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Anadiplose de featurings Sélections

Anadiplose de featurings #1

Les featurings. C’est avant tout de cette spécificité du rap français qu’il sera question tout au long de cette nouvelle rubrique de notre site LeRapenFrance. Qu’ils soient réalisés par choix artistique ou par intérêt promotionnel, qu’ils proviennent de rencontre éphémère ou de collaboration durable, le rap français regorge de featurings de tout genre. Entre ceux qui …

Lecture aléatoire

Lecture Aléatoire #3

Tout fraîchement concocté avec amour, voici le 3ème opus de nos lectures aléatoires. Le principe reste le même : remettre en lumière cinq titres qui selon nous le méritent quels que soient leur thème, leur époque, leur popularité ou leur style. En espérant que cette nouvelle sélection repêchée au cœur de nos archives en réjouira plus …

Lecture aléatoire Sélections

Lecture Aléatoire #1

« Petit Apple commence la lecture aléatoire » Médine

Ce n’est pas l’Ipod de Médine qui va tourner dans cette chronique mais mon vieil mp3 en fin de carrière. Non pas pour rendre hommage à mes cinq groupes de rap préférés, comme l’a fait ce dernier, mais pour présenter une véritable lecture aléatoire. Pas besoin d’une chronique dédiée à un artiste, un classement ou une sortie récente pour pouvoir simplement parler d’un bon morceau de rap français. Voici le premier opus d’une série qui sera l’occasion de remettre en lumière, à chaque édition, cinq titres qui selon moi le méritent quels que soient leur style, leur époque, ou leur popularité. Parce que ça fait plaisir de fouiller dans le placard pour retrouver les titres qu’on aime, et encore plus de pouvoir les partager.

Don Choa – 7h du mat (Vapeurs Toxiques – 2002)

« 7 heures du mat’ sur les nerfs, j’roule un joint et j’ouvre une bière,
A 7 heures du mat’ les yeux bien ouverts, j’ai mal aux genoux à force de niquer par terre »

Cette première Lecture Aléatoire débute sur les chapeaux de roues avec ce titre assez populaire du p’tit gars sans gêne. Les instrumentales de son album Vapeurs Toxiques sont pour la plupart légères et innovantes, et collent divinement au rap chantant et très rythmé de Don Choa. Pour ce morceaux, un beat tranchant, quelques accords de synthé et un thème de zonard; il n’en faudra pas plus pour que le Marseillais nous démontre une fois de plus qu’il possède un des flows les plus charismatiques de l’histoire du rap français. L’ambiance est impeccable, à écouter entre potes, en voiture, au réveil ou pour les plus chauds dans les conditions du refrain. Si ta tête bouge toute seule et que tu ne peux pas t’empêcher de backer Don Choa à l’écoute, on est pareil.

AlKpote feat Seth Gueko – Caillera Mentalité (L’Empereur – 2008)

« J’suis à deux doigts d’percer comme un comédon
Les commandants d’Cergy Pontoise veulent que mes cafards s’parfument au Baygon »

C’est sur ces douces paroles que Seth Gueko fracasse les portes de l’instrumentale. En plein âge d’or du label Néochrome, Al-K et Seth nous livrent une prestation de haute volée, avec cette technique qui leur va si bien : la punchline provocatrice. Si énormément de MCs reproduisent aujourd’hui cette recette, les deux compères en restent néanmoins des précurseurs, et pas n’importe lesquels. Car derrière l’insolence de leurs textes se cachent une prouesse d’écriture et un réel humour dont peu de leurs successeurs ne peuvent se targuer.

KDD – Vie de Crev’s (Une couleur de plus au drapeau – 2000)

«  Une salle sombre, une table, un cendrier
L’écran éclaire les yeux du meurtrier
Poignets pris dans le froid de l’acier
L’officier est d’bout dans ses bouffées d’fumée
Souffle des perspectives entre parler et cogner
L’avocat se tient là, dans l’silence du bruit
Comme un renard qui guette le corbeau pour clouer son bec d’alibi »

Si il y a bien un groupe qui mérite selon moi plus de reconnaissance qu’il n’en a eu dans notre chère sphère hip-hop, grand absent des classements et chroniques en tout genre, c’est KDD. Pourtant, les albums Résurrection et Une Couleur de plus au Drapeau sont de véritable classiques. Vie de Crev’s est une des tuerie de ce dernier album, surtout grâce à ce premier couplet stratosphérique de Dadoo alias Dadppda, leader incontesté du crew Toulousain dont le style est tant regretté. Il nous offre une avalanche d’allégories et de métaphores pour dénoncer la corruption présente dans « l’honorable société » – sujet déjà présent dans le fabuleux Zone Rouge samplé au début du titre – le tout avec sa technique pharamineuse. Une telle gifle qu’elle nous ferait presque oublier la performance de Diesel qui est loin d’être mauvaise.

