L’artiste rap le plus reconnu de toute la contrée française vient nous présenter son nouvel effort. A pied, sans carrosse. Le roi a donc pris son temps pour revenir, tranquillement armé de sa paire de tongs. Alors le roi est de retour, vive le roi ? Vraiment pas si simple.
Il est assez amusant de constater qu’en 2012, tout ce que la France compte de chroniqueurs musicaux connaît la discographie d’Oxmo sur le bout des doigts. On évoque Opéra Puccino comme une pièce d’orfèvrerie. Mais si l’on a vraiment apprécié les trois premiers albums du monsieur, comment réussir à encenser celui-ci en tant qu’album de rap ? Il n’y a plus rien à voir avec ce qu’il faisait jadis.
Pour autant, peut-on dire que cet album est mauvais ? Clairement, non. Il est raté si on le prend sous le prisme du rap mais nous pensons qu’Ox‘ a glissé en toute conscience vers un autre genre musical : la chanson française. En effet, sept des onze pistes ont des résonances qui touchent vraiment du doigt la variété. Pianos, guitare sèche, violons : la démonstration est implacable. Et ne vous y trompez pas, il est tout à fait possible de faire un grand son de rap sur un piano-voix. Sauf que ce n’est clairement pas l’intention du bonhomme qui donne vraiment l’impression d’assumer son choix et de glisser de plus en plus vers l’un de ses modèles affirmés : l’enfant du plat pays, Jacques Brel.
Une fois vu sous cette étiquette, l’essai est fameux. Parce qu’évidemment, la plume de cet oiseau rare flamboie toujours autant et peu importe l’atmosphère musicale qui habille ses mots. Nous vous conseillerons tout particulièrement Pam Pa Nam et La Danse Couchée qui sont deux bijoux d’écriture mais tout le reste du projet possède des pistes à l’avenant.
Bref, si vous êtes fans de l’Oxmo des débuts, jetez plutôt une oreille sur Doux Or Die, la mixtape sur laquelle le parisien revisite certains de ses classiques sur des instrumentales cultes. Si vous aimez le rap ET la chanson française, alors cet album vous conviendra mais sachez dans quoi vous mettez vos oreilles. S’il était vivant aujourd’hui, Magritte aurait peut-être écrit sur la couverture, en écho à La Trahison des Images Ceci n’est pas un album de rap.
Notez bien que nous ne reprochons rien à Abdoulaye, il prend un chemin que nous respectons. Et même paradoxalement, en sortant de la scène rap, il en devient son meilleur ambassadeur et ouvre la porte à une meilleure reconnaissance des plumes du mouvement français. Alors disons-le bien fort : le roi est mort, vive le roi !
Pour une chroniaue « contre » je la trouve très juste et plutot pertinente au contraire. J’adore Ox depuis le debut et c’est vrai que j’ai pas accroché celui ci, et que j’adoré Doux or Die (donc ecoutez le ceux qui passent par la..).
Bonne continuation