Interviews Rappeurs

[Interview] Lautrec : « Il n’y a que les gens qui m’intéressent »

Lautrec sortait son deuxième album Hapax chez Modulor en février 2017 dont on a fait la chronique à lire ici. Quelques mois après, rencontre avec le rappeur dans un café du 12e, pas loin de celui du morceau Je t’ai vue, pour discuter de ce dernier projet, de ses débuts, et pas que.

La cruauté tranquille du quotidien suffit est sorti en 2015 mais j’imagine que tu rappais depuis assez longtemps déjà, comment tu as commencé ?  

Je ne sais pas trop quand, vers 2002/2003 et j’ai commencé parce que je me suis retrouvé entouré de potes, Kleptophone et Goude, qui faisaient de la musique et, comme moi je ne savais pas faire de la musique, le plus simple c’était de rapper.

Le travail avec Guts, est-ce que ça a été l’élément déclencheur pour la suite ? 

Ouais, en fait, avec Kleptophone et Goude, on ne connaissait rien à la musique et on s’est mis à faire un concert par hasard, parce qu’un pote nous a organisé un concert dans un bar, au café Montmartre. On y a joué deux ou trois fois et nous on croyait qu’à chaque fois qu’on jouait, il fallait tout recommencer à zéro. Donc moi je réécrivais tout et eux recomposaient tout. C’était forcément un peu compliqué. Puis on a enregistré en mettant une couette sur un mur et on a fait une espèce de street-tape qu’on a vendue aux concerts où elles sont pas mal parties. C’est rigolo parce qu’elles se sont retrouvées aux quatre coins de la France. Un mec récemment m’a dit qu’il était tombé dessus dans une médiathèque municipale.

C’est fou ça !

Ouais il y a vraiment des trucs de ouf. Tu ne sais pas comment ça fonctionne, il y a une bonne âme qui a fait ça dans le sud de la France. Bref, ce truc a fait qu’il y a eu une espèce de mini fanbase sur Myspace qui a commencé à me suivre et un site, freezeec.com, a chroniqué ma tape. A l’époque il avait aussi chroniqué l’album de Guts du moment et il avait kiffé nos deux univers et nous a proposé de faire un album ensemble. Alors avec Guts on s’est échangé nos albums et ça nous a plu. Mais à ce moment j’étais dans un groupe où je n’étais pas super à l’aise et déjà à l’époque je me trouvais vieillissant pour faire du rap et je voulais arrêter. Au final, on a fait un son et de fil en aiguille on a fait un album, La cruauté tranquille du quotidien suffit… et après ça m’a pris cinq ans pour le sortir. Entre temps, lui, il a explosé, il a fait des albums qui ont bien marché, ce qui m’a donné de la visibilité à moi.

Hapax change complètement de La cruauté tranquille[…] puisque sur cet album tu es dans une formation uniquement instrumentale. Ça sort d’où cette idée de faire un album avec ces musiciens (Dan Amozig à la guitare/basse et Yann Kornowicz au clavier) ?

Ça part d’un truc super naturel : quand je me suis mis à tourner avec l’album La cruauté tranquille[…], il me fallait des musiciens donc je me suis adressé à mes deux potes avec qui j’avais déjà fait du son avant. En fait, on a été trifouiller dans des trucs de Guts et on a fait du vide pour laisser de la place pour leurs instruments. À force de jouer ensemble, forcément on s’est mis à faire un album. Yann est un super compositeur et à un moment il a sorti un projet absolument fantastique qui s’appelle Chaos in Châtelet (extrait à écouter et regarder ici) qui est la BO d’un film et quand j’écoutais les sonorités des trucs, j’ai dit : « mec, moi je veux ça, fais-moi ça en rap ». Ils s’y sont mis à deux et voilà ce que ça a donné.

Ils faisaient les instrus puis tu écrivais les textes ou ça dépendait ? 

Ce n’était pas aussi simple. Déjà comme c’était une chance d’avoir de vrais musiciens pour un album, il n’y a pas de sample. Le seul sample, c’est celui de Misa Criolla mais tout le reste est composé. Eux arrivaient avec des boucles et je commençais à écrire dessus. Puis après je renvoyais une espèce de démo et eux ils recomposaient et développaient le son autour de mon idée de rap. Parfois ils recomposaient, ou alors ça ne marchait plus et on devait réécrire.