Casey – L’exclu (Ennemi de l’ordre – 2006)

« Je parle […]
De routine, drogues, nicotine, frères qui cantinent
Pères qu’on piétine, familles nombreuses et clandestines
Mères qui s’obstinent, patrons qui volent et baratinent
Gosses qu’on destine au béton depuis la tétine »

On le sait, Casey n’est pas là pour nous chanter la vie en rose. Pour son premier morceau du maxi Ennemi de l’ordre, elle rappe son monde sombre et dur, où s’entremêlent misère, racisme, stupéfiants, coup bas, et rejet des institutions. La richesse de son vocabulaire est bien au-dessus du lot, et son rap transpire le vécu à travers ce morceau engagé, véritable missile qui prend la police, la politique, et le show-business en ligne de mire. Un morceau prenant et extrêmement bien écrit, dans lequel Casey nous donne la pleine mesure de son talent.

Flynt 1 pour la Plume / Saï Remix (Rétrographie – 2013)

Ce morceau, c’est la bonne surprise de Flynt sur sa mixtape Rétrographie, qui regroupe un panel des morceaux, couplets et autres featurings du MC depuis le début de sa carrière. C’était pourtant risqué de proposer un remix du désormais classique 1 pour la Plume sur un disque où justement, on a envie de réécouter tous ses meilleurs sons (d’ailleurs, tant qu’on y est, petit regret de ne pas avoir trouvé Les uns les autres au sein de ce « best-of »). En effet, qui n’as jamais été froissé d’entendre un de ses morceaux préféré sur une autre instru qui n’est pas du tout en accord avec le texte, la voix, ou le style du MC, et pensé « Mais pourquoi ? Pourquoi faire autant de mal à un si bon morceau ? ». Et bien tout en changeant complètement l’ambiance du titre avec cette petite mélodie de piano sur un simple poum-tchack, Saï a réussi à conserver son homogénéité et à transformer un classique en un autre classique. Franchement chapeau. C’est tout simplement une de ses meilleures bougies que Flynt a choisit de rallumer, histoire d’éclairer encore mieux sa ville.

(La vidéo a aujourd’hui été supprimée de la toile, il faudra vous procurer Rétrographie pour avoir la chance de l’écouter!)

Découvertes Sélections

Mes 5 découvertes du mois #3

Le rap est la conclusion d’une liberté, d’une liberté d’expression pour laquelle la France s’est battue pendant des siècles, mais à notre époque, il en est aussi la cause et l’acteur. Des mots, des images, des hyperboles, parfois dures et incomprises, pour dénoncer des faits, des idées, des actes. Notre rôle est de desceller le vrai du faux et de tourner les projecteurs vers les propos et les idées transmettant des valeurs humaines et justes. Il est d’autant plus impératif d’accorder de l’importance aux artistes défendant leurs principes avec humour ou second degré, à la manière d’un dessin de Charb. Mettons de côté la métaphore et entrons dans le vif du sujet ; du rappeur populaire jusqu’à celui à 400 vues sur youtube, du beatmakeur à l’accoutumée des open-mics, voici nos 5 découvertes du mois.

 

Rochdi (Krystal)

« Fils as-tu envie d’être libre ? / J’me délivre, j’m’enrichis, j’vis des livres; la sagesse est-un art de vivre / J’ai le devoir de faire honneur à mon essence / A chaque jour sa connaissance / J’ai fait une promesse d’allégeance à celle qui m’a souri le jour de ma naissance »

En ces temps de haine et de cacophonie idéologique, il est bon de se ressourcer, de se recueillir dans un art canalisant les esprits. On vous propose Rochdi, quand la poésie pense aux bons mots pour panser les bons maux. La beauté des morceaux est quasi ineffable, l’impression d’ouvrir un vieux livre, trouvé par hasard dans une bibliothèque, et d’y plonger tête baissée sans pouvoir s’en séparer, voilà le ressenti. Son projet Blue Tape, est un melting-pot littéraire grâce aux innombrables rimes riches, pour la forme, et aux multiples questionnements philosophiques que se pose l’artiste en fond.

