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[Dossier] Que la montagne est scred – le rap dans les espaces ruraux

Une sélection Topito un peu caricaturale et un article du Monde de 2017, truffé de petites phrases hautaines dont ce journal a le secret. Ce sont à peu près les seules synthèses que l’on peut trouver en ligne sur le rap dans les campagnes, cantonné en somme à des morceaux second degré sur tel ou tel département et à de petites salles de concert peuplées de « spectateurs statiques ». Il est vrai que hormis Kamini et MC Circulaire, les rappeurs « campagnards » sont très peu identifiés dans le paysage rap français, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils ne sont pas nombreux et productifs. Alors que le rural (que l’on prendra dans un sens large, des hameaux isolés aux petites villes, en passant par la catégorie floue des zones périurbaines) concentre plus du tiers de la population française, cette moindre visibilité interroge.

C’est indéniable, le rap a germé, outre-Atlantique puis en France, dans des espaces certes périphériques mais néanmoins urbains, notamment les quartiers les plus défavorisés des grandes métropoles. Dans l’Hexagone, le genre va toutefois souffler ses quarante bougies prochainement, et a donc eu largement le temps de toucher des catégories d’âge et de population très diverses. Plusieurs chercheuses et chercheurs comme Stéphanie Molinero (Les publics du rap, 2009) ou Hervé Glevarec ont mis en évidence cette diffusion à large échelle, le second pointant notamment le rôle de Skyrock dans l’élargissement de l’auditorat rap durant les années 2000. On écoute donc du rap depuis de nombreuses années dans les espaces ruraux, et par un mimétisme qui vaut pour la société toute entière, on en fait aussi. Parler de ce rap-là, c’est nécessairement évoquer les quelques têtes d’affiche qu’il compte, mais aussi et peut-être surtout mettre en lumière l’importance des scènes locales, au sein desquelles les rappeurs tiennent parfois des discours proches de ceux de leurs homologues urbains, malgré un fond paysager différent.

De la Haute-Marne au Lauragais, de la Vendée aux Corbières, on tentera ici de dresser le portrait d’un rap rural méconnu, souvent caricaturé, qui recèle pourtant nombre d’artistes talentueux. Dans leur propos, ces derniers décrivent un mode de vie façonné par les difficultés que rencontrent certaines campagnes françaises, sans nécessairement tomber dans le misérabilisme qui caractérise parfois le discours médiatique porté sur une « France oubliée » s’étirant des grands ensembles aux zones rurales. Alors que le mouvement des Gilets Jaunes a mis en évidence, entre autres, les multiples problématiques auxquelles sont confrontés les espaces de faible densité, ce tour d’horizon a aussi pour but d’exposer un regard original, celui des rappeurs, sur un malaise social palpable depuis plusieurs années maintenant.

 

Les têtes d’affiche, du second degré au panorama social

Dégager les principales figures du rap rural est un exercice relativement facile puisque deux noms, à savoir ceux de Kamini et de MC Circulaire, viennent assez spontanément à l’esprit. On laissera de côté les célébrités éphémères qui, par le biais d’un morceau parodique ou d’un buzz moqueur, ont entassé des milliers de vues sur Youtube sans forcément donner suite musicalement. On ne traitera pas non plus en détail du cas d’Orelsan, qui a grandi à Alençon puis à Caen et dont les références aux espaces périurbains qu’il a côtoyés ont été bien analysées par Marion Beauvalet pour le média Le Vent Se Lève (« Orelsan, le rap d’une France en crise », août 2018).

A vrai dire, seul MC Circulaire présente une discographie suffisamment fournie et un propos suffisamment dense pour renseigner de manière exhaustive sur les caractéristiques du rap rural et sur sa genèse. Faire un détour par le succès rencontré en 2006 par Kamini avec le titre Marly Gomont permet cependant de comprendre pourquoi le rap des espaces ruraux s’est trouvé restreint pendant de nombreuses années à un chauvinisme potache et à une parodie de « vrai rap ». Au milieu des années 2000, les morceaux Marly Gomont, mais aussi Ça vient de Vendée de MC Circulaire, ont en effet fonctionné en jouant la carte du second degré et du décalage, à une époque où le grand public associe de plus en plus (les médias généralistes aidant) le rap à un environnement urbain, bling-bling et testostéroné.

