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[Interview] Damso : « Quand j’écris, je me retrouve avec moi même »

C’est à l’occasion de son concert parisien au WanderLust le mardi 19 Juillet que nous avons eu la chance de rencontrer Damso. J’avais personnellement écouté son album environ 37 fois en une semaine. Le rencontrer s’apparentait, pour moi, à un petit rêve de gosse tant j’avais apprécié l’oeuvre qu’il avait livrée au rap francophone. Entier, authentique, juste, doux et corrosif, ce projet était une réussite en tout point pour moi. J’appréhendais cependant la rencontre, ayant cru apercevoir à travers le disque une personnalité un peu brutale et grave. J’avais peur qu’il soit blasé, peu apte à répondre à mes interrogations… Quelle légitimité avais-je, moi jeune chroniqueur bénévole de 21 ans, d’interviewer le petit prince du 92i ? C’est en 3 secondes que tous mes doutes se sont envolés, partis aussi rapidement qu’ils ont mis longtemps à s’installer: souriant, gentil, attentionné, et intéressant, sont les traits de caractère de cette montagne, avec qui j’ai passé une demi-heure passionnante.

En 2016, on a eu Zombie Life de Hamza, Trois Fois Rien de Seynamo et Seyté, Double Hélice de Caballero et Jean Jass, et maintenant Batterie Faible de Damso… c’est l’année de la Belgique ?

Ouais, je pense bien ! Franchement, on a bien bossé, j’ai kiffé les projets de chacun… Enfin je n’ai pas encore eu l’occasion d’écouter celui de Senamo et Seyté.

Tu connais La Smala quand même ?

Bien sûr. C’est le premier groupe à avoir vraiment fait le million de vues quand même, donc gros respect. En fait, on est tous sortis avec des gros projets, c’est ça qui a fait bouger les choses.

Vous avez tous un univers très différent, complémentaire : la Smala plus boom-bap, toi très trap, Hamza un peu plus cloud très vocodé, Jean Jass et Caba plus… raffiné ?

Exactement ! JeanJass & Caba, c’est un peu technique, en même temps léger, c’est du son de clubber également, c’est frais ! La Belgique avait besoin de ça, en fait. Des artistes qui se lancent ! Avant, on voulait tellement prouver des choses qu’on était cloisonnés. Maintenant, on fait juste de la musique. On fait ce qu’on kiffe, et puis si tu kiffes pas, t’écoutes pas, et puis c’est tout ! (Rires)

Alors passage un peu obligé : les gens t’ont connu avec Pinocchio, le feat avec Booba sur Néro Nemesis, gros clip dans la foulée, puis l’album, ça rappelle un peu…

Kaaris ? (Rires) Ouais, bien sûr !

Tu vas pas te brûler les ailes comme lui ?

En fait, « brûler les ailes comme lui », c’est-à-dire ? Il s’est brûlé les ailes, vous croyez ?

Vingt personnes à son dernier concert, quand même.

Ouais… ça arrive, hein ! C’est le game ! Personne n’est à l’abri, soit c’est de la promo, soit on l’écoute plus mais ça de toute façon, je m’en fous en fait ! C’est pas mon truc, moi je suis en studio, je fais ma musique, et puis je la partage, ça s’arrête la.

J’ai beaucoup écouté Batterie Faible, et le contexte aidant, ta découverte par Booba etc, j’ai pas pu m’empêcher de le comparer à Or Noir ; c’était un excellent projet, hardcore et énervé, mais on ne sentait pas autant d’amour de la musique, un sens de la musique aussi accru que sur Batterie Faible.

J’ai envie de te dire qu’on n’a pas le même parcours ! Je fais des prods moi à la base: Exutoire, Beautiful, Sombre, Quotidien de Baisé, c’est mes instrus, je suis un passionné de musique, j’aime toute sorte de musique. La comparaison avec Kaaris, elle s’arrête là où elle commence : même parcours, connu avec Booba, mais ça s’arrête là, on n’a pas le même âge, on n’a pas la même culture musicale.

Lui avait déjà sorti un projet avant, mais toi aussi, en 2014 ?

C’était la salle d’attente. Salle d’attente avant un gros projet, gros projet que j’ai pas encore sorti, en plus.

Ah c’était pas Batterie Faible ? C’est pas un gros projet pour toi ça ?

Je bichonne chaque projet, mais à la base, c’était pas vu comme un album. Moi je le voyais pas comme ça, la maison de disque, oui, mais moi c’était pas mon idée. Je dis pas qu’il est pourri, ni qu’il est bien, je sais pas, chaque projet que je fais je le bosse à fond, peut-être que les gens vont moins aimer le prochain que le premier, mais là je travaille sur l’album tel que je l’entends.

Tu apprécies tout ce que tu fais ?