L’absurdité de l’existence, de son existence, évoquée d’une verve enivrante guidée par la mélodie poétique de ses assonances, ne nous a pas laissés de marbre dans le sublime morceau Souvenirs. Les références littéraires ne sont ni opulentes, ni prétentieuses, simplement écrites avec une justesse indéniable, notamment avec ce renvoi à la fable du Lièvre et la Tortue « Si j’suis en vie c’est que je vais mourir / Inutile de courir / Après le bénéfice, ici les hommes sont nihilistes ». Le seul petit défaut qu’on pourrait lui reprocher est que le projet a été enregistré essentiellement (ou totalement) sur des faces b et la perte de charme en découle. En revanche c’est un projet gratuit, peut être une « interlude » avant un véritable nouvel album ? Au final, on vous incite fortement à écouter ce projet, ainsi que sa discographie antérieure et à suivre de très près cet artiste.

 

Roméo Elvis

« La nouvelle ère jurassique s’installe cette année / Les cétacés se transforment en sauropodes / Et s’en est assez de délirer sur nos consoles / A nous les courses d’iguanodon, les taxis velociraptors»

Bruxelles, c’est devenu la jungle ? Roméo Elvis, rappeur belge au nom improbable, va vous répondre. Sur fond de kicks et de snares imposants, la voix grave de ce bruxellois décortique les branches de la société dans son premier EP Bruxelles C’est Devenu La Jungle. Vous allez nous dire « Encore un qui fait la même chose ». Oui mais non. Pour établir ses observations il utilise la métaphore filée enrichie par un champ lexical animal très vaste. Et ça donne quoi ? Un projet qui détonne grâce à une mise en mots de l’imaginaire et une conceptualisation juste et intelligente. La classe ouvrière représentée par des fourmis, Roméo Elvis accompagné de Loxley expliquent à la première personne la vie d’une fourmi/ouvrière, Germinal de Zola n’a qu’à bien se tenir. Autre exemple, avec le morceau Legrand Bleu, le jeune belge énumère les vices de Bruxelles en les métaphorisant en espèces maritimes.

En somme, l’EP est atypique et ça fait du bien, sorte de récit fabuleux interprété par un Jean de La Fontaine 2.0, on vagabonde dans un Bruxelles narré à la manière d’un apologue, le tout produit par le beatmakeur Le Seize. Son deuxième EP Famille Nombreuse est sorti récemment, il consolide l’image vertueuse que nous avions à son égard. Plus classique, l’artiste se détache du champ lexical animal mais n’en devient pas moins intéressant. Animé par son « cousin dégueulasse », Roméo Elvis flâne entre storytelling, introspection et second degré avec un dédoublement de la personnalité un peu trop franc.

 

Géabé

« Ma France elle a pas lu Sartre mais elle sait ce qui lui fout la nausée »

Bon, ce n’est peut-être plus une découverte car beaucoup d’artistes ont relayé ce fabuleux morceau Ma France. Mais avec les événements tragiques que la France a connus, comment passer à côté de ce bijou ? Véritable hymne à la France, ode à son peuple et hommage à sa culture.

« Ma France elle aime son pays, elle est fière de sa culture mais y’a certains aspects de son histoire qui lui donne des verrues »

Sur une instrumentale signé Dakeyz Nation, Géabé décline toutes les particularités françaises : des innombrables dialectes aux bobos parisiens, du siècle des lumières à la politique bas de gamme (cf Morano) et de sa diversité culturelle à son histoire peuplée d’erreurs. Car la France ne se résume pas aux Champs Elysées et au camembert. Elle n’est pas homogène culturellement et bien heureusement. Notre pays a un tronc commun de connaissances mais n’est pas fermé à de nouveaux savoirs. Du moins, pas nous et encore moins Géabé.

