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[Interview] Disiz La Peste : « Je voulais illustrer des émotions de la manière la plus pure possible »

Disiz, qui a repris récemment son ancien blaze « Disiz la peste » a sorti il y a quelques semaines, le 9 juin précisément, son 11ème album (rien que ça) intitulé Pacifique. C’est autour d’une table de son label Polydor que nous avons échangé. 

On commencera par un belle intro dans laquelle l’artiste explique sa démarche. 

Je déteste être enfermé. Je détestais être enfermé dans mon quartier, je déteste être enfermé dans un style, dans une radio… je déteste ça. Avec ma connaissance de la musique et tout ce que j’ai étudié (je suis vraiment un étudiant par rapport à ça), je peux vous dire que les styles sont imposés par les journalistes et l’industrie. Les artistes ne s’en imposent pas. Le premier qui a rappé ne s’est pas dit « je rappe ». Tu tâtonnes, tu cherches des choses. C’est comme en peinture, en arts. Par exemple tu prends Monet ou Van Gogh, il ne se sont pas dits qu’ils voulaient créer un style. Ils se sont dit « tiens, j’ai envie de peindre la mer comme ça, j’ai envie de mettre plein de peinture, de retourner mon pinceau et de gratter la peinture ». Ils se sont juste dits ça.

Alors je ne me compare pas à ces gens là mais c’est juste que dans mon approche, je voulais illustrer des émotions de la manière la plus pure et sans me poser aucune question. D’être le plus transparent et le plus vérédique possible. Si c’est une pulse électro qui m’inspire, et bah c’est comme ça. C’est comme quand tu es amoureux, que tu as peur ou que tu vas te bagarrer, ton cœur bat plus vite. Alors pourquoi, parce que je suis un rappeur ou que c’est la mode de je ne sais pas quoi, je devrais exprimer que j’ai peur ou que je suis énervé avec un bpm qui correspond au style ?

Les anglo-saxons, aux États-Unis, ne sont pas comme ça. Tu vois bien l’album de Gambino. Il fait de la soul et il vient du rap… au départ il faisait des stand-up, et puis il a écrit une série… tu vois. S’il s’était enfermé en se disant « non mais attends, moi je suis connu pour ça, je ne fais que ça », ça aurait été nul. Faut pas faire ça. Je pense que ce que les gens apprécient chez les artistes c’est justement que nous ne sommes pas dans une vision du monde qui est rangée. En tout cas moi c’est ma vision.

Tout ça a été extrêmement compliqué à faire accepter aux personnes avec lesquelles je travaille. Ça a été extrêmement dur car j’avais un petit peu ça sur mes autres albums, sauf que je n’allais pas au bout. Mais avec l’âge, avec là où j’en étais dans ma vie, dans ma carrière, je me suis dit que là je n’allais pas lâcher ce truc.

À aucun moment tu t’es demandé si tu ne prenais pas de risques ?

Tout le temps. Mais la dernière fois où je m’étais dit ça c’était pour l’album Disiz Peter Punk, sauf que j’avais limité les risques. J’aime beaucoup cet album, je l’ai réécouté, j’aime les textes, j’aime tout. J’aime un peu moins la production, j’aurais fait les choses autrement, mais j’osais pas encore chanter… il y a plein de choses que je ne m’autorisais pas à faire. Sur Pacifique, il n’y a pas de ça. Maintenant c’est « t’aime bien tant mieux, tu n’aimes pas tant pis ». Donc oui, j’avais cette conscience du risque tout le temps sur ce disque. Et ce n’était pas qu’au niveau de la musique… c’était aussi quand j’avais des rendez-vous, que je voyais des gens, que je leur parlais et que je leur faisais écouter des maquettes… vu que c’était encore une maquette, la personne pouvait me dire ce qu’elle pensait vraiment. Elle pouvait me dire qu’elle trouvait ça nul. Tu as intérêt à avoir, soit suffisamment confiance en toi, soit d’avoir un jugement juste pour voir si la personne est seulement chamboulée par rapport à ses attentes ou si c’est autre chose… Je devais mettre ma boussole tout le temps et ça m’a pris beaucoup d’énergie.

Tu es tombé sur des personnes qui t’ont vraiment découragé à aller dans ce sens ?

