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[Chronique] Di-Meh – Focus part. 1

Di-Meh nous avait déjà envoyé notre dose avec le morceau éponyme Focus fin 2016, qui nous avait retourné le crâne par ses sonorités folles. Nous voilà donc transformés en junkies en manque de ses sons le temps de la sortie du projet. Focus part. 1 est arrivé, et nous voilà soulagés.

Calmes comme agités, avec ou sans autotune, les morceaux de l’album sont tous uniques mais restent cohérents. Faussement « j’m’en foutiste » comme la coupe de cheveux que tu mets 20 minutes à faire tous les matins, l’album représente un travail mélodieux et rythmique conséquent qui abouti finalement à cette harmonie di-mehienne. A fond dans son style de musique, le Suisse semble avoir trouvé son propre genre dans lequel il ne fait qu’évoluer.

Premier extrait clippé par Natas 3000 en charge de nombreux visuels pour Di-Meh, Focus nous annonçait la couleur du projet : des flows dansants, des prods rythmées et entraînantes , le tout arrangé par des effets vocaux et musicaux venus d’une autre galaxie. Un missile était à venir. Un fois le projet largué, on peut alors découvrir les onze titres de l’album, dont trois featurings. Veerus est invité sur le morceau Hype, aux couplets et refrains robotisés qui donnent à la musique de Di-Meh cet aspect tant futuriste. SlimK (chronique ici), membre du SWK avec Makala et Di-Meh, est lui présent sur Ma benz, un morceau plus calme et au rythme plus aérien. Népal rappe quand à lui sur Ennemis, un morceau assez hybride, qui oppose l’autotune, les envolées et la vivacité de Di-meh au ton monotone et grave de Népal. Une certaine opposition qui forme un beau résultat.

« Pour la zik, quand ça vient ça vient du coeur »

Ce 5ème projet concrétise la vraie métamorphose musicale de l’artiste, sorti de son cocon pour exploser auprès d’un public plus large. Tout au long de l’album, on peut ressentir une certaine atmosphère que l’artiste a réussi à créer et matérialiser à travers ses morceaux : un mélange entre l’énergie de ses différents concerts et la monotonie des instants plus calmes qu’il connaît. Une sorte de rencontre entre les deux vies qu’il mène. Mais le son de Di-Meh est surtout fait pour bouger la tête et turnup sur des morceaux Agités ou chiller dans une atmosphère plus posée, sans aucune prise de tête. Une vision de bête de scène, sur laquelle il doit s’imaginer lorsqu’il compose certains morceaux comme Size, énorme banger, tel une vraie rock star.

« J’m’en rends compte à chaque concert
Quand j’vois bouger les têtes, je cache pas ça m’fait plais' »

Un projet payant particulièrement réussi, tant par sa direction artistique que par l’harmonie des morceaux et la musicalité des titres. Di-Meh sait ce qu’il fait, et il le fait à fond. Le Suisse revient tout juste de son voyage depuis le futur pour nous en donner un avant goût avec Focus part. 1, une claque que l’on écoutera pendant longtemps.

À proposTim Levaché

Chaque jour mes tympans avalent des kilos de lyrics et de tapes pour le bien de mon cerveau.

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