En ces temps troublés, le terme djihadisme est un mot qui charrie son lot de fantasme. Revenir sur l’omniprésence médiatique du phénomène parait inutile tant il tient du matraquage. Dans cette avalanche de reportage, la question de la relation entre rap et djihad a parfois été soulevé. Si cette question peut avoir un intérêt dans l’absolu, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi les réponses sont formulées par des éditorialistes qui semblent n’avoir jamais écoutés plus de 5 disques de rap au cours de leurs vies ?
Encore plus gênant, lorsqu’un rappeur est amené à s’exprimer sur le sujet, sa réponse doit être empreint de « responsabilité ». Le rap ayant une audience certaine au sein des banlieues et ces mêmes banlieues étant composées d’une population à risque, le rappeur se doit de ne pas dire » n’importe quoi ». Pis, on lui conseille parfois de fermer sa gueule. Le cas de Nekfeu et sa phase sur Charlie Hebdo est probablement l’exemple le plus médiatique de ce politiquement correct demandé au rap. Récemment, la passe d’arme entre Booba et certains dessinateurs de Charlie a encore mis cette réalité sur le table.
Soyons clair, notre objectif n’est pas de légitimer telle ou telle position. Il s’agit simplement de confronter, d’échanger avec des personnes ayant une réelle expertise sur le sujet. Autant que possible, nous avons souhaité discuter avec des artistes, universitaires ou activistes afin de comprendre ce que le milieu hip-hop avait à dire sur ce sujet brûlant. Parce que, contrairement à ce que laisse entendre certains reportages, le rap n’a pas attendu les récents événements pour se saisir de la question. Et si les positions des uns et des autres sont assez tranchées, ce débat a au moins le mérite d’exister. Il convenait donc à notre humble avis de donner la parole à ceux qui pensent au quotidien cette relation. Nous commencerons donc avec Hisham Aidi, enseignant à Columbia et spécialiste de la jeunesse musulmane, auteur du livre Rebel Music : Race, Empire and the New Muslim Youth Culture. Dans ce livre, Aidi montre comment la jeunesse musulmane du monde entier s’accapare les nouvelles pratiques culturelles afin de se façonner une identité transnationale. Il s’attarde le temps d’un chapitre sur la relation des jeunes musulmans avec le rap et notamment le rôle que peut jouer ce dernier dans l’attrait pour le djihad.
On entend parfois parler ces derniers temps d’un hip-hop djihadiste. Penses-tu que ce phénomène soit en augmentation ?
Pas du tout ! Ce que les autorités appellent « le hip-hop djihadiste » est un phénomène mineur dans le monde du hip-hop et au sein de la jeunesse musulmane. Le discours officiel préfère parler de la façon dont le rap et sa culture provoquent l’extrémisme plutôt que de se poser la question de comment les politiques nationale ou étrangère créent de l’extrémisme. Pour être clair, j’aimerais faire un bref rappel des relations qu’entretiennent le rap et l’islam.
Comme je le décris dans mon livre, la black music a permis la diffusion d’une histoire noire. A son âge d’or, le rap a permis à des jeunes du monde entier d’apprendre l’histoire de Malcom X, de la Nation of Islam, des notions d’afro-centrisme ou la lutte pour les droits civiques. Des banlieues de Paris au favelas de Rio, c’est une sorte de transmission orale de l’histoire à laquelle on a pu assister. L’Islam a influencé la musique noire au cours du siècle dernier et le genre musical où cette influence est la plus visible reste le rap. Par exemple, la culture islamique est directement à l’origine de l’émergence du groupe d’Afrikaa Bambataa et de sa Zulu Nation. En 1991, le magazine The Source publiait un article intitulé Islamic Summit qui s’interrogeait déjà sur l’importance de la relation entre rap et Islam. Dans cet âge d’or du rap politique et conscient, des personnalités comme Rakim et Public Enemy invoquait directement l’Islam et citait les discours de Malcom X ou Elijah Muhammad. Je dirais qu’à l’époque, le rap était politique parce qu’il était directement en relation à des mouvements musulmans comme la Nation of Islam.
