Réaction à chaud, à peine sortie du volcan un instant allumé au Zénith de Toulouse
Qu’on se le dise, les deux heures d’attente avant d’entendre le duo ont été largement récompensées. Nous savions qu’Ademo et NOS avaient prévu les choses en grand pour la tournée de Dans la légende. Plusieurs dates avaient été annulées au printemps et reportées cet automne afin de parfaire le spectacle. Le public en attendait de fait beaucoup, la pression et l’excitation n’en étant que plus grande. Et c’est un show plus qu’à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer que nous propose PNL, définitivement au-dessus.
Atmosphère céleste et vaporeuse, apocalyptique et volcanique, l’installation scénique annonce l’objectif : monumental. Dans la légende mais toujours cohérent dans leur cheminement, c’est canonisé en pilier central du show que l’on a retrouvé deux ans après leur premier album Que la famille, le cœur de leur projet, au sens propre et figuré. Ce monument, ce cœur de pierre de près de 5 mètres de haut, animé par un mapping impeccable palpite et hypnotise en une métaphore du projet de PNL depuis leurs débuts : central, vital et sensible.
De chaque côté, des écrans racontent et dessinent le réel qui suit le duo des Tarterêts : jeux vidéo, billets violets et mangas, mais c’est surtout leur univers symbolique qui rend le tout spectaculaire : magma, pluie de météorites, paysages désertiques et arides, une mise en trois dimensions de l’esthétique de Dans la légende. Un vijing de majesté et perfection transforme le concert en spectacle, en ciel ouranien nous subtilisant le cadre pragmatique du zénith, suggérant l’évasion dans le monde purifié des quatre éléments.
La mise en scène du track Abonné est certainement la plus aboutie, avec 6 lances-flammes alignés sur toute la longueur de la scène, les flammes verticales de 3 mètres illustrent avec rage le drop du refrain. Y’a pas à dire, voir du feu coller au beat sur scène fait toujours sont effet d’autant que PNL n’a sorti l’artillerie pyrotechnique que pour ce track, preuve de l’intelligence et de la finesse de la mise en scène de tout le spectacle.
Mis à part les premières minutes où le son saturait un peu et en faisant abstraction du public parfois pas vraiment à la hauteur (une partie est sortie immédiatement à la fin sans réclamer de rappel alors que PNL en avait prévu un – s’agissant probablement d’un public peu habitué à de vrais concerts), le tout formait un vrai moment d’une intensité précieuse.
Décentrés d’eux même, NOS et Ademo ont préparé un show où leurs personnes comptent peu finalement, loin des mises en scène égocentrées et mégalomaniaques PNL a concocté pour son public un spectacle à leur image, reflétant leur identité intime où la rage s’est éteinte au profit d’un calme mélancolique et réfléchi. PNL nous berce de ses grands bras tristes et chauds, on pourrait s’imaginer un instant en dehors de la contrainte de la salle, au milieu d’un désert à la burning-man avec pourquoi pas la guitare de MattRach pour magnifier le tout, on aurait alors une idée précise du sublime.