Du rap de bouseux, les pieds dans l’lisier, c’est ça qu’tu veux non ? (MC Circulaire, Ça vient de Vendée)

Face à un rap entouré à l’époque (quelques mois après les insurrections banlieusardes de 2005) de stéréotypes très négatifs, ces MCs campagnards ont pu être perçus comme d’aimables excentriques. Peut-être est-ce cette perception qui a valu à Kamini une Victoire de la musique et une invitation chez un Jean-Pierre Pernaut plus habitué à célébrer l’authenticité des patelins français qu’à interroger des rappeurs, fussent-ils issus des patelins en question. Toutefois, les figures de proue du rap rural ne se sont pas limitées à une description purement humoristique de leur territoire. Le morceau de Kamini Eul’Vraie France sorti il y a moins d’un an l’illustre bien. Au-delà du niveau textuel (avouons que la discographie de Kamini trouve très rarement le chemin de nos playlists), ce titre alerte sur la dévitalisation de certaines zones rurales avec une certaine justesse, comme a pu le faire à plusieurs reprises MC Circulaire, de Demain c’est trop tard au plus récent La France éternelle.

Le rappeur vendéen, souvent réduit à son étiquette de « fondateur du ploucsta-rap », est sans doute le MC rural le mieux identifié. Au-delà des quelques morceaux parodiques qui le révèlent au milieu des années 2000, MC Circulaire est l’auteur de nombreux titres qui décrivent avec lucidité le quotidien de la jeunesse campagnarde. Ces morceaux, et l’image qu’ils renvoient des espaces ruraux français, sont relativement sombres et pointent un dépérissement des campagnes qui paraît inéluctable. Son « classique », Demain c’est trop tard, posé sur l’instru d’Hell on Earth, dessine une vaste fresque où se mêle détresse sentimentale et sexuelle, ennui profond et surtout une relation d’amour-haine complexe nouée avec le « patelin » et son fonctionnement. La thématique de l’ennui revient fréquemment dans la musique de MC Circulaire, dans Jour de pluie par exemple, court morceau d’une rare noirceur où l’on croise « les mêmes têtes, les mêmes arrêts de car » que dans la plupart des titres du vendéen. Si le discours de cette figure du rap rural est globalement pessimiste, transparaît tout de même dans ses sons une fierté campagnarde revendiquée haut et fort sur Ploucs et fiers, mais aussi à la fin du morceau La France éternelle, une France paysanne, fragilisée par des difficultés systémiques, que le rappeur déclare trouver belle malgré tout.

 

Vitalité des scènes locales

Le très petit nombre de rappeurs ruraux connus à l’échelle nationale ne doit pas masquer l’existence de nombreuses scènes hip-hop locales, qui quadrillent le territoire du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Certaines de ces scènes ont fait l’objet d’analyses, à l’image du travail intéressant mené par Mickaël Blanchet sur la petite ville de Montaigu en Vendée (portant plus précisément sur deux groupes locaux, M’sC 97 et Noom-X, durant les années 2000), ou bien comme le portrait plus stéréotypé que l’article du Monde évoqué plus haut dresse de la scène Haut-Marnaise. Des départements du nord du pays aux campagnes méridionales, on va tenter ici un rapide tour d’horizon de ce rap rural qui, arrimé à des petites villes et à une identité territoriale marquée, recèle son lot de bons lyricistes.

L’article « Le rap des champs », paru dans Le Monde en décembre 2017, a eu le mérite de mettre en lumière une scène rap qui, autour de Chaumont, préfecture du 52, a su se développer et se renouveler loin des projecteurs. Le problème fondamental du papier est que son autrice, Lorraine de Foucher (qui a par ailleurs signé plusieurs bons articles traitant de problématiques sociales contemporaines), ne s’intéresse que peu au rap en tant que musique, ce qui fait que le propos général tire au final vers les clichés sur les campagnes et leurs habitants.

Cette scène Haut-Marnaise ne peut pas être réduite à des gens qui « rappent à bas bruit ». Porté dans un premier temps par le Langrois Tum Sally, dont la notoriété a dépassé le cadre local, le rap haut-marnais est aujourd’hui représenté par une petite nébuleuse de rappeurs comme FAR, Moleg, Osino ou Psicky, ce dernier bénéficiant sans doute de la plus grande exposition à l’heure actuelle. Les textes de ces MCs n’abordent pas forcément les problématiques liées à la ruralité de manière directe, ce qui doit nous rappeler que le rap rural peut l’être simplement dans l’origine des pratiquants et pas forcément dans les thèmes. Cela ne veut pas dire que l’univers campagnard soit totalement absent. On le retrouve en arrière-plan dans la plupart des clips (on peut penser au clip du morceau Laisse faire le temps de FAR, où la caméra navigue entre skate park, sous-sol et horizon agricole) et en filigrane dans certains propos, comme lorsque Psicky évoque dans Le chant des sirènes la faible médiatisation dont bénéficie la scène champenoise, constat qui vaut, on l’aura compris, pour une grande partie du rap rural.