Dans le milieu des années 90, le rap est devenu mainstream et toutes ces références afro-centriques et islamiques se sont diffusées dans le monde entier. Au travers du rap, la jeunesse musulmane a découvert l’histoire noire et à l’inverse, la jeunesse non musulmane a pu être introduite à l’islam. Ce processus est particulièrement visible en France avec notamment l’émergence de groupes comme IAM. Pour répondre à ta question, il n’y a aucune preuve que le rap soit à l’origine d’une quelconque violence politique. Pas plus que le rap n’est à l’origine des émeutes de 2005 en France. Les politiques en France et en Europe pointent depuis longtemps le rap pour les problèmes qu’il engendrerait au sein des minorités. Aux USA, les autorités et les conservateurs blâment le hip-hop pour sa violence, sa misogynie ou son matérialisme. Ils ont simplement ajouté le djihadisme à leurs listes.
Dans Rebel Music, tu expliques que d’anciens rappeurs prêchent désormais le salafisme. Ils mettent en avant l’aspect matérialiste du rap en l’opposant à la vision rigoriste des salafistes. Pour simplifier, le rap serait facteur de désordre alors que le salafisme apporterait de la sécurité. Cet argument a t-il de l’écho auprès de la jeunesse ?
Comme je te le disais, la relation entre islam et hip-hop est plutôt complexe. Les deux mouvements se sont auto-alimentés dans les années 90. Ce qui est vrai pour les auditeurs l’est également pour les artistes. Tu as des artistes qui ont découvert l’islam à travers le hip-hop. Certains d’entre eux comme Napoleon ou Loon ont décidé d’abandonner le rap après avoir découvert l’Islam. On assiste alors à la création d’un statut assez unique d’hip-hopper devenant prêcheurs salafistes. Ces derniers voient dans le hip-hop une culture corrompue et impure.
A leurs yeux, l’islam salafi est la meilleure réponse. Lui seul est à même de restaurer l’ordre au sein des ghettos et de purifier la jeunesse. Au passage, ils ne sont pas les seuls à penser ainsi, certains politiques partagent l’opinion qu’un islam conservateur peut stabiliser les ghettos ou les banlieues. J’évoque aussi le fait que l’islam salafi et le hip-hop mainstream sont tout deux très capitalistes. Il arrive très souvent que des » entrepreneurs hip-hop » abandonnent le rap pour poursuivre un business de produits halal par exemple, ce qui peut donner une impression de proximité entre islam conservateur et hip-hop.
Certains disent que le but du rap djihadiste est de recruter de jeunes occidentaux. Penses-tu que ce but a été atteint et si oui que ce phénomène de recrutement prend de l’importance ?
Encore une fois, il n’y a aucune preuve que des organisations soient parvenus à recruter grâce à la musique. Une jeunesse politiquement stigmatisée aux perspectives économiques incertaines peut malheureusement trouver en l’état Islamique un moyen de combattre l’impérialisme occidental. Le rap n’a rien à voir avec ça. Le débat autour du rap djihadiste doit être compris dans un contexte politique précis : aux États-Unis, le débat sur l’extrémisme s’articule autour de deux écoles de pensées. L’une de ces écoles (composée des » réalistes », gauchistes et post-colonialistes) pense que le djihad doit être analysé comme une réponse à la politique américaine. L’autre école de pensée (les faucons néo-conservateurs) pense que la violence islamiste est une construction idéologique qui prend racine dans une certaine tradition. Cette violence n’est pas la résultante de l’action des Etats-Unis. Logiquement, la première école de pensée prône une politique étrangère moins interventionniste alors que la seconde préconise l’intervention militaire et l’optimisation sociale dans ces pays (changement de régime ou modernisation). Les néo-conservateurs accordent une grande importance à l’étude de l’Islam et ces traductions culturelles dans le but de contrer ces » narratives « *. Et c’est là l’origine des nouvelles politiques diplomatiques 2.0 comme on les appelle maintenant. Ces politiques utilisent l’art et notamment le hip-hop, les réseaux sociaux et les discours sur la diversité pour gagner les cœurs de jeunes musulmans. Encore une fois, les gens qui aiment parler de la façon dont la musique et la culture peuvent engendrer la radicalisation sont généralement des officiels qui ne souhaitent pas parler de la façon dont les politiques étatiques peuvent provoquer la colère qui mène à la radicalisation.
