Mes 5 films

[Mes 5 films] – Moïse The Dude

« Heat »Michael Mann, 1995.
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Michael Mann à son meilleur. Mise en scène impeccable, narration parfaite et casting au top. Je ne vais pas revenir sur le duel De Niro/Pacino (préférence pour De Niro en ce qui me concerne) mais j’en place une pour les seconds rôles, Val Kilmer, Tom Sizemore et Danny Trejo en tête. Heat c’est un polar bien sûr, un flic et un voyou qui se tirent la bourre mais c’est loin de n’être que ça. C’est aussi des histoires de couples. C’est tout la palette de la vie amoureuse qui est balayée au travers de plusieurs cas de figure.

-La (magie de la) rencontre : De Niro/la jeune graphiste
-Le couple en difficulté mais qui s’aime toujours : Val Kilmer/Ashley Judd
-Le couple qui se déchire et que rien ou presque ne sauvera : Pacino/ sa femme dépressive.

A côté, secondaires, les couples formés par les camarades de De Niro (Tom Sizemore et sa femme, Danny Trejo et sa femme) font figures de schémas stables et enviables (quoique bientôt détruits par la mort). Les destins de ces couples sont étroitement mêlés au déroulement de l’action avec parfois des effets de miroirs classiques et efficaces. Heat c’est des scènes d’action pure hyper musclées. Vrais gunfights, vrais bonhommes. Vrai banditisme. Grosses méthodes et armes lourdes. On ne pinaille pas quand il faut shooter un type et manquer son coup peut s’avérer fatal. C’est de l’amitié virile (De Niro/Val Kilmer) qui fait chaud au cœur parce que jamais lourdingue mais, comme tout le reste, subtilement esquissée en quelques plans.

C’est une vision de Los Angeles, présentée comme un faubourg géant et tentaculaire où tout est à la fois loin et proche, globalement carré et bétonné, ville avec ou sans âme où les gens se croisent, s’aiment, travaillent, survivent, se tuent, se trahissent, etc etc. Enfin c’est le mythe du gangster violent mais juste, qui ne tue que quand c’est nécessaire. Le type posé qui contrôle son business et sa vie, avec ses codes et une rigueur certaine, auquel s’oppose un flic hyperactif qui doit son statut de limier star à un acharnement dévastateur auquel rien ne résiste, ni ses ennemis, ni ses proches.

Bref, c’est sûrement le film de M.Mann le plus équilibré, celui dans lequel les thèmes qui lui sont chers (la ville, l’opposition flics/voyous, bien/mal, l’amour/le couple/le job, la fraternité etc), sont traités avec le plus de soin, de fluidité et d’évidence. Ces thèmes qu’on retrouve notamment dans Miami Vice, Public Enemies, Collatéral, et Le Dernier des Mohicans, avec toujours des récurrences qui dessinent en filigrane une œuvre chargée et riche, bien au-delà des genres auxquels les films appartiennent.

À proposStéphane Fortems

Dictateur en chef de toute cette folie. Amateur de bon et de mauvais rap. Élu meilleur rédacteur en chef de l'année 2014 selon un panel représentatif de deux personnes.

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