Oui, sinon je ne le ferai pas ! (rires). En fait, j’écris beaucoup, et je pose rarement. Si je compte le nombre de textes que j’écris et le nombre de fois où je pose en studio, le nombre de prods que je fais, et le nombre que je sélectionne, ça compte pour un centième… aujourd’hui encore, j’ai fait une prod, je sais pas si je m’en servirai, mais peut-être ! Regarde, Peur d’être sobre, il était pas dedans, on n’allait peut-être pas le sortir, et pourtant c’est un gros son !

Quand on achète l’album en physique, on a deux titres en plus, dont un featuring, le seul : c’était une volonté de ne mettre aucun featuring sur l’album en tant que tel ?

En fait, je me pose pas la question du feat. Il doit être là, il doit être fait, c’est tout, je vais pas chercher un artiste précis, parce que je fais ça au feeling. Pour le prochain je cherche des chanteuses, peut-être… pour ce feat en tout cas, j’étais en studio, j’ai fait le son, et j’avais pas de refrain ; Lio Brown était avec moi, il avait une sale vibe, il est entré en cabine, il a fait le truc et on s’est dit vas-y, c’est bon !

Vraiment au feeling, quoi. En fait, tu ne calcules rien ?

C’est de la musique ! Une fois que tu commences à calculer, tu pars dans du commercial inutile… bon, ça fait vendre, c’est bien, mais ce n’est pas cela que je recherche.

Si ça se trouve, tu en feras dans ta carrière ?

Ça dépend de ma plume, si ma plume va dans ce sens-là, je le ferais, mais il faut pas calculer. Tu calcules après : je vais faire tel clip, ça ce sera le single etc. Mais en attendant, si tu regardes bien, y’a pas de son d’été dans mon album ! Et ça m’intéresse pas.

C’est vrai. Peut-être Beautiful, qui a une vibe un peu plus légère…

Ouais, peut-être Beautiful, mais là encore c’est du feeling, quoi !

Dans ton album, il y a quand même vraiment deux facettes : une plus agressive, égotripée, avec des Bruxelles Vie, Périscope, Débrouillard, et une autre vraiment plus douce, Beautiful c’est presque une comptine ! T’ouvres ton album en disant : «J’fais que du sale sur Périscope », on se dit qu’on va prendre une énorme bastos, et après on tombe sur des choses qui n’ont rien à voir, beaucoup plus douces. Du feeling, toujours ?

Ouais du feeling, c’est ma vision de l’album… en fait, le mot album il est particulier chez moi, je vois vraiment tout comme des projets. Quand on me parle d’album, je parle de projet. C’est comme en voiture, t’as les freins, les accélérateurs, chaque élément a sa place. C’est pareil dans le rap: tu ne peux pas arriver avec que du hardcore ou que du doux. Quand j’écoute mon projet, j’aime pouvoir l’écouter dans le bus, dans la voiture, sous la douche, il y a toutes les ambiances. Sinon, ça m’intéresse pas.

Est-ce que tu veux t’émanciper du fait qu’on te raccroche à Booba, cette image du rappeur découvert et propulsé par Booba ?

Bah nan ! C’est la vérité ! Pour moi, la question se pose pas, ça veut dire quoi déjà ? M’émanciper de l’image de quelqu’un qui m’a fait découvrir ? Ça n’a pas de sens, pour moi ! Non, au contraire, j’aimerais bien qu’on sache que c’est lui, parce que c’est le seul qui m’a vraiment aidé ! J’ai demandé de l’aide à des gens, j’avais un projet. Celui pour lequel Booba m’a signé, c’est le même que mes proches ont écouté. Comme mes proches n’avaient pas les moyens, enfin certains pas les moyens et d’autres ont banalisé, , j’ai décidé d’envoyer des morceaux au frère de Shay et ça a bien marché: Booba est tombé dessus et il a trop kiffé. Il a envoyé un message à mon actuel manager, « va checker Damso ! » Il m’a envoyé un message sur What’s App, et c’est parti de là quoi… donc je m’en fous que mon image reste collée à quelqu’un qui m’a mis bien. Si ça peut rester à vie, moi je serai même content !

T’es reconnaissant, quoi.

Bien sûr !

Alors, il y a autre chose qui m’a interpellé : sur la cover, y’a du rose, Batterie Faible est écrit en rose. De la part de quelqu’un qui a fait Bruxelles Vie et Débrouillard, on s’y attend pas. Surtout pour de la trap ! Pourquoi t’as voulu faire ça en fait ?

(Rires) J’ai eu beaucoup de propositions de cover. Au début, je voulais mettre du rouge, mais quand j’ai vu le rose, je me suis dit que ça passait mieux, ça fait un énorme contraste, et c’est comme l’album !