A la première écoute de Hapax, je l’ai trouvé quand même plus « sombre » que La cruauté tranquille[…]. Le thème général, tu l’as dit, c’est la solitude, mais j’imagine que ça ne t’es pas venu comme ça. C’est en écrivant les textes que tu t’es rendu compte que la cohérence de l’album c’était cette solitude ? 

Non, en fait mon idée de base vient d’une meuf de ce quartier qui s’appelle , qui tague des messages sur les murs, que je trouve ultra poétiques. Elle écrit des trucs au second degré qui ont un charme fou. Il y a un message disant « c’est dur quand on est seul » avec une orthographe assez aléatoire qui avait un côté assez guilleret. En voyant ça je me suis dit merde je tiens ma pochette et je pars de là pour un album qui parle des solitudes, positives et négatives. Tu peux être solitaire et isolé, c’est deux choses différentes. D’entrée c’était le thème en fait. Après, il se trouvait que par potes de potes, je pouvais avoir le contact de cette fille pour utiliser son tag mais elle s’était barrée en Amérique du Sud je crois. À la suite de ça, je me suis dit que j’ai déjà fait un album qui s’appelle La cruauté tranquille du quotidien suffit, si je rajoute un nouvel album qui s’appelle « c’est dur quand on est seul », les gens vont croire que j’ai un problème, mais lourd quoi, alors que ce n’est pas le cas. Du coup je suis parti sur le nom Hapax parce que ça réunit cette idée du mot pour le mot et du mot solitaire, utilisé qu’une fois, et aussi du mot qui n’existe que par le bruit momentané qu’il fait. Après, mes textes ne sont pas spécialement plus sombres, ce n’est juste pas les mêmes propos. Les textes de La cruauté tranquille[…] ne sont pas gais non plus, à part Bikini. Pour celui là, je me souviens on était à Ibiza et Guts m’a dit « mec écrit un truc là, et un truc joyeux parce que là on va mourir quoi ». Et c’est celui qui a le mieux marché mais c’est pas du tout mon préféré. C’est un truc pour le fun.

J’ai l’impression que le morceau Les gens est le plus politique même si tu ne fais rien de très politisé dans les autres morceaux. Il y a quelque chose comme de la rage, avec un refrain que n’importe qui pourrait se dire à soi-même à la fin d’une mauvaise journée, que ça parle à tout le monde. Et d’un autre côté en live tu finis le couplet en a capella pour appuyer sur les mots, c’est un couplet qui est assez « engagé » au final. 

Engagé oui et non. En fait, comme tu dis, son contenu pourrait être raconté par n’importe qui. C’est un espèce de concentré de choses qui m’emmerdent dans notre société contemporaine, un peu bizarre, où l’information prend le pas sur le sens. Il y a plein de trucs qui me semblent absurdes et qui me crispent parce qu’on en est tous les victimes. Il n’est pas engagé parce que moi je ne m’engage dans rien. Je dis juste : ce monde me contrarie quand même un peu et regardez, il a l’air super con. Encore une fois, c’est une certaine solitude en fait, celle du mec qui rentre chez lui et qui trouve que la vie c’est de la merde et qu’au delà de ça que c’est très con. Et il ne trouve pas de sortie à ça. En même temps, je trouve qu’en live, ce morceau véhicule une certaine qualité d’émotion, qu’on arrive à se mettre d’accord sur ce truc là  et que ça nous sauve un peu. Là, il y a l’espoir de se mettre à plusieurs à regarder le truc et de se dire putain on a l’air un peu con là non ? Il y a un peu une volonté de symbiose là dessus.

Il y a cette phrase dans Les gens qui je trouve résume bien l’album : « qu’au moins le malheur reste esthétique c’est ça qu’il manque au monde ». Je trouve que c’est un peu ce que tu fais dans l’album, c’est rendre certains malheurs esthétiques, t’es d’accord avec ça ? 

