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[Chronique] Melan, à un mois de La Vingtaine

Melan, du collectif toulousain Omerta Muzik, c’est le jeune MC qu’on a écouté au hasard d’un vagabondage musical et sur lequel on s’était dit « il faudra que j’en écoute un peu plus ». Avec sa voix claire et ses textes sensibles, il n’y avait aucune raison de ne pas s’intéresser à lui. Cette semaine il ne nous a pas attendu et c’est lui qui revient vers nous avec 3 titres balancés coup sur coup et qui ont tous la particularité d’avoir été écrits, enregistrés et sortis le jour même. A 1 mois de la sortie de son album « La vingtaine », Melan dégaine. D’un point de vue stratégique et musical, c’est très bon!

 

Le 17 août, Melan balance J’mange froid. Comme un léger règlement de compte à la Keny Arkana, le MC met les points sur les i. Avec quelques notes de piano en boucles, un boom-bap rythmé par des breaks bien pensés, les violons accompagnent la menace d’un flow efficace et percutant. Melan, ça pourrait être le petit frère vénère de Vîrus, moins dépressif mais avec ce grain de voix clair pour nous parler du sombre. J’mange froid nous laisse sur le carreau avec une dernière mesure qui se stoppe aussi nette qu’une coupure de courant.

 

Le 19 août, ce sont deux sons que Melan balance avec toujours le même concept. Ils ont été écrit, enregistrés et sont sortis le jour même, comme pour nous prévenir que si 24h lui suffisent pour 1 titre, il nous laisse présager d’un album qu’on imagine forcément de qualité.

Avec Faux-Départ, on reste au piano, mais cette fois il s’emballe. Non le courant n’était pas coupé et direct Melan « ressert un verre de tise et réitère son fardeau ». Ici Melan, Chaz, Fadah et A.Z font monter l’angoisse et même si les paroles peuvent sembler manquer de lisibilité, l’atmosphère tourmentée fait le taf et le refrain ragga reste en tête très vite. Avec un decrescendo à la fin du titre, il nous fait attendre la suite…

 

Et la suite, elle s’appelle J’m’enferme. A.Z dégaine encore le piano et la magie des tonalités mineures, on se réjouit de savoir que ça va être triste. Melan attaque avec le refrain, très mélodique et presque chanté, le genre à agacer les puristes de mon espèce. Pourtant après une seule écoute on fredonne vite ce refrain qu’on avait pourtant eu envie de critiquer… De toute façon il « se fout de ce que pensent les gens »! On replace le morceau dans le contexte, et ce qui pourrait paraître innocent dans les paroles trouve toute sa cohérence dans la bouche du jeune MC qui nous livre ses confessions riches de métaphores, dans la continuité de ce qu’on lui connait.

 

Avec ces 3 titres sortis coup sur coup, voilà une façon concrète d’annoncer l’arrivée de l’album. S’il sait faire en 24h un rap qu’aucun puriste ne pourrait contester, il nous met en hâte de découvrir « La Vingtaine » annoncé pour le 22 septembre. Il n’y avait déjà aucune raison de ne pas aimer Melan, il y a maintenant beaucoup de raisons de suivre de très près la sortie de son album.

À proposAna Ravat

Je suis nulle en solfège, j'ai aucun talent musical, j'écoute beaucoup de rap sans jamais acheter un CD et quand je vais en concert c'est que j'ai un plan pour des places gratos. Face à l'inconfort psychologique et à l'immoralité d'une telle situation j'ai décidé de réduire les tensions névrotiques inhérentes à ceux qui prennent sans jamais donner. Me voici, me voilà, profitez-en!

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