Comment ces politiques américains en sont arrivés à l’idée que la musique peut-être une source d’extrémisme ?
Pour bien comprendre, il faut analyser l’interaction entre rap et Islam dans les années 90, après la première Guerre du Golfe. Pendant les années 90, le hip-hop est devenu un phénomène global. Dans la même période, l’Islam a connu la même expansion suite aux fortes migrations et à l’émergence de nouveaux médias. Devant faire face à une plus forte opposition nationale suite à l’accueil de troupes américaines sur son sol, l’Arabie Saoudite a accentué ses efforts afin d’exporter son interprétation salafiste de l’islam. L’essor d’Internet a aussi été un facteur accélérant. Tous ces facteurs font que l’internationalisation du hip-hop et de l’islam ont fini par converger et ont eu toute sorte de répercussions culturelles.
Certaines influences salafistes se sont infiltrées dans la culture hip-hop de façon assez fascinante. Les jambes de pantalon retroussées (les salafistes affirment que les premiers musulmans portaient leur pantalon au dessus de la cheville – voir Pharell aux Grammys), la barbe de la taille du poing avec une faible moustache – devenu populaire au sein de la nation hip-hop chez les jeunes musulmans et non-musulmans. La « barbe Philly » popularisé par le rappeur Philadelphia Freeway. Tous ces modèles se sont transmis à travers le monde et crée une certaine confusion. Le rappeur libanais Double A The Preacherman a été arrêté à Beyrouth par l’armée libanaise. Ils pensaient qu’il était un militant salafiste à cause de sa barbe hipster Philly.
En fait, on peut dire que c’est le hip-hop qui a ouvert la voie à la montée du mouvement salafiste aux États-Unis dans les années 1990. Une véritable mode » Malcom X » déclenchée par l’afro-centrisme hip-hop et le biopic de Spike Lee a conduit de nombreux jeunes Américains à lire l’autobiographie du leader des droits civiques et à s’intéresser à l’histoire africaine et islamique. Et comme dans le même temps, l’influence de la Nation of Islam a diminué, ces jeunes convertis se sont mis à graviter autour de mouvements salafistes. Ces flux culturels ont fini par atteindre l’Europe. C’est ainsi que s’articule la relation entre le hip-hop et l’Islam dans les années 80 et 90. Comme pour le reggae dans les années 1970 qui a permis la diffusion du rastafarisme, le hip-hop afro-américain diffusera l’Islam dans toutes ses variantes – Nation of Islam, Cinq Percenter, la Science Moorish, sunnite, etc. Après le 11 Septembre, cette relation change et commence à attirer l’attention du gouvernement.
Dans ton livre, tu évoques le fait que les États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux « ont tenté d’utiliser le hip-hop et la musique soufie** pour combattre le terrorisme et dé-radicaliser des jeunes musulmans ». Comment est-ce arrivé ?
