Paré pour planer, voyage parallèle sur Hip-Hop Street…
C’est une rue du son où l’émotif tague les murs,
Et les motifs défoncent les trains de desseins sans futur,
Ces murs sont vivants et changent pendant la nuit,
« Je suis », semblent crier les bombes qui les habillent.
La rue est un ventre, accouchant des paroliers
Écrasant leurs mégots de chanvre sur ses pavés,
Certains, dévorés par leurs égos,
Chantent leur amour de l’or et du magot,
Les autres donnent leurs voix aux égorgés,
Exprimant sous leurs cagoules
La souffrance de leur rejet.
…J’marche sur Hip-Hop street, ouais j’marche sur Hip-hop street…
Certains chantent avec des voix robotisées,
Atomisant le vieil ancien et ses souvenirs enjolivés,
Ne parlant qu’à l’imparfait mais croulant sous les respects
Pour avoir ouvert la voie à ces jeunes loups affamés.
Ces loups ont faim, et soif de reconnaissance,
Moins naïfs que leurs ainées à la passion viscérale,
Ils ont aimé le rap comme moyen d’ascension sociale.
Sur Hip-Hop street…
La langue déraille, se mélange aux dialectes,
Elle vit et se délecte des lettrés qui la mitraillent,
Allant vers l’argot et les mots à l’envers,
Pleine de travers et de défauts,
Elle bouscule la grammaire en vers ou en impro
Pour exhumer le tombeau de la langue de Molière.