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Interviews Rappeurs

[Interview] Walter : « J’essaie de rebondir sur des rimes que l’auditeur n’attend pas. »

Walter est un rappeur étonnant qui joue des mots et semble très préoccupé par les structures de rimes. La musique, la culture, l’énergie qu’il crée, Le rap en France est allé à sa rencontre pour essayer de connaître un peu mieux ce MC du 77, ses envies, ses projets ou encore son histoire avec le rap. Entretien. 

Qui est Walter et d’où vient-il ?
Je viens d’un collectif du 77 qui s’appelle le Val Mobb. C’est un jeu de mots avec un regroupement de villes nouvelles qui s’appelle le Val Maubuée. C’est un secteur où il y a beaucoup de choses qui se font dans le rap et dans l’électro. C’est ma première famille de sons.

On a pu te voir dans différents groupes, tu peux nous éclaircir ça ?
Le premier groupe que j’ai monté, c’était Artisans du Mic (avec Moax, Lemdi & Smoof).  Et aujourd’hui il existe une formation entre des rappeurs du Val Mobb et qui s’appelle Nouveaux Mutants (Daiz Diggi, Moax, Lemdi, Nitro et Moi). Je fais partie de plusieurs familles de rap. La première c’est le Val Mobb.

La deuxième, c’est Ol’ Kameez ?
Voilà. Il y a deux ans et demi, j’ai commencé à rencontrer plus des gens de ma génération, avec qui je me suis bien entendu au niveau de la vision du rap, ce que les mecs faisaient et aussi au niveau des influences. Dans tout ça, on a créé un groupe, Ol’Kameez avec Skyle. Je l’ai rencontré, on a fondé le groupe et on a fait un  premier projet en janvier 2012, produit par Dooze et par Goomar. Ce sont des beatmakers avec qui je travaille beaucoup. J’aime beaucoup leur univers.

On t’a effectivement vu avec beaucoup de rappeurs de la nouvelle génération.
Parmi toutes les connexions qui se font, j’ai rencontré Lomepal, avec qui on a fait la compile 22h-6h. Là, pareil, ça a été l’occasion de se rapprocher de pas mal de rappeurs de Paris que je ne connaissais pas avant : Bhati, Mothas, Black Sam (BPM), Naïad, Georgio puis aussi des connexions avec la Belgique avec des gars comme Patee Gee & Caballero. Plein de choses se sont formées. Aujourd’hui je travaille aussi avec le Bohemian Club (avec mes gars Orus, Zoonard et Goomar). Il y a beaucoup de noms, mais c’est à peu près tous les collectifs ou les crews dans lesquels je gravite.

Tu as déjà sorti plusieurs projets.
Oui, il y a eu Petits Meurtres entre Amis en mai 2011, que je considère comme une compile. J’avais envie de rassembler un paquet de gens avec qui j’ai évolué pendant longtemps. Donc les gars du Val Mobb, Skyle, Nek, Alpha, Nino Ice etc. Après, il y a eu Ol’Kameez Volume 1, avec Skyle donc. En juin 2012, j’ai sorti 22h-6h avec Lomepal et enfin l’album du Val Mobb en juillet dernier. Ça, ce sont les projets sortis. Sinon, il y a plein de trucs qui arrivent. Le Ol’Kameez Volume 1.5 courant octobre et le Vol.2 début 2014. On ne s’arrête pas.

Ce n’est pas trop dur de combiner ton « vrai travail » et la musique ? Est-ce que tu comptes te consacrer au rap ?
Franchement, c’est à l’étude encore. Je n’ai pas vraiment de réponse, parce que pendant longtemps, ce que je pensais, c’était réussir à faire de la musique par passion. Pas comme un hobby, mais vraiment un truc qui m’accompagne, dans lequel je m’accomplis. Parce que j’aime faire de la scène, des morceaux, des radios. J’aime me retrouver avec des potes avec qui on fait du son. J’aime aussi faire des soirées avec des potes où on ne fait pas vraiment du son, mais on reste dans cet univers, on décortique la musique. Plus je m’implique et plus je m’éloigne d’autres aspirations. Et en même temps, je ne perds jamais de vue qu’il faut réussir à être polyvalent et avoir d’autres inspirations. Ne pas forcément se cantonner au rap.

Comment s’est fait Petits Meurtres Entre Amis ? Tu fonctionnes beaucoup avec des featurings. Quelle était l’intention de création ?
Petits Meurtres, je l’ai sorti parce que je commençais à avoir un gros panel de morceaux. Il y en avait avec des potes du Val Mobb puis j’ai commencé à faire des freestyles avec des gens de ma génération. J’ai bien aimé toute cette alchimie. Je n’avais pratiquement rien fait, j’avais envie de sortir des projets. Je voyais que ça devenait assez possible. Il y a ceux que je connaissais depuis longtemps et ceux que j’ai rencontrés à des concerts, des freestyles. On s’est invité à des sessions studios, on a fait des morceaux, on a pas mal creusé. J’ai vu que j’avais une quinzaine de morceaux. Je me suis dit : « Vas-y, je vais sortir une compile, ça va me motiver à faire des projets par la suite ». Je suis assez content aussi des instrus. Il y a quelques-unes à moi mais j’ai arrêté maintenant. Sinon, il y a DJ Lumi, Dooze et Nino Ice pour la majorité des productions.