Si l’on se tourne maintenant vers le nord-ouest de l’Hexagone, les scènes de l’Eure et de l’Eure-et-Loir, notamment autour de rappeurs comme Maxwell Nostar ou Herka, méritent qu’on s’y attarde. Maxwell, actuellement basé à Tours, est originaire d’un village proche de Chartres, une situation géographique dans laquelle il était compliqué de percer, selon les propres dires du MC. Si son album Pistes Noires, réalisé en collaboration avec le beatmaker Itam et sorti début 2019 se caractérise par une ambiance relativement sombre, le Tourangeau sait adopter un ton plus enjoué. C’est par exemple le cas lorsqu’il s’agit de saluer « son 554 » ou de rendre hommage aux « gadjos et zoulettes » qui suivent ses concerts, comme il le fait sur Gigantesque dalle, bon morceau boom-bap sur lequel on retrouve Herka en collaboration.

Ce dernier, auteur avec son compère Diez de l’album Eusèbe et Joël sorti en août 2018, est issu du collectif Karmada, regroupant des rappeurs de différentes localités rurales de l’Eure. Dans le morceau Bedave (où l’on retrouve par ailleurs le membre du Dojo Hash24), Herka dresse un portrait assez pessimiste des soirées passées sur des parkings périphériques et de la « ride dans les villages », la défonce constituant un exutoire commun dans les espaces banlieusards comme périurbains.

Les campagnes méridionales, quant à elles, ne sont pas seulement des espaces de villégiature pour Nord-Européens en manque de soleil, mais également des territoires inspirant quelques très beaux textes de rap. On pense notamment aux morceaux de Toan (son album Entre la vigne et la mer est sorti en novembre 2015), qui rendent hommage à une enfance passée entre Corbières et Minervois. La musique de ce descendant d’immigrés espagnols dépeint un quotidien où se mêlent ennui et douceur de vivre, loin de l’image d’un Languedoc arriéré et gangrené par le vote FN.

Attention toutefois, les espaces ruraux du Sud portent aussi leur lot de contraintes, et les discours de certains rappeurs du Midi rejoignent parfois ceux de leurs homologues normands ou champenois. C’est par exemple le cas de Yous MC, rappeur officiant aujourd’hui à Toulouse mais qui a passé son enfance dans le Lauragais, qui a signé avec La colline d’en face l’un des titres le plus réussi et le plus juste sur la vie rurale. Il y décrit un univers cloisonné, un sentiment d’enfermement qui n’est pas sans rappeler le regard porté par MC Circulaire sur la campagne, le relief en plus. Le fait que Yous MC ait, au même titre que Maxwell Nostar ou Herka, trouvé sa place dans plusieurs sélections mensuelles de Le Bon Son invite par ailleurs à saluer le travail de ce média, qui sait faire la part belle à des rappeurs peu connus, originaires, de près ou de loin, de zones rurales ou de petites villes.

On l’aura compris, les MCs évoqués dans les lignes qui précèdent ne peuvent pas tous être étiquetés comme « rappeurs ruraux », certains vivant aujourd’hui dans des villes moyennes ou grandes. Néanmoins, leur vécu campagnard transparaît ça et là dans leur discographie et vient enrichir ce rap portant sur les petits villages, les gros bourgs et les paysages agraires, théâtres de désillusions sociales mais également de scènes de partages et d’amitiés solidement nouées.

 

Pourquoi le rap rural reste-t-il peu connu ?

En bref, le rap rural maille aujourd’hui l’ensemble du territoire national et fait même montre d’une belle vitalité. Pourquoi alors reste-t-il cantonné à un épiphénomène dont on se moque gentiment jusque dans les médias spécialisés (voir par exemple le Rap Jeu animé par Mehdi Maïzi et son questionnaire sur le « rap de campagne ») ? Comme l’a analysé le présentateur de La Sauce, le premier problème pour les rappeurs ruraux se pose en terme d’infrastructures. La plupart des tremplins vers la notoriété, open mics, studios professionnels, radios de plus ou moins grande diffusion, sont concentrés dans les zones urbaines, même si on peut en trouver par endroit dans les campagnes, à l’initiative de quelques passionnés.

Reste également que le rap demeure, dans l’imaginaire collectif (ce qui inclus les représentations qu’ont les rappeurs eux-mêmes), une musique intrinsèquement urbaine, dont le propos n’aurait de sens que lorsqu’il traite de l’existence dans les grandes métropoles et dans leurs banlieues. Par opposition, la vie musicale dans les campagnes serait quant à elle associée aux musiques de terroir et à quelques festivals alternatifs réunissant amateurs de jazz, roots néo-ruraux et punks grisonnants. Le problème se pose donc également en terme de légitimité, un rappeur rural pouvant être amené à se sentir, en revendiquant son appartenance territoriale, peu crédible au sein d’une culture qui fonctionne à l’heure actuelle autour d’un système de valeurs essentiellement urbaines.

