Interviews Rappeurs

[Interview] Joke.

Tout droit venu de Montpellier, Joke nous a accueilli pour répondre à quelques questions et pour présenter son EP Kyoto, sorti hier.

Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Joke, 23 ans, je viens de Montpellier. J’ai commencé le rap à dix ans. J’ai sorti « Prêt pour l’argent », mon premier Street Album en 2009. Ensuite, j’ai sorti un EP Prêt Pour L’Argent 1.5 en 2011. Et là, on a Kyoto qui sort le 26 Novembre.

Quels ont été les retours sur tes premiers projets ?
Ça a toujours été positif. A chaque nouveau projet que je sors, il y a des gens qui viennent me soutenir. C’est pour ça que j’ai une petite fan-base qui est solide.

Tu saurais chiffrer ça ?
Non mais assez pour remplir la Maroquinerie ! Après le fait que l’EP sorte juste avant et que ce soit sur Paris va aider aussi.

On va changer de sujet, pourquoi tu as choisi Joke ?
Ça remonte à quand j’avais 14 ou 15 ans. J’ai toujours écrit en mode imagé,  jeu de mot et trait d’esprit.  Ça correspondait à mon style d’écriture donc j’ai opté pour ça.

Ton EP sort fin Novembre, pourquoi avoir choisi Kyoto ?
C’est un concept, en fait. Je sors Kyoto là et il y aura Tokyo en mars ou avril 2013. C’est mon passeport pour le Japon. C’est un pays qui m’intéresse avec une culture qui me plaît. J’ai envie d’y aller et de faire des scènes là-bas.

Et d’où te vient cette fascination pour le Japon ?
Ça n’a rien à voir avec les mangas, c’est plus le côté futuriste dans l’architecture et la technologie qui me plaît.

Tu penses qu’il y aura un public pour toi là-bas ?
Le truc, c’est qu’on sait qu’ils écoutent du rap français là-bas. Ils ont un public pour tout donc ça peut se faire, il faut juste travailler dessus.

Quels vont être les thèmes de cet EP ?
Ça va être très axé egotrip mais il y a un story-telling aussi. Je n’ai pas abordé de thèmes précis, je réserve ça pour l’album.

Donc si on te pose la question de savoir s’il doit y avoir forcément un message dans le rap, tu n’es pas d’accord ?
Ça peut servir à véhiculer des messages mais ce n’est pas obligatoire pour moi. La musique, c’est du divertissement et le rap est une discipline. Donc tu n’es pas forcément obligé d’avoir un message pour faire de la bonne musique.

Tu prévois plusieurs scènes pour défendre cet album ?
On a déjà la Maroquinerie, on va faire une scène à Montpellier. Après, dès que l’EP sera sorti, ça se décantera un peu.

Tu proposes des featurings sur Kyoto ?
J’ai deux américains pas très connus dont Ayomari, de Los Angeles. Et sur le remix de Scorpion, il y aura Mac Tyer et Niro.

Et au niveau des productions ?
Il y aura Blastar, Myth Syzer. Il y a aussi Leknifrug qui est sur trois sons, Ikaz et Richie.

Et tu as quelles attentes avec cet EP ?
J’espère que les gens vont comprendre et rentrer dans mon délire. J’ai l’impression que le public français est en train de changer mais tu es quand même vite jugé en France. Dès que tu proposes quelque chose d’un peu différent, on te met dans une case. Après, je n’ai pas peur. Je suis confiant.

J’ai vu qu’on te comparait beaucoup à Booba, t’en penses quoi ?
Ça ne me gêne pas. Booba doit avoir pas loin de quarante ans (ndlr : il aura 36 ans le 9 décembre) donc quinze de plus que moi. Le mec a quand même une carrière de fou, à l’heure qu’il est c’est le numéro un pour moi. Donc être comparé au numéro un ne peut pas me gêner. Après on ne fait pas du tout la même chose et les gens apprendront à me connaître avec le temps.

Pourquoi n’avoir pas sorti un album directement ?
Je pense que ce n’est pas le moment. Je ne me sens pas prêt, je ne suis pas arrivé à maturité. Si je sors un album, il faut que ce soit une grande chose.

Qu’est-ce qu’il te manque alors ?
Il faut que je m’améliore et que je travaille plus. Il me faudrait aussi plus de budget. Pour le moment, on fait tout nous-même et c’est assez compliqué. Si tu donnes tout pour ton album et que derrière tu n’as pas les retours attendus faute de promotion et de publicité… Si je sors un album, je veux passer au Grand Journal, je veux faire les choses en grand. Donc je sais que ce n’est pas le moment.

Donc Kyoto est un peu une carte de visite.
Voilà mais ça ne veut pas dire qu’il n’est pas bon ! C’est juste qu’il faut commencer doucement, il y a des étapes à franchir. Ça permet aussi de garder les pieds sur terre. Si tu rates un échelon, tu peux te faire très mal alors que si tu prends ton temps, ça finit par monter.

 

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À proposStéphane Fortems

Dictateur en chef de toute cette folie. Amateur de bon et de mauvais rap. Élu meilleur rédacteur en chef de l'année 2014 selon un panel représentatif de deux personnes.

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