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[Interview] Walter : « J’essaie de rebondir sur des rimes que l’auditeur n’attend pas. »

Certains disent que 22h-6h est un album clé pour la nouvelle génération de MC qui émergent. Qu’en penses-tu ?
Je n’en pense rien. Je suis content du projet et des gens qui posent dessus. Vraiment, je trouve qu’il se passe plein de choses en parallèle dans le rap. Beaucoup de choses se font, beaucoup d’univers se créent. Je n’ai pas trop d’avis ni de recul sur la place de ce projet-là par rapport à une génération. C’est un délire qu’on a fait, qui a été réalisé et qui a abouti. On verra par la suite ce que ça donne.

Vous gardez contact ?
La plupart. Chacun fait sa vie et essaie de faire ses trucs. Chacun est dans la recherche d’équilibre et mène au mieux ses projets. Mais on reste en contact, on se croise. On se voit au concert des uns, aux clips des autres.

Il y a des feats que tu aimerais vraiment faire ?
Je n’en ai pas. Je ne vais pas démarcher les gens pour aller faire des feats. Je prends les choses comme elles viennent. Déjà, faire des morceaux dont je suis content et fier avec des gens que j’estime, c’est important. Donc le délire de faire des feats avec des gens que je ne connais pas, ce n’est pas vraiment dans ma logique. Si un jour, il y a un rappeur que j’apprécie, qu’il y a un rapprochement, pourquoi pas ? Mais la plupart des gens avec qui j’ai fait des sons, c’est soit des gens que j’ai rencontré en concert, des gens avec qui j’ai passé du temps ou des proches. Moi, mes feats rêvés, c’est Orus, c’est Zoonard, c’est Skyle, Hugo Délire etc. J’aime faire du son avec ces gens-là.

Comment tu fonctionnes avec les prods ? Quelles sont tes sonorités de prédilection ?
Je cherche encore. Je suis sensible aux instrus d’un mec comme DJ Muggs, le Dj de Cypress Hill. C’est assez large, je ne suis pas fermé au niveau des instrus. J’aime bien les instrus un peu planante, comme Cannibal Ox. C’est un peu spatial, chimique, mais ça reste dans un délire boom bap, au niveau des rythmiques, ça tape bien. Les beatmakers avec qui j’ai envie d’explorer des trucs en ce moment sont Dooze et Goomar. On est assez proche au niveau de leur capacité à sampler, leur rythmique, ça frappe bien, c’est assez pêchu et marquant. J’aime bien les instrus chargées, quand elles ont de la vie. Je n’ai rien contre le minimalisme, mais quand une instru est smooth, il faut que la rythmique soit percutante. Quand c’est trop léger, je trouve ça un peu mou. Après c’est au rappeur de faire vivre la prod’ aussi. J’aime beaucoup le sample. Sinon un beatmaker que j’aime beaucoup en ce moment, c’est James Lega.

Qu’aimes-tu explorer au niveau des univers ?
Je n’ai pas envie de me cantonner à un type de rap. J’aime bien le délire de faire un album, et sur le suivant, tu gardes des choses de ton univers, et tu rajoutes des éléments. Tu transformes ta musique tout en restant fidèle à ce que tu aimes. Il y a des gens qui aiment bien posséder l’artiste. C’est à dire qu’il va faire un album et s’il change au deuxième, les gens vont le traiter de vendu ou de fou. Alors que pas forcément, l’artiste a juste voulu faire un truc qui le motivait plus parce qu’il a beaucoup donné dans un style par exemple. Je pense qu’il y a beaucoup d’auditeurs qui sont prêts à suivre un rappeur, à le voir explorer plein de choses. Pour le moment, c’est assez classique ce que je fais, c’est du sample, des grosses basses, des grosses rythmiques. Après on verra, là je commence un peu à ralentir les BPM.

Pour finir, tu peux nous donner tes rappeurs favoris ?
Il faudrait faire un top 5 français et un ricain. C’est trop difficile de choisir. Je ne voudrais pas oublier des gros classiques. En France : Lino, Casey, Saian Supa Crew et Booba. J’ai beaucoup écouté Akhenaton, même IAM en général, mais là j’ai décroché. En US,  le Wu Tang, Nas, Mobb Deep, Boot Camp Click, Fugees, Cypress Hill. En ce moment je suis sensible à des groupes comme The Underachievers et Doppelgangaz. J’aime beaucoup la scène anglaise aussi, un mec comme Jeasht.

Propos recueillis par Mandarine.

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1 commentaire

  1. Yo! Il y a une petite erreur dans le 3ème paragraphe page 4 :

    « Je voyais qu’il y avait eu des concerts de PBM (…) » alors que c’est BPM.

    Merci pour l’article, une itw de plus de 30 lignes c’est plus si courant, surtout dans le rap !

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