« La France elle part en couille, faut qu’on reprenne les rênes mais en voyant la flamme obscène du FN on dirait qu’on régresse »

Véritable message de paix et d’union accompagné d’un clip simple mais beau, afin d’expliciter les propos. Peu de choses à dire de plus sur ce clip, voyez par vous-mêmes. A noter que le texte n’a pas été écrit suite à l’actualité mais ses événements en ont peut-être forcé la sortie du morceau. C’est avec ce dernier que nous avons découvert l’artiste et nous ne sommes pas déçus !

 

Louise Kabuki

L’artiste a-t-elle sa place dans notre classement ? Nous entendons par là, est ce en rapport avec le rap ? Et bien nous ne savons pas, le seul argument que nous avons est que le grand Lucio Bukowski a déjà posé ses textes sur les prod’s de Louise Kabuki. Et puis, qu’importe ! Son EP Etudes&Collages Instrumentaux est une vraie merveille. Si vous cherchiez le recueillement, mais que le silence vous abasourdissait, écoutez ce projet. Loin d’être du beatmaking classique, c’est une succession d’instruments (réels ou numériques ?) venant effleurer ou parfois rosser notre ouïe avec une sensibilité paradoxale.

Car oui, loin d’être un assortiment de morceaux froids, sans âme, c’est une véritable harmonie sonore que l’artiste nous a livrée. Très talentueuse ; avec simplement quelques kicks asservis par des chœurs reverbés, nous obtenons un morceau déchargeant d’innombrables émotions sur les ondes. Nous ne saurons pas qualifier musicalement cet EP et c’est peut-être le but de l’artiste car on y ressent une influence musicale très variée. Cessons les logorrhées, écoutez cet étrange projet, vous en ressortirez déroutés, certes, mais n’est-ce pas là un des rôles de l’art ?

 

Heegrek et Dick Van Dyke

« Humeur en dents d’scie, j’suis plus le même ce soir / Je cherche une lueur en vente libre pour des prunelles de quartz »

Mais d’où proviennent ces blazes si atypiques ? Pas la moindre idée mais vous risquez d’en entendre parler tout au long de 2015. Ça a commencé avec un Hors d’œuvre, comme ils l’appellent, sur une instru lunaire. La gravitation décampe mais les flows pondéreux des artistes vous rattrapent vite avant que vous ne quittiez la troposphère puis la stratosphère et enfin la mésosphère (8/20 au bac de sciences, qu’est-ce que tu vas faire ??). Alors pourquoi tout ce champ lexical spatial ? Tout simplement parce qu’Heegrek et Dick Van Dyke ont annoncé, avec ce premier extrait, un EP commun nommé Space Tape Vol.1.

Pochette digne d’un film de science-fiction intello des années 70 (pas Kubrick, par contre) mais avec des morceaux, du moins les premiers extraits, très avant-gardistes. Lyrics qui détonnent avec parfois des trous noirs d’incompréhension chez nous et pourtant on adhère quand même, allez savoir pourquoi. L’univers musical est captivant, on se laisse surprendre à écouter les extraits en boucle sans se lasser. Les deux artistes ont l’air d’être bien entourés, il semblerait qu’ils apparaissent dans le clip Bon Sang D’Putain de Lucio Bukowski et Missak. A suivre …

Sélections Tops

Nos 10 beatmakers préférés de 2014

C’est le top que personne n’attend jamais alors que c’est probablement celui qui provoque le plus de hochement de tête. On clôture notre série de top 10 avec celui réservé aux beatmakers. Contrairement aux idées reçues qui ont parfois la peau bien dure, le hip-hop français regorge de beatmakers talentueux. En fait, l’hexagone en possède tellement qu’on pourrait constituer autant de dream team de producteurs qu’il y a de d’équipes valables en Ligue 1. Partant de ce constat, on a sélectionné notre équipe type de producteurs. Ceux qui selon nous ont marqué l’année. On s’est même amusé jusqu’au bout et on a comparé ces producteurs à des joueurs de football. Oscillant entre comparaison étrangement juste et comparaison franchement foireuse, ce top se veut avant tout éclectique. On attend vos avis avec impatience…

 10 – La Fine Equipe ou l’outsider qu’on était obligé de placer (Olympique Lyonnais)

