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Le rap français et la guitare, une histoire qui dure

Nestor Kéa a beaucoup collaboré avec Lucio Bukowski et leur travail livre souvent de petites merveilles. Le lyonnais nous en dit un peu plus sur sa manière de travailler avec la guitare et ses influences.

Comment choisis-tu de travailler avec la guitare?
Nestor Kéa : Dans ma façon de faire il n’y a pas de contexte particulier, c’est quelque chose de spontané. J’ai eu la chance d’avoir accès très tôt à des instruments, comme le piano, la guitare et la basse du coup je me pose pas de question ! Il y a des jours où j’ai plus envie de jouer de l’un ou de l’autre, suivant mon humeur, ce que j’écoute à cette période etc..…

La guitare apporte t-elle une autre dimension à un morceau ?
N. K. : Je ne sais pas si ça apporte une autre dimension à un morceau. Sûrement que oui, comme un autre instrument. Après je ne me considère pas comme un beatmaker, j’ai besoin d’un rapport humain avec ma musique. Composer seulement avec une souris et un clavier ne me procurerait pas autant de plaisir et il y a des gens qui font ça beaucoup mieux que moi ! Que ce soit la guitare ou un autre instrument, je préfère avoir recours à l’instinctif même si il y a des petites fautes, des mini couacs dans le son plutôt que le très réfléchi et très propre. Par exemple une boîte à rythmes peut rejouer une partition très compliquée et très proprement et sans aucune faute mais ne pourra jamais vraiment simuler l’interprétation, le groove et les petits accents que pourrait y mettre un batteur.

Composer à la guitare est-il différent ?
N. K. : Ce que j’aime bien dans cet instrument c’est qu’il n’est pas figé. Il y a plein de techniques différentes pour produire une note… Avec un bottleneck, un ebow ou tout simplement en l’accordant différemment on peut avoir un tout autre instrument.

As-tu des influences particulières pour les compositions de guitare ?
N. K. : Pour mes morceaux de guitare j’ai énormément de références ce qui revient à en dire que je n’en ai pas de particulières. J’adore les sonorités acoustiques qu’on peut retrouver dans la folk, le blues, la pop, le jazz, le classique autant que les grosses guitares saturées de Sepultura ou l’album Nevermind de Nirvana. Les guitares à la Pink Floyd qui s’apparentent plus à des synthétiseurs ou juste un accords plaqué avec un tremolo ou un delay à la portishead. Quelqu’un comme Tom Morelo de Rage Against the Machine autant que Slash de Guns’n Roses m’ont donné envie de continuer d’apprivoiser cet instrument. Après j’ai découvert sur le tard que je pouvais m’autosampler quand je suis tombé sur le morceau Vocab des Fugees….

Une petite vidéo acoustique de Nestor Kéa à la guitare avec le flow de Lucio Bukowski, c’est envisageable ?
N. K. : Oui dans l’absolu c’est envisageable ! Mais rien de prévu pour l’instant…

À proposFélicien

Amateur de plumes, j'aime le rap lorsqu'il lie la puissance des mots à la chaleur de l'instrument.

3 commentaires

  1. @Elyas
    Il a fallu faire des choix, pour ne pas surcharger un dossier qui fait déjà 10 pages, et l’objectif ici était d’explorer les différentes utilisations de guitare dans le rap français, à travers un exemple détaillé et éviter à tout prix le name dropping..
    Concernant l’électrique, j’ai préféré dans un premier temps me concentrer plutôt sur La Canaille, dont il était question de développer davantage. Ça ne s’est pas fait et le duo Arm/Mellano a tout à fait sa place dans ce dossier. Je rajoute volontiers un paragraphe sur Psykick Lyrikah, merci du clin d’œil !

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