Oui, je ne te dirai pas qui parce que ça ne sert à rien et je ne veux pas faire de procès aux gens. La meilleure réponse à ça c’est que le disque cartonne et que les gens l’aiment bien, comme ça ils se diront qu’ils ont été cons. Pour moi c’est la meilleure revanche donc je ne citerai personne. Mais il y a des gens qui m’ont vraiment déçu, qui m’ont parfois même dégoûté de l’être humain.

Parce qu’ils n’adhéraient pas du tout à ta vision ?

Non, tu peux ne pas adhérer, il n’y a pas de problème. Mais vouloir me contraindre, me façonner à faire quelque chose qui n’est absolument pas moi, et faire du chantage, ce n’est pas possible.

Et du coup il y a eu des gens qui t’ont vraiment soutenu ?

Ma chef de projet, qui s’appelle Pauline, je n’aurais pas pu faire ce disque sans elle. Il y a aussi mes frères jumeaux avec qui je suis depuis toujours, Amir, Salem. Stromae aussi. Je l’ai vu l’été dernier, ça faisait un an que je travaillais sur le disque, je lui avais fait écouter quelques titres et il m’a encouragé. Il m’a dit « la direction que tu prends, elle est super bien. Les mélodies sont cools, j’aime bien comment tu chantes… ». Le plus gros point c’était ça déjà. Oser chanter. Parce que quand tu rappes et que tu es habitué à exprimer un certain truc, chanter c’est plus vulnérable. C’est la soul, c’est plein de choses comme ça. Et vu qu’en plus je ne voulais pas chanter avec de l’auto-tune, bah tu te mets à nu en fait. Les arrangements vocaux sur le CD, ce sont des textures qu’on a choisies exprès, mais ce n’est pas là pour corriger ma voix.

Comment s’est passé précisément le travail avec Stromae ?

Alors sur les deux titres que l’on a faits ensemble, on s’est vus en studios. En fait, au départ, j’avais un titre qui existait déjà, mais je n’aimais pas trop les arrangements. Du coup, je lui ai demandé s’il aimerait bien réarranger, faire la réalisation de ce titre. Il l’aimait bien, on a retravaillé dessus. Mais pendant qu’on le faisais je ne sentais pas le truc. Alors avant de partir je lui ai demandé s’il n’avait pas des instrus à me faire écouter, et là j’ai eu un coup de foudre de malade sur l’instru de Splash. La manière dont vous l’entendez, elle commence comme ça. Du coup, je lui ai demandé s’il ne l’utilisait pas et je l’ai prise direct. Il y avait aussi l’instru de Compliqué que j’avais trouvée super belle. Du coup, dans le train du retour, j’ai appelé mon ingénieur du son, je lui ai dit que je revenais de Belgique et qu’il fallait qu’on se rejoigne direct au studio. J’ai écrit le texte pendant le voyage, on est arrivés, je l’ai posé. Je l’ai envoyé à Paul (Stromae) tout de suite, il m’a dit qu’il aimait beaucoup le refrain mais qu’il n’était pas sûr des couplets. Je lui ai dit « mais t’es un ouf toi, j’aime trop ». Et là il m’a dit que c’était ça le plus important, c’était que j’y crois et que je sois convaincu. Et c’est là où il a la classe. Il aurait pu jouer sur sa célébrité, sa carrière, mais il ne l’a pas fait. C’est ça sa force.

Ta collaboration avec Hamza a été assez surprenante. Comment ça s’est fait ?

Lui a un côté un peu cru, frontal, que moi j’ai eu mais que je n’ai plus. C’est pour cela que l’on peut avoir l’impression que ça ne peut pas se mélanger. Moi aussi je pensais ça au départ. Ce sont mes frères qui sont fans de lui qui m’ont conseillé de faire un truc avec lui. Au départ je me suis dit « ouai mais il dit beaucoup de gros mots » (rires), mais ils m’ont convaincu d’essayer. Je suis allé en Belgique, j’en ai parlé à Amir (un très bon ami qui a produit Rap Genius, les morceaux Marquises, Watcha et Meulé meulé) et ils nous a mis en contact. Amir m’a envoyé plein de prods et il y avait celle de Marquises. On s’est donc vu en studio pour la première fois pour travailler, et j’aime trop ces moments-là où l’on ne se connait pas trop encore, où on ose pas. Il m’a dit « t’inquiète pas Disiz, je ne vais pas dire trop de gros mots » (rires). J’aime bien ce genre d’attentions. Et j’adore sa musicalité à ce mec-là, il est vraiment fort.

Tu avais des sons de prêts avec Damso aussi ?