C’est vrai que c’est exactement comme les deux facettes musicales de l’album, sombre et douce, le choix est parfait. Alors il y a un autre point : aujourd’hui, on a l’impression que de moins en moins de rappeurs rappent par nécessité. Toi, quand on écoute ton album, avec des sons comme Exutoire, justement, ou Amnésie, on sent que tu as comme quelque chose à expier. Ta musique, c’est vraiment ton exutoire ?

Ouais, totalement. A la base, je suis un mec qui parle pas beaucoup, j’étais même un peu autiste, dans mon coin, quand j’étais jeune… et j’écris depuis trop longtemps, c’est vraiment comme si je me retrouvais avec moi-même quand j’écris. On a tous un peu un rôle avec les gens, tu vois ? Et quand j’écris, je suis vraiment en phase avec moi-même, c’est vraiment une passion. Je crois que les gens se rendent pas compte, mais je kiffe ça.

C’est pas juste du divertissement, quoi.

C’est les deux ! Une passion, ça te divertit toujours, en fait. Y’a vraiment des sons ou je m’ambiance, comme Périscope, je kiffe, et d’autres ou je suis plus apaisé !

Du coup, si tu n’avais pas été rappeur, qu’aurais-tu fait ? Écrivain ?

(rires) Je pense bien, ouais ! Ou beatmaker, peut-être. J’ai été basketteur aussi pendant un bon bout de temps. Je n’en sais rien, je ne me pose pas la question. J’ai toujours écrit, depuis l’âge de 8 ans. J’écrivais des histoires trash, qui se terminaient mal, avec des fins brusques comme dans les films gores un peu. Où tout le monde meurt à la fin. Je déteste les happy end.

Tu ne les publieras jamais ?

Non, ça ne sert à rien. Quoique, y’en a peut-être une qui pourrait être intéressante. Je la cherche, mais je ne la trouve plus ! (rires). C’était une histoire avec des doigts, qui étaient liés les uns aux autres, comme si ils formaient une famille. Enfin je ne sais plus, j’étais parti dans un délire !

Et tu écris sur papier ou sur téléphone ?

Avant j’écrivais sur papier, mais maintenant sur mon petit Blackberry là !

Ah oui, tu es encore sous Blackberry… C’est pour ça Batterie Faible, en fait ?!

(rires) Nan attends, il tient vraiment bien ! Il est solide. Tous mes textes sont dedans.

Dans une récente interview, j’ai vu que tu donnais deux significations au titre de ton album. La première, très égotrip, disais que tu venais recharger ce game en perte de vitesse. Et la deuxième, plus humblement, disais que tu voulais apporter quelque chose de nouveau au rap…

Oui exactement. La vraie signification, c’est que je voulais ramener du sang neuf. Un truc personnel, recharger les batteries en amenant quelque chose d’unique. Rien de ce que j’écoutais ne me semblait vraiment abouti. Par exemple, un mec fait un album super sombre, bien dark, personnel, et intègre à l’intérieur une musique commerciale pour proposer aux radios et essayer de tourner. Cette démarche me gêne un peu, ça me paraît bizarre.

Et tu penses avoir réussi à créer ça ?

Ouais. Ouais, carrément. Je suis satisfait de ma production. Parce que je n’ai pas cherché à forcer. J’ai fait mon truc sans me poser de questions. Que tu apprécies ou pas, tu sens que l’artiste derrière les morceaux est réel, authentique. Tu sens que je ne mens pas dans ma musique. Ce n’est pas calculé.

Et tu penses que l’on sent cette authenticité en écoutant ton album ?

Oui, je pense bien. Je suis droit avec moi-même, donc je ne vois pas pourquoi on ne le sentirai pas.

Et bien sache qu’on le sent. Le parti pris de mettre du rose sur ta pochette, de chantonner, et même de faire des morceaux aussi personnels qu’Amnésie ou Graine de Sablier, c’est fort. Tu es très intime, et dès le premier album, c’est rare. C’est fou que tu te livres autant, toi qui ne parle pas beaucoup d’ordinaire, comme tu l’as dit.

Je parle dans mes sons en fait. Depuis toujours. Le premier son que j’ai posté sur Internet, en 2012, s’appelait Brouillard. Et déjà là, c’est assez sombre et intimiste. Je ne peux pas ne pas parler de moi, sinon je trouve que ça n’a pas de sens. Tu vois un morceau comme Amnésie, à la base, je ne voulais pas le mettre. Puis mon ingé m’a dit de le mettre, et je me suis dit que ce serait con de ne pas le faire. La musique c’est quoi ? C’est un partage d’émotions en fait, donc à partir de là, pourquoi ne pas le faire ?

La famille de la fille dont tu parle a-t-elle écouté… (il coupe)

Ils ne me connaissent pas en fait. Personne ne saura jamais de quoi je parle. C’est pour ça aussi que j’avais besoin d’en parler : personne ne sait. C’était dans une époque très sombre de ma vie. J’y dis tout, de manière intelligible et clair.

