Toujours dans l’ère de son temps, le baron de la prose et de la rime se place de nouveau sur le devant de la scène. « Le Cercle » est maintenant dans les bacs- de téléchargements d’applis- depuis quelques temps sur Apple store comme Google play, et c’est une application dans laquelle l’artiste nous présente toute sa discographie, ses futurs projets, collaborations, featurings et photos professionnelles… Un vrai ancien du rap français, mais qui reste toujours en avance puisque c’est le premier à sortir son application. Une sorte de papy moderne en fin de compte…
Soignée, fluide et travaillée, l’application semble être une parfaite reproduction du flow et des textes d’Oxmo (j’entends par la que celle-ci est très travaillée), qui continuent de résonner dans nos tympans, 17 ans après son premier opéra. L’occasion parfaite pour faire le point sur ce que devient le vrai daron de la poésie urbaine, et comment il a su conquérir plusieurs générations.
Time Bomb, une explosion de technique
Pour commencer une grande carrière, rien de tel que de se faire connaître avec le plus gros collectif de rap français de l’époque. Time Bomb voit le jour pendant l’été 1995, et réunit modestement les piliers du rap, à savoir Lunatic, Les X-men (Les X aujourd’hui), Pit baccardi, les groupes Jedi et Yusiness, et bien sur Oxmo.
C’est le début de la longue épopée de notre ami Ox, qui commence à se produire dans de nombreuses mixtapes , je pense là à « Time Bomb vol.1 » , des freestyles, comme « Les Bidons veulent le guidon » enregistré en 1996, sans les groupes Jedi et Yuiness. Ces nouveaux rappeurs montrent alors leur style très novateur avec des instrus chill comme flamboyantes, des flows tous différents, des textes plus ou moins engagés : cette mixité de technique et des plumes de chacun de ces Mc’s fera devenir Time Bomb le collectif le plus influent, créatif et technique de l’époque. 20 ans plus tard, ce collectif mythique aura marqué des générations d’artistes comme Nekfeu, qui à récemment sorti ( décembre 2014) un titre intitulé « TIME B.O.M.B », qui rend hommage à ces rappeurs apparemment très influents pour le fennec.
Des freestyles entre potes aux concerts avec orchestre
Au cours de sa longue carrière, on a pu voir chez Oxmo une certaine évolution de son style, dans les textes comme dans les instrus, mais surtout dans sa façon de rapper. C’est vrai qu’il est assez facile de reconnaitre un morceau d’Ox, notamment par le timbre de sa voix plutôt grave et enrouée, mais aussi par son flow légendaire, très décontracté sur certains titres, comme dans « Alias Jon Smoke », mais aussi plus agressif comme dans son feat avec le Booba à l’ancienne, « Pucc Fiction », ou il s’immerge dans une vie de gangster assez mouvementée.
Mais sur son dernier Album, « Au Pays D’Alice », Puccino adopte un flow beaucoup, beaucoup, beaucoup plus posé et calme. Il se plonge en fait un peu comme un rôle de narrateur, nous racontant les aventures d’Alice dans son monde un peu hum, disons, particulier. Mais il garde quand même le sens du rythme en s’amusant avec tout l’orchestre qui l’accompagne, y compris avec son fidèle acolyte Ibrahim Maalouf, à la trompette. Oxmo reste avant tout un artiste de la scène urbaine, mais celui-ci à réussi à s’évader des éventuels clichés sur les rappeurs en se mettant sur le devant de la scène accompagné d’un orchestre dont le talent n’est plus à prouver… Toutes ces folles années musicales sont donc répertoriées dans sa nouvelle application, Le cercle, qui nous permet de s’immerger totalement dans l’univers passionnant et passionné du baron Ox, intemporel.
Très bon article, merci !