Ce qui est compliqué c’est que je ne peux pas trop en parler parce que la page n’est pas tournée. Ce n’est pas pour faire durer le suspens mais l’histoire est très alambiquée et complexe surtout très représentative de tout ce qui se passe en off dans le rap français. C’est quelque chose qui m’a énormément écœuré pendant toute ma carrière et c’est pour ça que j’ai toujours été un peu en porte-à-faux dans ce milieu-là. Moi je suis quelqu’un de vrai, je n’aime pas les faux semblants et il y en a beaucoup dans le rap.

Vous vous êtes retrouvés sur ce point là ?

Oui, et d’ailleurs il y a une de ses phases, et bien je me demande s’il l’a pas écrite après notre rencontre. Non pas qu’il se soit inspiré de moi mais peut-être de cette période. En tout cas, c’est un artiste que j’aime beaucoup. C’est étrange parce que c’est hyper cru… Moi je comprends parce que j’ai les clés mais je comprends que d’autres ne puissent pas comprendre. Je comprends que derrière sa misogynie apparente se cache autre chose. Ça traduit autre chose. Mais par contre je ne veux pas que mes enfants écoutent ça. Ce n’est pas seulement cynique comme tant d’autres le font. Il y a une excellence et une exigence. C’est un processus littéraire comme tu peux retrouver chez Louis Ferdinand Céline ou d’autres qui utilisent quelque chose de cru parce que le monde est aussi comme ça.

Faisons un petit retour en arrière avec le morceau On s’comprend pas. C’était juste après ton projet Rap machine. En fait, on sentait déjà dans ce son que tu allais prendre cette orientation. Quel a été le chemin parcouru jusqu’à Pacifique ?

Pour être très honnête, j’ai toujours eu ces envies un peu pop, un peu chanté, mélanger des textes… J’ai toujours eu ça. Dès mon premier album. Écoute Le poisson rouge, il y a un morceau qui s’appelle L’avocat des anges, et déjà dessus on sent une volonté un peu pop. Plus doux, moins caricatural rap chien de la casse. Ensuite, sur mon quatrième album, Les histoires extraordinaires d’un jeune de banlieue, il y a le morceau Miss désillusion, et là c’est carrément de la pop. C’est une guitare sèche, c’est de la folk et moi j’ai rappé dessus. Je me rappelle, pour moi ce morceau c’était un gros single. Pour moi il était représentatif et pouvait ramener des gens sur le disque. Je m’étais battu avec ma maison de disque de l’époque (Barclay) pour le sortir. Ils me disaient que c’était un morceau de l’album pour me faire plaisir ! Et quand j’ai vu après que le rap s’est un peu popifié, qu’il y a eu des Black M, Maître Gims ou même dans les rappeurs par exemple Booba qui chantonne,… je me suis dit putain j’aurais du aller au bout du truc. Pareil quand j’ai écrit pour Yannick Noah, j’ai fait le morceau Métisse, il y a eu beaucoup de rappeurs en off (on sait toujours ce qui se dit en off) qui ont dit « ouai, Disiz, c’est un vendu ». Sauf que quand tu vois la direction que le rap a pris après… Je ne suis pas entrain de dire que je suis un précurseur car je m’inspire d’autre groupes, c’est juste que j’ai osé le faire à un moment où d’autres n’osaient pas. C’est juste ça. J’ai toujours eu ces envies là, mais j’ai toujours eu du mal à les imposer parce qu’on est dans une industrie où c’est plus facile de vendre un rappeur là où on l’attend et quand il correspond à un certain cahier des charges. Et moi je suis désolé mais ce cahier des charges ne me plait pas. On a cantonné le rap en France et ça ne me plait pas parce que c’est hyper raciste. Je préfère faire la musique que j’aime et puis c’est tout.

Maintenant que tu écris plus des chansons, est-ce que tu ressens de la frustration dans le sens où tu as beaucoup moins de mots pour t’exprimer ? Il y a un travail de transformation de son écriture quant on passe du rap à la chanson ?