Les plans sécuritaires ont commencé à considérer le hip-hop après le 11 Septembre. Le tournant, c’est lorsqu’un jeune Américain du nom de John Walker Lindt a été retrouvé derrière les lignes ennemies en Afghanistan en Octobre 2001. Les gens se demandaient comment ce garçon blanc issu de la classe moyenne a fini par rejoindre les talibans. Les spécialistes antiterroristes affirment que « le voyage radical » du jeune homme a commencé à l’âge de douze ans, quand sa mère l’a emmené voir le film de Spike Lee Malcolm X. Après quoi, il a lu l’autobiographie de Malcom X et a commencé à écouter du rap. Les responsables américains et européens ont par la suite noter l’importance du hip-hop et de Malcolm X. Ils en sont venus à penser qu’une compréhension « modérée » de l’histoire de Malcolm X est essentielle pour protéger la jeunesse musulmane » à risque « . C’est ainsi que vous obtenez ces programmes qui utilisent le hip-hop et sa culture afin de promouvoir une version «modérée» de l’histoire de Malcolm X dans une optique purement stratégique. [Considérons par exemple le programme PREVENT utilisé par le gouvernement britannique. ]
En ce qui concerne le choix du soufisme: il y avait un débat de longue date dans les cercles politiques américains pour savoir qui des islamistes ou des soufis feraient les meilleurs alliés pour les États-Unis. Pendant la guerre froide, les États-Unis ont soutenu des groupes islamistes comme les Frères musulmans et les salafistes de Ligue islamique mondiale afin de lutter contre le communisme, contre le nationalisme du tiers-monde et les mouvements radicaux de gauche et les mouvements radicaux noirs présents aux Etats-Unis. Après le 11 Septembre, il est devenu évident que les salafistes n’étaient pas pro-américain. Washington a alors commencé la recherche d’un islam « modéré » et s’est tourné vers le soufisme. Les agences gouvernementales et les groupes de réflexion de premier plan comme RAND et le Centre Nixon ont commencé à produire des documents et des notes d’orientation sur la façon de mobiliser contre le salafisme. Les gouvernements Bush/Blair ont incorporé le soufisme dans leurs stratégies de guerre contre la terreur qui s’étendait de l’Afrique de l’Ouest à l’Asie du Sud. Le gouvernement américain commença à soutenir le Gulen – mouvement soufi turc – sur son territoire; en Angleterre, le Département d’Etat soutint le Conseil soufi britannique au détriment d’autres organisations musulmanes. Il encouragea également la promotion d’artistes soufis plutôt que les artistes considérés comme trop à gauche ou islamistes. Même en France, la création culturelle préfère les artistes soufis comme Abd-Al Malik à des artistes plus gauchistes comme Médine.
Comment les États-Unis ont utilisé la musique et le soufisme?
La musique a joué un rôle central dans la stratégie soufi. Déployée dans un certain nombre de pays par les États-Unis et la Grande-Bretagne, la stratégie soufi est utilisée au Sénégal, en Algérie, en Éthiopie, en Tchétchénie, au Pakistan etc. Compte tenu de l’opposition des salafistes à toutes formes de musique et l’utilisation par le soufisme de chant et de danse pour le culte, la musique après le 11 Septembre va être considérée comme un moyen rapide et facile de faire la distinction entre » musulman radical » et » musulman modéré ».
C’est dans ce contexte que nous devons comprendre l’utilisation de la musique par le Département d’Etat( ndlr : Ministère des affaires étrangères américain) lors de la dernière décennie: les décideurs pensent que la musique peut transmettre un discours libéral qui peut aider la jeunesse musulmane «à risque». J’insiste mais ce point est important. En 2005, le Département d’Etat a commencé à envoyer des » ambassadeurs du hip-hop » se produire et parler dans différentes parties d’Afrique, d’Asie et au Moyen-Orient. Des groupes comme Kokayi, Cen Lo ou The Reminders jouent un rôle similaire à celui joués par les musiciens de Jazz lors de la guerre froide.
Cette fois, les diplomates américains préfèrent utiliser de jeunes artistes musulmans pour diffuser cette propagande vers de jeunes musulmans. Cette propagande est d’autant plus facile que la relation entre hip-hop et islam est ancienne. Le hip-hop a un attrait certain pour la jeunesse musulmane. Par exemple, le hip-hop n’est jamais mentionné dans les musiques utilisées lors des interrogatoires en Irak et Afghanistan. Les chansons utilisées pour briser les détenus étaient presque exclusivement du heavy métal.
