis un continent attisant toujours les convoitises. Amateurs d’exotisme et de safari à l’africaine, passez vite votre chemin ! A la fin de l’acte, « si le fatalisme et l’isolement prédominent ici, la haine trouvera son écho » promettent les voix d’un album qui ouvre la « boîte de Pandore » au carrefour de l’Histoire incestueuse des relations franco-africaines.

« J’épouse cette funeste époque les yeux ouverts, et garantis sur facture mes fournitures de guerre ! »

La valise déposée dans l’ombre laisse ensuite sa place au silence. Les voix couvertes par le chant des mouettes « à 20 000 lieues de la mer », ou derrière les complaintes de Moha entre les murs du pénitencier. Récits amers d’une jeunesse, devenue fille de l’immigration, au cœur de « ces ex-quartiers vivants et populaires ». Le tour de force de cette œuvre ? Arracher les mots et enfouir la fatalité, comme Frantz Fanon appelait à enfouir le monde colonial, « au plus profond du sol». Têtes relevées, ces « intermittents de l’asphalte » ont trouvé leurs armes, pour suivre cet instinct de survie qui pousse parfois l’Homme « à réagir comme une bête ». Une attitude qui s’illustre à travers un disque sans concession. Perle noire apparue à l’entrée du nouveau millénaire, L’Ombre sur la Mesure est une création sincère, authentique, sans illusion, pouvant prétendre à la lumière éternelle promise aux bijoux qui ne se brisent pas.

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Chroniques

[Chronique] Imhotep – Khéper Dub

Imhotep, l’homme de l’ombre, le manipulateur de beats, grattant les cordes musicales d’Iam depuis leurs débuts, celui que l’on doit malheureusement encore présenter à certains, alors qu’il est membre éminent du groupe de rap le plus connu de France. Une forme d’injustice, mais qui sied pourtant à l’intéressé, si l’on en croit ses interventions ça et là dans la presse papier et web. A la fois convaincu et passionné, c’est entre Marseille et le Maroc qu’il enregistre et produit son son, pour lui ou Iam, en toute indépendance (Khéper Dub n’est pour le moment distribué qu’en numérique, faute d’accord pour une distribution CD). Il livre aujourd’hui un album de dub, assez éloigné de la fureur du rap phocéen, mais toujours proche de la perfection. (suite…)

Focus sur

[Focus] sur Def.

 

Def, c’est un rappeur de 25 ans d’origine havraise. Son goût pour la langue française et ses subtilités l’ont poussé à prendre rapidement la feuille et le crayon pour se frotter au rap et mettre en musique ses réflexions. Dès la publication de ses premiers morceaux, les auditeurs ont pu capter toute la puissance et la richesse du vocabulaire de ce petit artiste local. On peut d’ailleurs écouter le titre éponyme à l’occasion de ses premiers enregistrements à Rouen au Tracks8prod ou se croisent notamment Naaman, Scars et d’autres acteurs de la nouvelle scène musicale de la région. (suite…)

Chroniques

[Chronique] L’Asile – Oulan Bator

N’en déplaise aux cols blancs des majors, parfois,  la meilleure stratégie marketing ne nécessite pas des sommes astronomiques. Un bon titre d’album entraperçu dans un bac peut faire le job et avoir plus d’impact qu’une semaine de rotation radio. C’est exactement ce qu’il se passe avec Oulan-Bator, le titre du dernier album de l’Asile. Un jeu de mot facile qui a tout de même de quoi faire sourire un esprit fatigué par l’enchaînement douloureux des journées de travail. Et qui crée l’envie de se pencher sur ce groupe pour le moment anonyme qu’est l’Asile. C’est un groupe composé de cinq MC, Belra, Kay, Ledaw, Lucio & Skid.  Ce 5 majeur est complété par le 6ème homme Kreapton qui s’occupe de la majorité des productions d’Oulan-Bator. Cette joyeuse fratrie est un pur produit de la scène rennaise que chacun des membres a écumé pendant de nombreuses années. (suite…)

Focus sur

[Focus] sur Hugo TSR.

Débutée au début des années 2000, la carrière d’Hugo Boss du TSR Crew a été rythmée par un fil conducteur : l’indépendance. A l’heure où les rappeurs signent des contrats assez jeunes et multiplient les collaborations, il s’est fait presque tout seul loin, très loin du rap jeu. Ses idées sur le rap sont claires et il fait partie des rares MC’s qui n’a jamais trahi ses premiers amours : prod de classique, beats gras, flow rapide, technique irréprochable. (suite…)