Je pense que c’est ce que je fais dans la musique de manière générale. C’est ce que j’ai fait sur La cruauté tranquille[…], sur les autres trucs que j’ai fait précédemment. Je trouve qu’à partir du moment où tu arrives à donner de la joliesse aux choses, elles peuvent rester malheureuses mais elles s’éloignent de la déprime. Du coup, je me sens mieux, de le raconter comme ça et je le raconte aux autres en espérant que ça leur fasse le même effet. Mais ouais tout à fait ouais.

J’ai l’impression justement que la grosse différence entre le rap actuel et celui des années 90 que je n’ai pas si bien connu c’est que le beau au niveau formel est devenu plus important que le message, le fond. 

Oui et non, y’a peut être un peu d’ça. Moi de toute façon je me considère vraiment comme un auditeur lambda. En fait, y’a une espèce de fausse idée qu’on peut se faire, comme tu fais du rap forcément tu sais de quoi tu parles, mais c’est pas du tout mon cas. Je me contente de l’écouter comme n’importe qui et il se trouve qu’en parallèle j’en fabrique. Après je trouve qu’il y a toujours eu des mecs qui véhiculaient un message léger. J’écoutais à l’époque les Beastie Boys, et c’est pas ultra profond ce qu’ils racontent, ou Cypress Hill, qui ont réussi à faire toute une carrière en parlant de fume, mais ça défonce. Je pense que les gens qui m’ont donné envie de faire du rap c’est plus Fabe, NTM, IAM. A la base, c’est plus le fond qui m’intéresse, et après de plus en plus j’essaye d’y mettre la forme, même si je suis clairement pas un rappeur technique qui va kicker, c’est pas du tout mon créneau, mais j’essaie un peu sur Les gens. Après il y a plein de trucs qui m’intéressent en ce moment qui sont uniquement sur la forme du type les Bruxellois que je trouve ultra forts.

Roméo Elvis, JeanJass et Caballero ? 

Tout ça je trouve ça ultra fort. En fait, je suis à la fois intéressé par Roméo Elvis et Gaël Faye. Après je ne sais pas trop où moi je me situe, enfin j’en sais rien.

Après on est pas obligé de se situer…

De toute façon t’essayes toujours de te situer toi. J’imagine qu’on me considère comme un « petit » quelque chose mais je peux pas trop dire quoi. Mais pour l’instant je pense que je me rapproche plus du fond que de la forme. Des trucs qui étaient sur la forme, même Menelik que j’adorais, il raconte rien… mais c’est chanmé. Ca m’est resté et ça fait 20 ans que c’est dans ma tête, ou alors Kamel d’Alliance Ethnik.

J’ai remarqué que dans tes textes tu es plutôt modeste, que tu sais que tes morceaux ont pas vraiment de conséquences réelles comme dans Misa Criolla : « j’espère plus rien graver juste ne rien aggraver ». C’est quoi ta motivation quand tu écris si tu penses à ne rien graver ? 

Déjà, je ne suis pas modeste, juste ultra factuel. Je fais de la musique parce que j’aime ça il n’y a pas d’autre raison plus profonde.

Ça te vient comment tes textes, comment tu fais tes morceaux ? 

C’est variable. Misa Criolla c’était sur la sonorité et j’ai écrit des bribes de trucs dans ma tête et au final je me suis dit « ah mais en fait ça parle de ça ce truc là ». Après j’ai agencé les bribes puis j’ai complété puis ça a fait un morceau quoi. Ce truc ça s’écrit très vite. Un morceau comme L’Aleph, qui est un des premiers morceaux que j’ai écrit dans ma vie vu que ça fait bien 15 piges que je me le traine, j’en étais jamais content. Chaque fois je changeais un peu et je continue de le changer, même maintenant. Il y a eu tellement de versions de ce morceau. Et mes deux potes ont sorti le son sur lequel ça fonctionnait bien pour moi mais il aurait dû être sur l’album avec Guts et même la tape précédente.

Tu as sorti deux clips, Triptyque et Misa Criolla pour Hapax. Quelles indications et choix tu as fait pour ces clips ? Surtout pour Triptyque qui est très beau, je l’aime beaucoup. 

