Insérez la version bleue ou rouge dans le lecteur et un monde s’ouvre à vous. Tout comme Pokémon, le dernier projet de Népal en date, 444 nuits, transporte. Divisé en deux parties, ce projet de deux fois six titres vous fera naviguer entre rimes acérées, prods lunaires, refrains chantants, instrus acoustiques et flows qui débitent. Appuyez sur le bouton play et laissez vous guider…
En guise d’introduction, KLM et Diabi, producteurs, nous ont concocté une instrumentale aux sonorités aériennes, sur laquelle Népal pose sa voix. Un track anglicisé, dans laquelle l’Artiste nous présente son projet, ses « Four hundred and forty four nights », le morceau faisant office de rampe de lancement pour le missile à suivre. Laisse rouler la galette.
« Here we are »
Puis un des meilleurs morceaux du projet débarque sans crier gare : Oxmose. Dans ce track à l’instru mélancolique, Népal nous partage ses plus tendres souvenirs de découvertes musicales, du grand Oxmo (qu’il affectionne particulièrement) aux Sages poètes de la rue en passant par Koma de la Scred Co’. Un cocktail explosif soutenu par une ambiance old school du morceau, tant par le flow plutôt classique du emcee que par les scratchs de Dj Cerk au début du son et la prod qui nous plonge dans une ambiance 90’s. Sur Oxmose, Népal vous régalera donc, si vous êtes un fin gourmet de saveurs à l’ancienne.
« J’suis en apnée totale, masqué comme d’hab’, les anges de gauche et de droite disent « déconne pas » «
Le seul extrait du projet clippé pour l’instant. Rien d’Spécial, dont la douceur auditive est aussi attirante que la beauté visuelle, laisse sans voix. Comment décrire ce son ? Est-il descriptible du moins ? La question mérite d’être posée. Les quelques notes de l’instrumentale résonnent encore dans le crâne des auditeurs tandis que leur rétine reste encore imprégnée des images incroyablement soignées du clip, réalisé par Les Gars Laxistes. Ce morceau marque les esprits par son côté à la fois lunaire et terre à terre, une prod aux airs aériens contrastant avec un texte plongé dans une réalité bien ancrée. Assez pessimiste, Népal nous montre ici que « dans une phase désat’ » (dé-saturée, sa vision est grise), il ne trouve rien de spécial au morceau joué. L’artiste nous propose, à travers ce morceau, de l’accompagner au plus profond de son veau-cer afin de ressasser ses pensées et souvenirs les plus enfouis, de la musique à ses potes en passant par les maintes observations citadines qu’il a emmagasinées. Un son qui laisse perplexe et pensif à la fois, et qui nous plonge dans la même atmosphère inqualifiable que celle du morceau.
« La vie c’est une brasse, tu peux sonder les abysses ou nager en surface »
KLM n’arrête décidément pas de faire briller les textes de Népal par ses beats si particuliers et attirants. Derrière un flow presque nonchalant mais pourtant terriblement efficace et bien placé, Népal nous fait ici une véritable démonstration d’écriture et de technique à travers un texte plein de rebondissements, jouant sur les intonations et mots placés dans ce son. Titre éponyme du projet, il comporte une structure de bloc, sans refrain, dans lequel l’artiste dissèque lentement chaque mesure avec une diction particulièrement tranchante.
» Serons-nous condamnés à l’exploit ? «
Premier extrait des 444 nuits, YOLO nous avait plutôt surpris par son style plutôt déstructuré. Accélérations, chant, décélérations, ce son représente totalement les abysses bleutées à l’effigie du mood de la version azure. A cheval entre deux générations, le rappeur de maintenant 26 piges nous montre à travers ses paroles les choses qui le gênent dans notre paysage urbain, comme les gens lavés du cerveau « prêts à donner des noms de marque à leur gosses », ou encore ces « jeunes bourrés qui se crashent en caisse en disant « YOLO » !». Il nous rappelle aussi qu’il s’autodétruit lentement, comme une cigarette qui se consume. « On n’est pas fait pour durer » est le cœur du morceau, répété au total 8 fois, comme pour insister sur le fait que leur destin est de plus en plus incertain.
» Tu peux sauver la terre tu peux aussi sep’ dans un violon «
Fin de la version bleue, alors autant terminer sur une note mélancolique, comme pour couronner le tout. Quelques douces notes mises bout à bout forment le son acoustique de l’album, joué par le groupe Fox Hound, sur lequel Népal se confie lentement et doucement sur l’instrumentale. Son assez mystérieux de l’album, il peut nous emmener au plus profond des synapses de l’artiste, un son plus introspectif que tout ce qu’il a fait jusqu’à présent, et qui nous montre à quel point il peut cogiter à propos de plein de sujets tout aussi différents les uns des autres.
« J’fais toutes les nuits le même trajet, de mon subconscient à ton nerf auditif »
N’hésitez pas à aller visiter le site de Népal dédié à son double projet, et si vous avez aimé les morceaux chroniqués, il ne vous reste plus qu’à vous écouter cette pépite H24… La suite de la chronique arrive prochainement, si vous avez aimé l’article n’hésitez pas à le partager.
[…] la chronique de la version bleue et celle de la version […]
Et il ne faut pas oublier Vidji_stratega des Fixpen qui a mixé l’album!
KLM c’est Népal lui même
Salut Space ! Tu as raison, mais seulement KLM et Népal sont en réalité deux « personnages » différents, KLM est aujourd’hui le producteur de beats et Népal celui qui écrit et pose dessus, ce qui explique mes tournures de phrase !
Simple précision mais KLM et Népal sont une seule et même personne.
[…] les morceaux à l’ambiance abyssale de la première version, voilà les sons enflammés de la seconde, six titres brûlants qui se consumeront aux rythmes de […]
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