Par rapport au nombre de mots, c’est là où c’était un challenge qui m’intéressait. Effectivement quand tu écris une chanson, tu dois mettre moins de mots et du coup tu es moins subtile. Le texte est peut-être plus simple. Ce qui prend le pas dessus, c’est la voix, la mélodie, et donc l’interprétation. Moi, là, je suis comme un enfant qui a des nouveaux jouets qui me permettent d’exprimer d’autres choses. Le seul curseur qui me fatigue c’est que l’on est obligé de choisir. Je ne veux pas choisir. Par exemple le morceau Qu’ils ont de la chance, je n’aurais pas pu le faire en rappant. Parce que quand tu viens de perdre quelqu’un, de ce que j’ai vu, tu n’as plus de mots. Tu n’as que des émotions qui te submergent. Tu pleures, t’as plus de mots. Donc dans ces moments-là, il ne faut pas beaucoup de mots pour coller le plus possible à l’émotion. Le curseur de ce disque c’est l’émotion. J’ai tout fait pour faire correspondre les choses à l’émotion. Dans le morceau LUTTE, il y a un gros débit, ça rappe beaucoup. Parce que quand tu luttes, tu donnes des coups, tu te bagarres pour terrasser l’adversaire. L’émotion elle était là. Ou alors il aurait fallu que je ne parle que d’une seule émotion, mais là c’était pas ça.

En parlant d’émotions, il y a de la mélancolie dans ton album, mais aussi énormément d’espoir  ?

Beaucoup me le disent. Même Fari me disait ça. Il me parlait d’un morceau qui s’appelle Les moyens du bord sur Extra-lucide. Il m’a dit que, quand il l’avait écouté, il était dans le bad, et que ce morceau la lui avait redonné la pêche. Pourtant, pour moi ce titre-là est super triste. Après c’est peut-être ma personnalité. Ça tient à rien c’est du détail. Tout est question d’interprétation.

On a cette impression de trilogie compactée. D’ailleurs , pourquoi avoir remis Auto-dance ?

Je l’ai remis parce que je l’avais jamais mis. Auto-dance n’était sorti que sur Internet, sur Youtube, mais il n’était pas sur les sites de streaming. Il n’avait pas d’existence concrète parce qu’en fait c’est un sample de Coldplay. Je leur ai donc demandé l’autorisation, et ils m’ont dit oui ! Moi je m’attendais à ce qu’il refusent ou à ce qu’ils me demandent beaucoup d’argent, mais ils m’ont juste dit oui et ils ne m’ont rien demandé. Seulement un pourcentage. C’est cool. Je sais que les gens aiment ce morceau. Je reçois souvent des messages, des demandes de personnes qui ont seulement la version mp3 Youtube… Du coup, pour ne pas non plus resservir un truc que tout le monde connaissait, je me suis dit que j’allais rajouter un troisième couplet. J’ai commencé par en écrire deux mais ils n’étaient pas terribles, j’ai failli enlever le morceau. Finalement, j’ai persisté et j’ai écrit un troisième couplet qui m’a plu.

C’était donc un choix de la placer tout à la fin ?

Oui car pour moi il est extérieur au disque. Il rentre bien dans le projet mais il est extérieur, c’est comme un bonus track pour moi. C’est d’ailleurs pour ça qu’il n’est pas dans la version CD.

Pourquoi tu as décidé de sampler Alain Souchon dans le morceau Quand j’serai chaos ?

Je ne l’ai pas samplé, je l’ai carrément repris. J’aime bien Alain Souchon. Je lui ai demandé l’autorisation, il n’a pas répondu tout de suite. Il a eu besoin de s’entourer de ses enfants, de ses fils plus exactement, pour qu’ils l’aident à choisir. Moi j’aime bien ce chanteur parce que j’écris en français et qu’il est une source d’inspiration. Je m’inspire aussi de la musique anglo-saxonne, africaine,… mais j’écris en français. Je lis beaucoup et j’écoute beaucoup de textes français. Ça passe par Jacques Brel, Léo Ferré, Balavoine, Berger, tout ça… Je me nourris de ça. Et Alain Souchon est un artiste dont je me sens proche dans sa manière d’écrire parce qu’il y a toujours un peu d’humour, c’est raffiné, c’est nuancé,… J’aime bien ce processus. J’ai donc repris ce titre-là car il correspondait bien à mon âge, à ce que je voulais dire. Et dans ce morceau je ne parle pas que de moi ; je parle de ceux qui mettent une date de péremption sur les autres. Je déteste ça. Ceux qui pense qu’il y a une limite d’âge.

Du coup tu ne te donnes pas de date pour arrêter de rapper ?

