Live report

[Live Report] Chroniques de Mars II + Biffmaker Party

Biffmaker Party – Le Molotov – 28/08

Photo: Chess
Photo: Chess

L’affiche avait de quoi allécher le chaland, du moins l’amateur de bon beats. En haut : Paco et Mani Deïz, puis Ladea, Yoshi avec Faya Braz, suivis par les locaux : le duo de Cause Commune et Mesrime Aka Muge Knight. Le tout orchestré par Nasme au micro et DJ Blaiz aux platines.

Dès avant l’ouverture des portes, dans un coin, les Mcs de Cause Commune s’échauffent en freestylant au son d’un téléphone. Une petite ronde se forme avec le renfort de Blacky Blaak ou encore A2N, toasters locaux. L’ambiance est bon enfant, augurant du meilleur pour la suite.

La salle ouvre enfin son antre, l’occasion de siroter une pinte en attendant que le public s’amasse entre les colonnes de briques. DJ Blaiz chauffe ses galettes et ses paluches en scratchant sur des airs de Mobb Deep ou Army of the Pharaohs et Nasme vient enfin annoncer le début de la soirée, qui commencera par un open mic. Trois formations prennent alors le micro : Nask dans un style boom-bap à l’ancienne, La Ruze aux instrus cloud et au flow énervé et enfin Smoky dans un registre plus street.

La salle remplie à moitié est chauffée, ne manque plus que les artistes. On commence donc avec Cause Commune, qui servent des morceaux de leur projet A.I., envoyant un rap à la fois posé et efficace. Le son est bon mais le public peu réceptif, alors que le set de trente minutes s’achève trop vite.

Avant de voir débarquer Ladea, un autre open mic se met en place avec Les Rescapés, donc le manque de maîtrise du micro ne permet pas de profiter pleinement de leur son. Une autre formation vient poser puis Nasme vient annoncer Yoshi et Faya Braz. L’Original et le beatboxer fou livrent une performance à deux, où les bonnes rimes, dictées par la voix si caractéristique du dinosaure, s’articulent autour des beats modulés par les organes de Faya Braz. Un show laissant la part belle à l’humour et l’autodérision, sans pour autant délaisser le rythme et la prose. Le public est définitivement chauffé, d’ailleurs la chaleur dans la salle commence à devenir étouffante.

En guise d’interlude avant d’accueillir Ladea, Nasme vient annoncer le mythique Flev pour un court set de MPC Live. Le drummer mécanique enflamme alors les enceintes de rythmes effrénés et se permet même une performance les yeux bandés. L’applause est à la hauteur de la performance et les filles envahissent peu à peu le premier rang.

C’est au tour de Ladea, aixoise d’origine, de monter sur scène, accompagnée de son backeur N’Zano, lui aussi originaire de la région. Malgré sa notoriété à parfaire, la MC voit la ligne de filles devant elle reprendre quasiment chacun de ses titres par cœur, que ce soit Buzz moi fort ou d’autres morceaux tirés de ses trois mixtapes précédentes. Le show est brûlant et la sueur perle sur le front des artistes comme du public.

Au bout des trente minutes réglementaires, on va prendre l’air et c’est Muge Knight, vêtu de gilets de la voirie marseillaise qui va jouer dans une salle quasi-désertée. Le rap dur et adulte du trio trouvera écho chez les quelques irréductibles, restés pour entendre leur son Mon Vier Maintenant, les autres se réserveront pour Paco.

Les beats de Mani Deïz, lancés par DJ Blaiz, résonnent alors et Paco entre en scène, bob vissé sur la tête et micro en main. Le temps d’enchaîner quelques morceaux de Pacman, repris par une bonne partie du public et c’est déjà la fin. Donc on reste sur sa faim et le MC revient pour un bis, accompagné de Saké qui attendait patiemment en embuscade derrière le DJ. Paco s’en va alors sur l’approbation générale du public et Saké se permet de poser deux de ses sons, dont un inédit. Bonne surprise pour conclure la soirée, que certains essaieront de prolonger en freestylant par la suite. Mais c’est l’ingé son qui mettra fin aux envies de kicker en coupant les micros.

Extinction des feux, la foule se disperse dans la nuit chaude et tranquille de Marseille.

 

À proposJibé

Amateur de snares qui claquent et de kicks qui portent, j'aime les freestyles à base de kalash et de double-time.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.