Flavien Prioreau
Flavien Prioreau

Cela fait maintenant plusieurs années que La Fine Équipe régale avec ses sorties estampillées La Boulangerie. La Fine équipe, c’est ce quatuor composé de Uugo, Chomsk’, Blanka et Mr Gib qui retourne régulièrement les salles de concert hexagonale à coup de set ravageur. L’écoute du troisième opus de la série sorti en fin d’année ne fait que confirmer notre impression, à savoir que cette équipe est juste incontournable. Mélange de beat hip-hop et d’influence électronique notamment , le style de la Fine Équipe n’est pas à proprement parler un son de puriste. Certains trouveront d’ailleurs incongru de les trouver dans ce top. Si le style est évidemment moins académique, il représente une tendance du hip hop instrumental qui devait être représenté. De plus, la propension à fracasser des nuques ne pouvait que nous inciter à les placer. D’autant que La Boulangerie 3 a prouvé que La Fine Équipe s’était bien installé parmi les meilleurs beatmakers hexagonaux.

9 – INCH ou la confirmation du talent brut (Paul Pogba)

inch

INCH avait marqué les esprits avec son travail avec Le Gouffre. Résumer son travail à cette collaboration, c’est oublier sa présence de toutes les instants au sein de la scène hip-hop indépendante. Ainsi, beaucoup d’entre nous hochent frénétiquement la tête sur des morceaux estampillés INCH sans le savoir. Pour combler cette ignorance, INCH a sorti cette année la mixtape Ni sain, ni sauf regroupant certaines de ces meilleurs prods’ et une poignée d’inédit. Baffe assuré tant le talent du beatmaker est grand. Avec son style puissant dont émane pourtant un groove délicieux, INCH fait le bonheur des MC avec lequel il travaille. Un nom dont on devrait entendre encore parler…

 8 – Jim ou la boucle élégante (Andréa Pirlo)

instrumental escape jim

Discret mais prolifique, l’ami Jim a bien failli ne jamais entrer dans ce top. Cela aurait été dommage car si Jim ne fait pas beaucoup de bruit, son travail s’en charge. Ces productions soignées pour Dooz Kawa et ces multiples projets à fortes influences cinématographiques faisaient déjà de lui un concurrent sérieux. On pense notamment au projet avec Fizzi Pizzi intitulé Jazz, Romance et Coup de feu où ces productions jazzy faisaient systématiquement mouche. C’est pourtant Instrumental Escape qui lui permet d’asseoir définitivement sa place dans notre classement. Album aérien aux boucles épurées, Instrumental Escape est peut être le plus bel album instrumental hip-hop de l’année. Jetez une oreille sur Shaolin Stomp ou When The Sun disappear pour vous faire une idée. Une réussite !

 7 – Thérapy, le taulier qu’on adore détester (Cristiano Ronaldo)

therapy

Le nom est partout et il semble difficile de lui échapper. Meilleur représentant d’une tendance lourde du rap français à s’approprier le son Dirty South, Therapy occupe le devant de la scène avec ses prods’ pour Kaaris notamment
On aime ou on déteste le style mais force est de constater que dans son genre, Therapy représente le haut du panier avec un son puissant et très propre. On a hésité avec un Richie Beats, étoile montante du beatmaking  mais le nom de Therapy a une trop grosse résonance pour être ignoré. Taulier !

 6 – Oster Lawpass, l’homme orchestre (Juan Roman Riquelme)

osterlapwass

Dire qu’on apprécie L’Animalerie est un doux euphémisme. Sachant cela, il était difficile pour nous d’omettre le nom d’Oster Lapwass dans ce top. Beatmaker historique du collectif lyonnais, Lapwass est en terme de talent un des meilleurs beatmaker français. Sa curiosité naturelle le pousse à sans cesse explorer des horizons musicaux toujours plus divers.Jazz, Rock, son psyché. Lapwass transforme tout et n’importe quoi en beat hip-hop de qualité. Et ça, on aime ! Cette qualité alliée à sa capacité à toujours proposer des sons taillés pour les artistes avec lesquels il travaille ont grandement contribué au succès d’estime croissant de l’Animalerie. Même si l’année 2014 a vu l’émergence d’autres producteurs phare au sein du collectif, Lawpass reste LE pilier d’un des collectifs les plus frais du rap français. Rien que pour ça, on devait le citer.