Non, la seule date de péremption que je me mets, c’est si je sens que je fais 3-4 morceaux mauvais. Le jour où j’arriverais à ça, j’arrêterais. Mais là je me sens encore chaud. Quand je fait Meulé Meulé, que je kicke, je me dit tranquille (rires). Tant que j’aurais ce sentiment là, et que je gonfle le torse exprès, et bien je me dirais ok j’y vais !

En parlant du morceau Meulé Meulé, il faut attendre un peu avant de t’entendre kicker vraiment sur ce disque. Ce titre aurait presque pu être en bonus lui aussi tellement il est différent des autres, tu ne trouves pas ?

Dans cette espèce de description de toutes les émotions, avoir confiance en soi, l’orgueil et toutes ces choses-là font partie de la vie. Si tu n’es qu’effacé tout le temps, tu ne fais que subir les autres. Et vu que c’est un disque pour lequel j’ai dû être très combatif… LUTTE représente bien ça aussi. Quand je t’ai dit tout à l’heure que j’ai dû me battre pour imposer la direction que je voulais, ça rentre dans le processus du disque. Pareil pour Watcha, c’était en réponse aux personnes qui me mettaient soi-disant en garde. Mais j’en ai vu plein des rappeurs passer, et si j’avais suivi toutes les modes je serais mort. Mais je suis toujours là.

Justement, tu as constaté un changement dans ton public ?

Oui il y a un nouveau public qui s’agglomère. Je sais que j’en perds mais je sais aussi que j’en gagne. Après je ne fais pas de quantitatif à me dire il y avait tant de renois, tant de je sais pas quoi… il y en a qui le font mais moi je ne suis pas là-dedans. Par contre, je vois bien qu’il peut y avoir des mecs de 30 piges qui ont du kiffé quand ils avaient 10 ans avec avec Poisson rouge, et puis il y a un jeune public qui ne m’a connu que par rapport à « Lucide » et Moïse, etc…

Certains ont dû évoluer avec toi…

Je kiffe parce que si tu as aimé une partie de moi, et bah c’est bon on y va. Quand je pense à un morceau comme Grand colère, je sais qu’il y en a qui n’ont pas aimé quand c’est sorti. Mais quand on l’entend en concert, ils vont kiffer parce la vibe est contagieuse, sincère, juste et authentique. Donc tu te la prends.

Visuellement, tu sais vers où tu te diriges pour ta tournée ?

Pour être très honnête, j’espère que ce disque va suffisamment marcher pour qu’on puisse me donner les moyens d’en faire la projection à sa juste valeur sur scène. Parce que j’imagine sur scène, c’est un truc de ouf. Je ne te parles pas d’hélicoptère ou de vaisseau spatial (rires), mais en terme de proposition, ce que je veux faire c’est génial. Ce que j’ai en tête c’est précis et c’est puissant. Mais il faut que ça marche un minimum.

Tu vas t’entourer de musiciens ?

Tu sais je n’aime pas quand le concert ne ressemble pas au disque. J’avais vu Nas à Paris, c’était avec un groupe de musiciens, The Roots, et je suis parti avant la fin. Quand t’as DJ Premier qui a produit une instru avec des caisses claires spéciales, une MPC et tout ça, c’est ça que j’ai envie t’entendre. J’ai pas envie d’écouter un truc un peu plus jazzy. Je fais très attention à ça. Je veux que ça sonne comme sur le disque. Il peut y avoir un DJ qui propose des variations mais c’est tout.

À cela s’ajoute une scénographie bien faite. Le théâtre c’est quelque chose qui m’a beaucoup aidé. Je veux que quand on vient à mon concert, on ne pense même plus à moi. Je veux que ce soit des émotions qui passent. Je ne fait pas ça pour me sentir beau ou fort, j’en ai rien à faire. Je sais déjà que je suis beau (rires). Ce n’est pas ce rapport que j’ai avec le public.

Je vous conseille d’écouter l’album et cette vidéo de 15 minutes qui présente tous les morceaux et qui est très bien réalisée. Cela montre bien aussi la dimension théâtrale, bien plus scénarisée que prend l’artiste. Vous pouvez retrouver la chronique de l’album ici.

Eleonore Santoro

À proposEleonore Santoro

"Si vous ne vous levez pas pour quelque chose, vous tomberez pour n'importe quoi." Malcom X

1 commentaire

  1. Merci pour l’article, super itw. 😉
    Surpris par cet album… Au début j’aimais pas, et puis plus j’écoute plus j’apprécie. Hâte de voir ce que ça va donner sur scène, billets réservés !

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