Ah vous n’êtes pas beaucoup, ça fait plaisir ! L’idée de base était de sortir au moins trois clips, le troisième va arriver bientôt. Il est tourné et fini, monté. Je voulais créer une espèce de map de l’album : si tu dessines trois points, ça te créée un plan. Je voulais un clip qui soit le premier, un clip très posé, très bleu, avec une certaine mélancolie et qui raconte une histoire, et ça s’est imposé sur Misa Criolla car c’est le morceau qui raconte particulièrement plein d’histoires. Après je voulais un deuxième clip plus acide, plus moderne et plus teigneux. Deux potes de Yann se mettaient à leur compte et ont offert ce clip-là et je ne suis pas intervenu du tout. Je leur ai demandé quelque chose d’acide, qui soit absolument pas doux. L’idée et la réal c’est d’eux, et je suis fier de ce clip car c’est une petite oeuvre d’art et je suis ultra content que mon son participe à cette petite oeuvre d’art. Pour le troisième son, je voulais un truc plutôt chaleureux, coloré, pour La route, tourné au Chili.

Un morceau de Hapax s’appelle Le brouillon des choses, c’est quoi exactement le brouillon des choses ? 

On a fait cet album de manière très en aller-retour, en testant des trucs, en faisant bouger soit la musique soit le texte, d’une manière assez libre et intuitive de fonctionner. Il y avait ce truc qui faisait écho à la manière dont moi je vis, qui est de ne pas avoir de perspective et de faire un peu ce qui me passe par la tête jusqu’au moment où je me foire, et quand je me foire, je me dis bon c’est pas par là quoi. En fait, c’est comme ça qu’a été fabriqué l’album, et particulièrement ce son, où l’instru tournait et moi j’ai commencé à chantonner dessus et ça a fait le refrain et on savait pas ce qu’on allait en foutre et puis j’ai écrit un couplet suffisant pour faire un morceau. Bref c’est un morceau qui arrive par hasard.

Tu as sorti une série de quatre ou cinq portraits 

Pour le moment yen a quatre. Quatre autres qui vont arriver.

Ah je pensais que c’était pour teaser l’album.

Oui, je les ai postés à ce moment-là pour avoir un peu de visibilité. Il se trouve que je communique très mal sur les réseaux sociaux et que j’avais besoin de remettre la machine en route. Après, cette idée-là, je l’avais depuis longtemps et elle faisait un excellent pendant à l’album. C’est un prolongement, une application. En fait, il n’y a que les gens qui m’intéressent, tout le reste m’emmerde un peu. Les idées me perturbent un peu, j’ai l’impression que les idées deviennent très vite des idéologies et qu’on est très vite tentés de les imposer quitte à se rendre compte en chemin qu’on a tort mais c’est trop tard alors il faut assumer. Je me suis dit le seul truc qui bouge pas, là où tu n’auras pas de regret, c’est rencontrer des gens, leur demander l’autorisation de les filmer, et de raconter leur vie comme si j’étais eux.

C’est au Chili que tu as fait ça ? 

Les quatre premiers oui et les quatre suivants à Paris.

Du coup tu as traduit leurs paroles et tu as rien modifié ? J’ai l’impression, quand j’écoute par exemple le portrait de Marisol, que ça été assez travaillé, avec des allitérations etc. 

Moi j’ai fait rimer. Par contre j’ai essayé de parler comme eux, de pas m’éloigner trop de la manière dont ils parlent. Marisol par exemple, elle avait beaucoup d’expressions et j’ai repris ça. Quand je relisais les notes que j’avais prises pendant la discussion je l’entendais un peu dans ma tête.

Pour revenir à Hapax, quel est le morceau dont tu es le plus fier ? 

