« Le gendarme se marie » – Jean Girault, 1968
J’adore la série des Gendarmes, en tout cas les 4 premiers, les meilleurs. Parce qu’en premier lieu je considère Louis de Funès comme le meilleur acteur français de tous les temps. Ni plus ni moins. J’aurais pu prendre La Grande Vadrouille ou Le Corniaud mais le Gendarme représente vraiment la comédie franchouille comme on ne sait plus la faire. Les gags reposent à la fois sur les situations et sur le jeu des acteurs et sur un sens du rythme comique qui n’existe plus dans le cinéma français et que De Funès pratiquait génialement.
J’ai choisi le gendarme car c’est aussi Galabru, impeccable en adjudant-chef bourru, contrepoint nonchalant et parfait à De Funès. Sans oublier tous les seconds rôles issus du théâtre de boulevard (Lefebvre, Grosso et Modo, Marin etc) castés par De Funès lui-même, chacun assurant sa partition comme il faut. Quand on y fait attention, tout ce que tout le monde fait dans le film est hyper fin, c’est un vrai travail d’équipe, un travail de troupe avec une vraie gestion de l’arrière-plan. C’est du film d’artisan qui n’a d’autre but que de faire rire, où la mise en scène est au service du gag quitte à être en retrait, parce que le plus important ici ce n’est pas le mouvement de caméra mais ce qu’il se passe dans le champ. Les ficelles sont grosses mais sincères, le plaisir est palpable, la dynamique est imparable, la sympathie est automatique. C’est ce qui fait toute la différence avec une merde pseudo-comique de maintenant aux castings de stars du moment qui viennent se regarder jouer en étant persuadés d’être les gens les plus drôles de la terre.
