« Voyage au bout de l’enfer » – Michael Cimino, 1978.
Film fleuve et culte de Michael Cimino, qui, avant d’être un film sur l’horreur de la guerre (symbolisée par la fameuse scène de la roulette russe), est avant tout un film sur l’Amérique provinciale, industrielle et prolétaire, au travers de l’histoire d’un groupe d’amis qu’on découvre avant qu’ils n’aillent au front, pendant qu’ils y sont et quand ils en reviennent.
Evidemment, chacun est traumatisé par cette expérience et leur relation (aux autres, à la société) s’en trouve changée. L’émotion est d’autant plus forte que la partie au Vietnam arrive longtemps après le début du film et n’est qu’une fulgurance ultra violente de 20min, on a donc tout le temps de faire connaissance avec les personnages et on aura tout le temps de les voir se remettre plus ou moins difficilement de ce qui pourrait finalement s’apparenter à un viol, le viol de leur innocence. Tout est incroyable dans ce film. L’histoire, la narration, les acteurs, la richesse du propos, l’ambition formelle. Je conseille de se le prendre dans une période de bouleversement personnel. A fleur de peau, c’est la claque assurée.