Si les rappeurs animant des scènes locales dans les campagnes sont relativement nombreux, cette masse est toutefois relativement réduite par rapport à celle des rappeurs résidant dans les villes (d’ailleurs, certains rappeurs ont grandi dans des espaces ruraux ou des petites villes avant de partir vers une métropole, Orelsan étant le cas le plus emblématique). La moindre notoriété et la moindre concentration des rappeurs dans les espaces ruraux peuvent donc être lues à travers un prisme démographique. Si l’on prend la catégorie des 18-29 ans, dans laquelle on peut probablement ranger la majorité des rappeurs en activité aujourd’hui, on constate, comme l’ont rappelé Sophie Orange ou Nicolas Renahy dans leurs travaux sur les jeunes ruraux, qu’ils sont proportionnellement moins nombreux dans les zones rurales (10,5% de la population) que dans les espaces urbains (16%).

 

« Rap des villes » et « rap des champs » ?

Passées ces tentatives d’explication quant à la faible exposition du rap rural, il reste, pour appréhender ce rap de la manière la plus globale possible, à le confronter au rap que l’on connaît le mieux, celui provenant des espaces urbains périphériques, notamment du point de vue des textes. On l’a vu en se penchant sur certaines scènes locales, les rappeurs issus des campagnes ne parlent pas forcément de petites routes ou de hameaux isolés, et on retrouve dans les textes d’un Psicky ou d’un Herka tout un bagage traditionnel mêlant egotrip, multisyllabiques et réflexions sur des problèmes personnels ou sur des enjeux sociaux débordant largement le seul cadre campagnard. Ces ressemblances formelles posent d’ailleurs des limites pour l’élaboration d’une définition précise de ce qu’est le rap rural, flou définitionnel qui n’est pas une mauvaise chose en soi, invitant au contraire à pousser plus loin la comparaison entre le rap des villes et celui des campagnes.

Le rap se révèle, comme en ville, un instrument de contestation de l’ordre établi, (…) d’une structure sociale héritée et caractérisée par de fortes pesanteurs (Mickäel Blanchet, « Le rap comme angle d’observation des évolutions sociales et spatiales en milieu rural », Pour, 2015)

Le trait commun le plus souvent relevé dans les parallèles entre le rap produit dans les zones urbaines et son pendant rural est la description d’un ennui qui, des arrêts de car vendéens aux halls d’immeubles HLM, nourrirait l’inspiration des MCs. Mais la ressemblance des thèmes ne s’arrête pas aux cent pas effectués dans un square ou sur une place vide. Les rappeurs qui décrivent l’univers rural ont en effet pu pointer une désertion des services, publics ou privés, qui n’est pas sans rappeler celle qui touche également les banlieues défavorisées des grandes métropoles françaises. Dans Demain c’est trop tard, MC Circulaire raconte ainsi une campagne dépourvue de MJC, dans laquelle on a même renoncé à appeler les pompiers en cas de blessures, quand Yous MC déplore dans La colline d’en face l’absence dans son territoire natal de restaurant ou de bus passées vingt heures. Ce dernier, toujours dans le même morceau, évoque par ailleurs l’envie de quitter sa « colline sans nom », une volonté qui fait écho à bien des textes de rappeurs issus de quartiers périphériques parlant, comme Alpha Wann par exemple, de « quitter ce vilain tieks » (Olive et Tom).

Ambitions dévaluées par le système éducatif, drogues et alcool comme exutoire face à un avenir perçu comme bouché, on pourrait citer bien davantage de conclusions pessimistes rapprochant les textes de rap ruraux et urbains. On peut cependant clore cette analyse par un constat candide : tout n’est pas noir dans les espaces ruraux, comme d’ailleurs tout n’est pas noir dans les banlieues populaires. Or les rappeurs sur lesquels on s’est focalisé ici expriment à bien des égards leur fierté d’avoir grandi, et pour certains de continuer à vivre dans les campagnes hexagonales. Revenant sur leur jeunesse rurale, des MCs aussi différents que Toan (Entre la vigne et la mer) et Tum Sally (Entre Saint-Geosmes et Langres) ont ainsi décrit dans leurs morceaux des années plutôt heureuses, marquées par les « soirs de brumes » comme par les « semelles usées » le long des routes de campagne.

Au final, le sentiment qui domine vis-à-vis du territoire dans les titres que l’on a pu évoquer est pris dans une ambivalence que résume MC Circulaire à la fin de La France éternelle : « tu dois t’dire qu’elle est moche, moi j’la trouve belle, j’la hais autant que j’l’aime ». Là encore, le constat entre en résonance avec les discours d’amour-haine tenus par certains rappeurs des métropoles sur leur quartier, soulignant une fois de plus la proximité en terme d’habitudes et de perceptions entre ces espaces que bien des discours, politiques ou médiatiques, persistent pourtant à opposer.

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