Nous avions quitté Loko en Janvier 2013 à quelques jours de la sortie de son premier album Vis ma vie qui voyait enfin l’ex-membre du Barillet mettre sa musique dans les bacs. Compte tenu des longues années nécessaires à la concrétisation de cette ambition, assimilable à un « rêve de gosse », dixit l’intéressé, nous ne pensions pas assister à l’émergence d’un nouveau projet dans un futur proche. Mais notre ingénieur du son semble s’être pris au jeu du passage en cabine et c’est en compagnie de son acolyte Karna, avec lequel Loko a pris l’habitude de collaborer, que s’est enregistré l’opus Décalages horaires dont la sortie est prévue le 7 Avril. Rencontre avec deux des trois éléments.
Lors de notre dernière entrevue tu me confiais que ton premier solo était un kiff perso et que quoi qu’il arrive il ne pourrait être rentable, qu’en est-il à l’heure du bilan ?
Loko : Financièrement ? Un suicide (rires) ! Je n’avais rien sorti pendant une décennie, j’ai voulu revenir avec un beau produit, des contenus vidéo de qualité, des concepts sympas (j’avais fait un calendrier de l’avent pour annoncer la sortie)… Tout ceci a un prix ! Humainement ? Mortel ! J’ai repris gout à la scène et cette sortie m’a fait me rendre compte que c’était indispensable à mon équilibre perso de produire des choses. Résultat, j’ai sorti le 3 éléments dans la foulée et maintenant Décalages Horaires.
Plus important, quels ont été les retours que tu as reçu de la part de ton public ?
Loko : Je pensais que j’étais aux oubliettes et que les gens qui m’avaient connu comme le producteur/rappeur de Neochrome m’avaient zappé, je m’étais trompé ! Il y a eu un effet de come back auquel je ne m’attendais pas du tout, ça m’a donné LA FORCE au sens Star Wars du terme (rires). Après, quand tu reviens, on t’attend au tournant et tu t’exposes à des : « il a changé, j’aimais mieux avant…« et là encore j’ai eu la chance de ne pas être confronté à ce type de remarque. Je pense que depuis l’album les gens sont un peu rentrés dans mon monde, un peu de second degré et des choix de thèmes un peu farfelus, chose qu’on ne peut pas faire lorsqu’on ne fait que des apparitions et des featurings. Donc sur une échelle de 0 à 100% je dirais que je suis content à 300000% !!!
Outre la sortie de tes albums Soif de réussite en 2007 et Petit Miracle en 2010 Karna, ton label Frenchkick s’est surtout illustré à travers les productions de Tony Danza. La structure existe-t-elle toujours ?
Karna : Concernant Frenchkick, en effet ça se résumait pour moi à Tony Danza et Ysham, qui en 2009 a produit la quasi totalité de mon album Petit miracle. Je n’étais pas officiellement signé dans ce label mais Tony Danza s’est occupé de la réalisation de l’album, il était comme un manager avec Ysham qui a fait du bon boulot pour moi. Après quelques soucis de la vie on va dire et mon départ pour les Antilles je n’ai plus trop de nouvelles de Tony Danza. Il faut dire aussi que pendant deux ans je ne voulais plus entendre parler de rap !
En parlant de Sadik Asken, certaines mauvaises langues considèrent que ta prise de distance avec Neochrome coïnciderait avec son arrivée dans le label. Cette arrivée aurait pallié un manque de disponibilité de ta part Loko, quelques pendules à remettre à l’heure à ce sujet ?
Loko: C’est un concours de circonstance alors ! Parce que moi j’aime bien Asken et je pense que c’est réciproque ! Il est arrivé à un moment où le mode de fonctionnement de notre label ne me convenait plus. Quand la passion devient business, il y a des choix à opérer et étant trop occupé en studio, certains de ces choix m’ont échappé. Asken est arrivé au studio avec une énergie de newbie et moi j’étais fatigué de certaines choses, je pense qu’il a été très utile à ce moment là, sa présence m’a soulagé un peu en terme de masse de taff en tant qu’ingé son.