 5 – Kreapton, le faux rookie (Didier Drogba)

L'Asile Oulan-Bator

Si L’Asile a obtenu une 7ème place mérité dans notre top album, on en oublie pas pour autant Kreapton, le beatmaker associé au groupe. En prenant en charge la majorité des compositions, il a frappé un grand coup à nos oreilles.Son style boom bap et ces kicks appuyés sur la majorité des pistes d’Oulan Bator épouse parfaitement les flows désabusés de nos amis bretons. Mais même seul, Kreapton fait le boulot comme en témoigne Luthor, son morceau solo sur l’album. Ce style, Kreapton a pris le temps de le bosser entre compétitiosn de beatmaking et productions sur des projets indépendants. Autant dire que même si nous le découvrons uniquement maintenant, le gaillard a déjà un petit peu d’expérience. 2015 année de l’explosion ?

 4 – Haymaker, le prodige (Drazen Petrovic)

rhum vieux amour nautilus

Animalerie toujours ! On a eu beau tourner le problème dans tous les sens, on ne voyait pas comment éviter de citer au moins deux producteurs de l’Animalerie dans ce top.On aurait par exemple pu citer Nestor Kéa. Notre choix s’est porté sur Haymaker. Presque fatalement. Si on l’a choisi, c’est qu’il aura traversé l’année avec un quasi sans faute tout en étant très productif. Entre album instrumental génial – Rhum vieux, amour et Nautilus – et production léchée pour son pote Lucio Bukowski, le lyonnais nous aura mis claque sur claque. Le pire dans tout cela, c’est qu’on en redemande.

 3 – Aelpeacha, l’homme à tout (bien) faire (Philipp Lahm)

stcavie

On aurait pu le mettre dans chacun de nos tops tellement le type fait le job. On a choisi de le placer dans notre top beatmakers et sa place sur le podium ne souffre d’aucune contestation. Musicalement, quand un mec arrive à te convaincre que la ligne D du RER est l’équivalent de l’Interstate 405 en Californie, c’est qu’il a un minimum de talent. Avec un son brulant et ces claviers so west coast, Aelpeacha a son propre univers. Peu de beatmakers peuvent se targuer d’une telle maitrise dans le genre et chacun de ces projets semble couronné de réussite. Cette année, il a remis le couvert avec STC à vie. Un projet digne de ses standards et donc suffisant pour un podium.

 2 – Mani Deiz / Kids of crackling (Xavi / Barça)

manideiz

Talentueux, productif et addictif. Voilà comment résumer Mani Deiz à quelqu’un qui ne le connait pas. Nous parlons là d’une valeur sure du beatmaking français qui démontre son talent projet après projet. Son amour immodéré pour le boom bap et le digging nous rend le personnage encore plus sympathique. On pense notamment aux Cassettes Sunday où l’on retrouve également les membres de Kids Of Crackling. La transition se veut toute trouvée puisque plus que Mani Deiz, c’est le crew entier que nous voulions mettre en avant avec cette deuxième place. Fef, Rakma, Cristo et Métronom et Nizi qui sont les autres membres, sont également très actifs.

  1 – Meyso (Javier Pastore)

meyso

Même avec la meilleure volonté du monde, un classement est forcément subjectif. On l’assume clairement en mettant Meyso tout en haut de ce top. Pourquoi lui plutôt qu’un autre? Aucun argument ne sera jamais véritablement convaincant. La vérité, c’est qu’on aime écouter Meyso comme on regarde un joueur de foot spectaculaire. Il transcende les clivages et s’impose par son esthétique classieuse. Meyso est de cette catégorie de beatmaker avec lesquels la moindre production procure une émotion de manière assez inexplicable. Pour se cacher derrière une argumentation plus élaboré et objective, on dira qu’ on a pu entendre son boom bap raffiné du côté de chez Lomepal ou Cabellero. On dira surtout qu’on l’a vu briller au sein du projet Kapla au côté d’Oteest, Maodea et Mr Hone. LP conçu à huit mains et quatre personnalités, Kapla est à nos oreilles l’album instrumental hip-hop qui a marqué l’année 2014 dans l’hexagone.