Vendredi dernier (le 15 Juillet, ndlr), tu as annoncé que tu passerais sur Sky dès lundi 18 pour ta semaine Planète Rap. Le jour même, tu annonces sur les réseaux sociaux que finalement, tu n’y seras pas. Pourquoi ce changement de volonté ? Tu savais déjà vendredi que tu n’y irais pas ou bien tu as changé de plan pendant le week-end ?

C’est très simple en fait. J’ai préparé mon Planète Rap. J’avais vraiment bien bossé, dis toi par exemple que j’avais complètement refait la prod d’Exutoire pour faire une nouvelle version live et proposer du contenu exclusif. Cependant, ce week-end, on m’a appris que je ne passerai pas en playlist.

Ah, tu ne le savais pas vendredi ? 

Non, du tout. J’étais au restaurant, et Booba m’appelle pour me dire que je ne passerai pas en playlist. Il me connaît, il sait bien que ce genre de choses, moi je n’accepte pas et il se doutait qu’on ne me l’avait pas dit. Il s’en fout que je fasse Planète Rap: ce n’est pas parce qu’il boycott Skyrock que je dois boycotter également. J’étais très étonné quand il m’a annoncé ça. Je ne le croyais même pas ! Tu sais, je vis en Belgique, je ne sais pas forcément comment ça fonctionne, et pour moi, ce n’était pas envisageable de faire Planète Rap sans passer en playlist ! Donc j’ai senti qu’on voulait me niquer, mais j’avais encore un doute parce que pour moi c’était absurde. Puis, j’ai eu la confirmation de mon manager et là j’ai laissé tomber.

C’est complètement absurde oui. En fait, ils veulent juste se faire du biff sur ton dos.

C’est ça, j’étais content en plus. Parce que jusqu’ici, tout ce qui m’a fait connaître, c’est Booba et la qualité de mes sons, je n’ai pas eu d’autre exposition, donc là je me suis dit que c’était cool qu’ils me permettent de tourner un peu. Si, Générations m’a donné une opportunité d’exposition. Et puis, à cette occasion, j’ai donné des exclus, j’ai fait un gros live, et les mecs se font du cash là dessus, mais ça ne me dérange pas, c’est donnant-donnant ! Mais avec ça, ils me passent en playlist, ils ne me rejettent pas comme de la merde après que je leur ai ramené du public aux lives ! Moi je demande pas grand chose, je demande pas à être comme un MHD à passer tout le temps, mais ne serait-ce qu’une ou deux fois par jour quoi. Regarde : là on a fait Paris c’est loin avec Booba, c’est le Top 1 iTunes, et il ne passe pas sur une radio qui se réclame d’être « Premier sur le rap« . Y’a un souci non ?
D’où mon hashtag #OnPasseraCHEZSkyrockQuandOnPasseraSURSkyrock. Ça me paraît logique… Moi je me casse le cul à préparer un live, pour ne même pas passer en radio au final ? Non non, ça ne sert à rien.

Je suis vraiment content que Booba m’ait prévenu, parce que sinon j’y serai allé et je n’aurai jamais su que je ne passais pas, puisque je n’écoute pas Sky en Belgique. Mec, le son de Shay par exemple, il passe pas en radio alors qu’il est en méga buzz !

Bon, l’interview touche à sa fin donc on va aborder des petits sujets un peu plus légers ! Tu pourrais me donner un top 3 de tes rappeurs français ?

Il varie tout le temps en fait… J’écoute Kalash en ce moment, gros featuring. Mais ça dépend de mon état d’esprit, de l’ambiance etc. Ce serait un faux top… Surtout que je n’écoute que très peu de rap au final.

Tu te vois où dans 10 ans ?

(il réfléchit) Au même endroit, avec plus d’argent.

Merci beaucoup Damso pour ces quelques mots.

Merci à vous !

À proposLeo Chaix

Grand brun ténébreux et musclé fan de Monkey D. Luffy, Kenneth Graham et Lana Del Rey, je laisse errer mon âme esseulée entre les flammes du Mordor et les tavernes de Folegandros. J'aurai voulu avoir une petite soeur, aimer le parmesan, et écrire le couplet de Flynt dans "Vieux avant l'âge". Au lieu de ça, je rédige des conneries pour un site de rap. Monde de merde.

2 commentaires

  1. Message à l’endroit de l’interviewer : Tu as bien fait de préciser que tu était « un bénévole de 21 ans » parce que tu n’a rien d’un journaliste. Tes questions sont pas mauvaises en soit mais pitié arrête de lui sucer la b**** et dire qu’il est le meilleur. C’est pas du tout professionnel ça ! Reste neutre. On s’en BLC que tu ai écouté son album 37 fois. Du coup ça donne une interview parti pris biaisé. Bred t’es jeune tu a le temps de gommer ça.

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