Il n’y en a pas vraiment. C’est compliqué ces questions-là. Tu les aimes chacun pour des raisons différentes. L’Aleph par exemple je te disais ça fait 15 piges que j’essaye d’en faire quelque chose et ça y est c’est fait alors forcément je suis heureux. Après, Misa Criolla est cher à mon cœur pour le bien qu’il m’a fait quand je l’ai écrit. Le petit dormeur du val je l’aime beaucoup parce qu’il est très différent dans l’écriture des autres, parce que je l’ai écrit comme un poème. Il avait toutes les chances de virer pathos-mélancolico-larmoyant dégueulasse et j’ai l’espoir qu’on soit pas tombé là dedans. Et ensuite de ça, mes deux potes n’étaient pas du tout fan du morceau, ce qui a fait qu’on a du beaucoup lutter pour en faire quelque chose et le faire progresser. Ça a été un long travail jusqu’à ce qu’on ait l’idée de mettre ce batteur au lieu des machines. Le dernier morceau de l’album, Escalier 13, m’est très personnel et j’en suis heureux aussi. Chacun a sa raison d’être et je les ai vraiment vus naître chacun à sa manière et chacun pour ses propres raisons. Je suis content de cet album par l’équilibre que je lui trouve. Sur La cruauté tranquille[…] je me trouvais un peu chiant. Quand j’écoutais tout l’album à la fin j’étais fatigué. Et ce même si j’avais invité des gens pour aérer tout ça. Celui-là on a invité personne, c’est bourré de textes, mais malgré tout à la fin je ne suis pas fatigué. J’imagine qu’il va fatiguer d’autres gens mais cette progression-là m’a fait du bien. La manière dont tu glisses d’un morceau à un autre, dont je ne suis pas tellement responsable qui est plus le travail de mes deux compositeurs, j’en suis vraiment très heureux.

Hapax a été écrit à Paris ? Ton univers reste hyper parisien je trouve. 

Je peux m’exiler autant que je veux, une partie de ma tête reste toujours à Paname, de la même manière que tu gardes la mélancolie de la première fille dont tu as été amoureux. C’est la ville où je suis né, où j’ai grandi et c’est certainement la ville où je finirai mes jours. Du coup je me trimbale avec où que j’aille. Puis je reviens souvent quand même. J’utilise souvent Paris comme l’idée de la ville, au sens empilement des corps, un gros tas de corps anonymes qui se croisent sans se rencontrer avec tout ce que ça comporte de cruel et de grandiose.

A part le rap belge en ce moment tu écoutes quoi ? 

J’écoute beaucoup de musique sud américaine vu que j’suis au Chili. Il y a du bon rock argentin, de la musique traditionnelle, des groupes de maintenant, comme Bloque Depresivo, et des trucs que tu redécouvres, que je trouvais à chier vu de la France, et vu de là-bas on comprend mieux, dans un certain contexte. D’avoir appris l’espagnol, ça m’a fait découvrir une scène musicale dont une chanteuse appelée Buika. J’ai toujours écouté beaucoup de jazz et plein de rap ne serait-ce que le rap des gens que j’aime bien, que j’ai déjà croisé. Les Belges, c’est un truc qui m’amuse en ce moment.

Au Chili tu fais des petits concerts ? 

Non, pas pour l’instant. Je ne me sens pas de rapper devant des gens qui ne parlent pas français, ça n’aurait pas trop de sens.

Faudrait faire ça en espagnol 

Ouais, pas forcément, car t’es toujours à deux doigts de tomber dans Elie Semoun qui se met à la basanova tu vois. Alors qu’en fait, il ne faut vraiment pas faire ça. Par contre, je pourrais bosser avec des gens sur place et mélanger les langues.

Pour finir, tu peux me dire une oeuvre qui t’a marqué et qui te passe par la tête ?

Je suis tenté de citer Celine. Je relis Le voyage ou Mort à crédit chaque année. J’ai toujours aimé lire et y’a des mecs qui m’intéressent sur tous les continents : Dostoïevski, John et Dan Fante, Bukowski, et les sud américains, Borges… Le titre de son recueil m’a donné envie d’appeler le morceau L’Aleph. Les Mémoires d’Hadrien de Yourcenar aussi, je m’en suis pas remis. Plein de bouquins m’ont marqué. Mais ce qui est chiant avec cette question c’est que j’ai l’impression d’étaler une espèce de science, ce qui n’est pas du tout mon état d’esprit !

Tes prochains projets et concerts ? 

Je n’ai pas trop d’idée, je ne sais pas du tout ce que je vais bien pouvoir foutre. Les prochains concerts c’est le 7 Juillet, et à la rentrée on a une date arrangée avec les mecs bien cool de La Sottise.

Merci beaucoup ! 

De rien merci à toi.

Peu après notre rencontre, Lautrec a dévoilé un titre inédit, Mentira, qu’on vous laisse découvrir.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.