« History of violence » – David Cronenberg, 2005.
Pas un plan en trop dans ce film ramassé qui sous ses airs de thriller tient quasiment de l’essai sur la violence au sens très large du terme, nichée dans tous les aspects de la vie, au-delà de toute notion morale d’ailleurs.
C’est la violence enfouie, canalisée d’un ex-tueur à gage tortionnaire et celle, bien active, froide et cruelle d’un braqueur de motel. C’est la violence soudaine et dernier rempart de l’autorité d’un père sur son fils au travers d’une gifle, c’est la violence d’un rapport sexuel plus animal que d’habitude dans un escalier. C’est la violence d’une société où chacun doit s’affirmer, la lutte du faible contre le fort jusque dans les couloirs du lycée où le chambré doit péter la tronche du chambreur pour gagner un peu de respect. C’est finalement l’affrontement des corps au sens large, la friction, le contact et son résultat, visible (cicatrices) ou non (traumas psy, névroses).
L’œuvre de Cronenberg contient tout cela et plus encore dans son heure et demi où rien ne dépasse, où Viggo Mortensen est impérial de justesse, de sensibilité ET de brutalité.