« Les djihadistes, ça correspond à ce que les punks étaient dans ce pays » a déclaré Akhenathon. La formule est maladroite mais ce que semble vouloir dire Akhenathon, c’est que la plupart des jeunes attirés par le djihad sont en fait des jeunes révoltés contre un système au sein duquel il ne trouve pas leur place. Cela rejoint directement ce que tu décris dans » Rebel Music » ?
Je ne suis pas sur d’avoir bien compris le commentaire d’Akhenaton. Les punks ont-ils déjà été impliqués dans de quelconque violence ? Les jeunes musulmans sont attirés par le djihad suite aux injustices qu’ils rencontrent au quotidien et aux guerres qui ont lieu en Afghanistan, Irak ou Gaza.Une des façons de contrer cette rhétorique extrémiste est de reconnaître l’impact des politiques qui touchent ces jeunes. Changer ces politiques qui sont sources de colères parait nécessaire. Encore une fois, les politiques détournent l’attention en évoquant des raisons extérieures au lieu d’évoquer leur propre politique.
Dans un de tes articles, tu décris la visite de l’ambassadeur américain à Villiers-le Bel pour l’inauguration d’une fresque graffiti dans une école. Outre la dimension symbolique, on a du mal à percevoir les bienfaits concrets de cette politique pour la diplomatie américaine. Ce sponsoring est relativement discret ( peu de gens savent que certains événements hip-hop ayant lieu en France sont directement sponsorisés par le gouvernement US). De plus, le niveau de méfiance envers les États-Unis reste assez élevé au sein des banlieues françaises. Cette politique en plus d’être paradoxale n’est-elle pas simplement inefficace ?
Les officiels américains savent que la politique étrangère américaine est impopulaire en banlieue et dans la communauté musulmane.Ils savent aussi qu’Obama est populaire au sein de ces mêmes banlieues, d’où cette volonté d’insister sur la mise en valeur de la culture » black américaine ». Ces programmes ont d’ailleurs eu du succès puisque les musulmans considèrent bien mieux les États Unis aujourd’hui que sous l’ère Bush. Ce que j’essaye de montrer, c’est que les jeunes leaders musulmans au sein des banlieues sont dans une position très compliquée. Ils font face à situation économique difficile, des politiques dures voire stigmatisantes et sont pris en étau par l’extrême droite et les groupes islamistes. Ces leaders ont un besoin impératif de soutien. Ce soutien, ils peuvent l’obtenir des États-Unis, du Qatar ou de la Turquie et de toutes autres ambassades. Il se trouve que cette aide provient généralement de l’ambassade américaine parce que pour le gouvernement français, cette aide est beaucoup moins gênante que des dons provenant du Qatar ou de la Turquie. D’ailleurs,très souvent, lorsque les États-Unis donne de l’argent à une ONG à Paris, l’état est embarrassé et se sent obligé de contribuer également.
** D’après le Larousse, le Soufisme pourrait se définir comme l’ensemble des règles ascétiques et mystiques d’un ensemble d’écoles, de sectes et de confréries musulmanes. Une brève (mais plus complète) histoire du soufisme est disponible ici.
Moi je suis un rappeur musulman et je vie au USA. Un jour pendant que j’étais frimé en casquette et lunette noire j’ai failli me faire tiré dessus par un policier qui était frappé de mon style d’habillement. Pire, j’étais en salopette de ce genre https://la-salopette.fr/products/salopette-jean-street-spirit?_pos=10&_sid=22a4908ee&_ss=r il semble qu’il n’aime pas lui mon style. C’est vrai que je me suis tiré d’affaire. Personnellement, je pense qu’on ne doit pas mêler tout le monde avec leur affaire de djiad. Même-si je suis musulman, je ne suis pas Djiad. Il faut que nous soyons protégés surtout nous les artistes.